The Walking dead : Saison 1

Après une apocalypse ayant transformé la quasi-totalité de la population en zombies, un groupe d’hommes et de femmes mené par l’officier Rick Grimes tente de survivre.

On connait Franck Darabont, réalisateur de « La ligne Verte » avec Tom Hanks ou encore des « Evadés » avec Tim Robbins, mais on connaissait beaucoup moins le grand fan de films d’horreur. Pourtant, le metteur en scène le reconnait volontiers :il a toujours voulu se lancer dans le film d’horreur sans réellement trouver matière à travailler. Un jour, le déclic s’est fait lorsqu’il découvrit la bande dessinée de Robert Kirkman et Tony Moore. Capté par l’univers singulier de l’œuvre des auteurs, Franck Darabont a décidé d’en porter l’adaptation à l’écran, et avec l’aide des producteurs et de la chaine AMC, l’adaptation s’est transformée en série de 6 épisodes, le moyen pour le réalisateur et son équipe de pouvoir mieux capter et ainsi restituer l’univers de la bande dessinée.

En grand amateur du genre, Franck Darabont s’est inspiré du maitre du genre : Georges A. Romero. Chaque plan est soigné et se voit comme un hommage au créateur des zombies. Et même si les créateurs de la série ont souhaité aller plus loin que la simple bataille de zombies en donnant plus de profondeur aux personnages et en humanisant presque les morts-vivants pour mieux les rendre inquiétant, l’ensemble se présente comme l’œuvre de Roméro. Impossible de ne pas penser non plus au film : « 28 jours plus tard » de Danny Boyle avec cette ville silencieuse, désertique, vide où les silences remplacent les effets sonores pour mieux imprégner le spectateur de toutes l’horreur de la série.

Mais « The Walking Dead » surprend principalement par la volonté des auteurs de rendre l’aventure des héros plus intérieure qu’elle ne le parait dans les films habituels de zombies. Ici la bataille pour la survie de ces hommes et de ces femmes, n’est pas simplement une guerre pour la survivance de l’espèce humaine, les héros se battent pour retrouver l’équilibre de leurs vies perdues, ils apparaissent avec toutes leurs fêlures, comme autant d’antihéros dont la seule qualité reste l’envie de préserver ce qui leur est le plus chère : l’amour des leurs, la sécurité de leurs relations et la faiblesse de leurs sentiments.

Sauvé par ce rôle dans la série : l’acteur Andrew Lincoln (L’arnacoeur) parvient en toute justesse à donner à son personnage un ton résolument en accord avec l’esprit de la bande dessinée : A la fois totalement héros inévitable et en même temps involontaire leader d’un groupe d’humain bien décidés à sauver leurs peaux avant de penser à l’humanité. L’acteur laisse tomber son faux-regard attendrissant qui le rendait énervant dans ses rôles précédents comme dans « Love Actually » et plonge à corps perdu dans les méandres de cette série d’horreur remarquable.

En conclusion, « The Walking Dead » est une série originale inspiré d’une bande dessinée de grande qualité qui a su renouveler le genre des films de zombies. Comme un hommage volontaire aux films de Georges A. Romero et de Danny Boyle, la série réalisée par Frank Darabont sait utiliser les clés du genre, et parvient à donner à ses personnages un véritable relief qui les font se démarquer des héros habituels de films d‘horreur. A voir absolument !

Volontairement granuleuse l’édition offre une image soignée qui joue sur le grain et sur les couleurs pour mieux imprégner le spectateur. Les contrastes sont de très bonne tenues et donnent une réelle profondeur à l’ensemble. Les ambiances donnent une véritable identité servant à merveille les besoins de la réalisation. Totalement cohérent donc !

Une piste 5.1 forcément efficace, qui fait vibrer les basses à vous en faire trembler les neurones. La dynamique est à la hauteur de la série et de l’ambiance souhaitée par le réalisateur. La spatialisation reste toutefois assez inégale et les dialogues perdent parfois en équilibre.

Pour sa première saison, la série évènement s’offre une édition de choix avec pour commencer : « The walking dead, le making of » qui revient avec beaucoup d’intelligence sur les origines de la série. On y apprend d’ailleurs le rôle déterminant des producteurs dans l’évolution de la série, suite au visionnage du pilote réalisé par Frank Darabont. Le making of revient avec minutie sur la naissance de cette adaptation. Le tout comprenant aussi les interventions des créateurs de la bande dessinée.

Créateurs beaucoup plus présents dans le reportage « Au cœur de The Walking Dead » qui permet de mieux comprendre les objectifs des auteurs. D’ailleurs Robert Kirkman le scénariste de la bande dessinée revient en détail sur les choix opérés dans « Un avant goût avec Robert Kirkman ». Tout cela répond d’une logique que le vidéaste apprécie tant l’ensemble fait preuve de cohérence, afin de mieux comprendre la construction de la série. D’ailleurs les éditeurs complètent l’ensemble avec « En coulisse : conseils de maquillage « Zombie » », un reportage un peu conventionnel certes, mais toujours intéressant pour comprendre le travail des maquilleurs afin de rendre plus crédibles et plus effrayants les morts-vivants. Puis pour finir sur les aspects techniques, « La convention avec les producteurs », ou comment on prend les décisions d’avancer dans la conception d’une série et le rôle déterminant des producteurs dans la bon déroulement d’une série.

Pour finir il y a une série de scènes coupées et la bande annonce de la série.