Agent des services secrets, Hamilton infiltre une organisation mafieuse spécialisée dans le trafic d’armes. Alors qu’il tente d'identifier des acheteurs au cours d’une transaction, le convoi est attaqué par un groupe d’individus lourdement armés. Seul rescapé, Hamilton va traquer ces hommes sans relâche à travers le monde pour découvrir qui ils sont et pour qui ils travaillent…
Qui a dit que seuls les américains savaient faire des films d’actions survitaminés, avec des cascades bruyantes et des chutes vertigineuses ? Personne, et heureusement car la Suède nous prouve le contraire, avec ce film « Hamilton : Dans l'intérêt de la nation », qui suit les traces d’un agent infiltré obligé de laver son honneur, suite à une trahison qui lui laisse un goût amer. La mise en scène du réalisateur Katherine Windfeld (Wallander), a su s’imprégner du cinéma outre-Atlantique pour nous offrir une œuvre rythmée et particulièrement bien dirigée.
Le film embraye les morceaux de bravoure à très grande vitesse et ne laisse souvent que très peu de marge au spectateur pour pouvoir souffler un peu. Portée par une dynamique d’action remarquable qui consiste à enchaîner les scènes d’intrigues, avec celles d’action, de manière à ne jamais perdre l’attention de ses spectateurs, cette histoire d’espionnage n’a pas à rougir face au mastodonte américain qui rafle souvent tout sur son passage. Ce qui est intéressant dans l’intrigue, c’est que le film, se positionne d'office comme un contrepoids à l’espion anglais. Ici, les services secrets n’ont pas le droit de tuer, ils doivent toujours prendre cette option comme l’ultime possibilité de sauver sa vie. Et lorsque l’humain refait surface en dehors des missions et que les traumas des missions précédentes viennent interagir sur le présent, cela peut nécessairement provoquer des catastrophes.
L’espion se retrouve alors dans une situation de simple judiciable et se lance dans une mission loin de ses principes pour pouvoir se tenir loin de la justice, qui ne doit pas manquer de la rattraper. Si le scénario reste solide dans l’ensemble, on peut tout de même regretter quelques faiblesses dans la construction narrative, qui peut éventuellement faire perdre le fil au spectateur, avec des flash-backs récurrents ou des effets de somnolence imposés pour renforcer le mal être du personnage principal.
Côté distribution, la surprise est à l’appel avec la composition tout en retenue de Mikael Persbrandt (Le Hobbit : Un voyage inattendue) qui s’approche ainsi un peu plus de James Bond version Daniel Craig, avec un visage de marbre, une froideur dans la gestuelle et un charisme évident. L’acteur se révèle particulièrement convaincant et l’ensemble de la distribution, qui l’accompagne participe à faire de ce film une véritable réussite.
En conclusion, « Hamilton » est évidemment une belle surprise, tant les codes du film d’espionnage tel que l’on a l’habitude de les voir outre-Atlantique sont respectés à lettre. Le dynamisme des cascades, la chorégraphie des combats, le jeu des acteurs, tout y est et on aime ça !
Une piste Dolby Digitale 5.1, totalement en accord avec le film et avec ses besoins. La répartition est minutieuse, et les voix ne sont pas trop en retrait par rapport aux effets sonores qui entourent le film. La dynamique de l’ensemble fait trembler les murs et on aime ça, que serait un film de ce type, sans la résonance mat des armes à feux ou des coups lors des bagarres. Un véritable plaisir pour les oreilles.