ARAM

Sur fond de guerre au Haut-Karabach, un groupe d’activistes arméniens décide d’assassiner, à Paris en 1993, un général turc. Malheureusement l’opération tourne mal et l’aide de camp du général, Talaat (Serge Avédikian), tire sur Lévon (Mathieu Demy), le rendant tétraplégique. Aram (Simon Abkarian), le frère de Lévon, doit fuir la France et se faire passer pour mort. Huit ans plus tard, Aram revient en France pour récupérer des armes. Mais Talaat, devenu espion, est bien décidé à se venger de ses agresseurs et il ne reculera devant aucun moyen pour cela. Aram devra s’opposer à lui pour sauver sa famille, tout en échappant également à M.Paul (Gilles Arbona) de la DST, qui le recherche activement.

 

Robert Kéchichian nous propose ici son premier long métrage. Pour autant, ce ne sont pas ses débuts en cinéma puisqu’il fut récemment réalisateur seconde équipe sur « Astérix et Obelix : mission Cléopâtre » et qu’il a déjà réalisé plusieurs court-métrages.

 

Pour ce film, Robert Kéchichian a su s’entourer de très bons acteurs qui expriment ici pleinement leur talent. Simon Abkarian (Aram) incarne le personnage principal avec un mélange de discrétion, de douleur intérieure et de haine pour son ennemi turque. Mathieu Demy (Lévon) en ancien terroriste, rendu paraplégique et muet, ne peut plus s’exprimer qu’à travers son regard si expressif. Alain Mottet (Miran) incarne le père d’Aram et de Lévon. Il campe à merveille un homme déchiré entre les traditions, le drame que vit sa famille et son devoir de protecteur du clan.

Enfin, Serge Avédikian (Talaat) est un méchant parfait : froid, calculateur et sans aucune pitié.

 

Le sous-titre du film indique : « un film sombre, âpre, violent, engagé ». Cette violence est bien présente dans le film et ne le destine pas aux plus jeunes, même si la jaquette indique « tous publics ».  Le caractère « engagé » est bien présent à travers le sujet même du film. Mais ne vous attendez pas à un documentaire sur le combat des arméniens, il s’agit ici d’un polar noir, dans le meilleur sens du terme.

 

Enfin, il sera important que vous commenciez par le Bonus « Pour mémoire » avant de visionner le film. Présent sur le premier menu du DVD, celui-ci nous résume, en 8 écrans et une carte, les évènements historiques qui servent de fond à l’histoire. Tout le monde n’étant pas familiarisé avec la tragédie Arménienne, il s’agit là d’une très bonne initiative de la part du réalisateur car cela facilite la compréhension du film.

La photographie du film est excellente. Avec l’aide de Laurent Dailland, Robert kéchichian a su renforcer les scènes avec des ambiances lumineuses très précises. La transcription sur DVD a permis de garder intactes ces ambiances, avec une image très précise et de beaux arrières plans.

Il subsiste un grain cinéma à cette image, mais elle ne fera que renforcer l’ambiance, particulièrement dans les nombreuses scènes sombres de cette œuvre.

Un effort particulier a également été porté aux costumes, en particulier dans la scène du mariage de la fin du film.

 Le fait que le film dure moins d’une heure trente et qu’il n’y ait que deux pistes sonores, explique  qu’il restait de la place pour augmenter le débit du film et en améliorer la qualité de compression.

Remarquablement accompagné de musiques traditionnelles arméniennes, l’ambiance du film est sombre et parfois oppressante. Les chants lancinants renforcent le suspense et contribuent au caractère dramatique de l’histoire

 

Deux pistes sonores sont présentes : Dolby Digital 5.1 et PCM (2.0), toutes deux en français. Ces deux pistes sont d’excellentes factures. Les musiques sont magnifiques, les dialogues clairs et intelligibles.

 La piste en DD 5.1 apporte tout de même un gros plus, de part sa spatialisation très réussie. Ainsi, au chapitre 4 (19’52’’) la pluie est présente tout autour du spectateur et les coups de feu résonnent dans toute la pièce. Au chapitre 6 (34’15’’), un solo de musique traditionnelle gagne énormément en profondeur, en précision et en douceur. Le mariage au chapitre 11 est également beaucoup plus immersif avec cette piste sonore.

Hormis le bonus intitulé « Pour mémoire » présent sur l’écran de menu principal, Robert Kéchichian nous propose d’autres suppléments plus ou moins intéressants :

 

Bandes annonces

 

Deux bandes annonces sont présentes sur la galette, celle d’Aram et celle du film « the Magdalens Sisters ». Cette dernière se déclenche d’ailleurs au moment où vous insérez le DVD dans le lecteur, mais elle peut heureusement être coupée en pressant la touche « menu » de votre télécommande.

 

Galerie de Photos

 

Celle-ci nous propose des photos du tournage, prises par Antoine Agoudjian. Elles sont malheureusement assez peu nombreuses et surtout assez petites.

 

Filmographie

 

Nous y retrouvons les filmographies de Mathieu Demy, Simon Abkarian et une biographie de Robert Kéchichian.

 

Scènes coupées

 

Ces 13 scènes coupées au montage sont présentées par Robert Kéchichian comme une « amputation nécessaire pour donner de la force au récit ». On y retrouve en particulier cinq scènes avec la prostituée de l’hôtel, qui auraient pu donner plus de profondeur à ce personnage.

 

Court-métrage

 

Robert Kéchichian nous présente « Aram », un court-métrage de 14 minutes avec Lucas Belvaux, Violeta Sanchez et Henri de Lorme. Contrairement à ce que le titre pourrait laisser croire, ce court métrage n’à rien avoir avec le film.

Il s’agit de l’histoire d’Aram (Lucas Belvaux), qui sort de prison pour retrouver son ancienne fiancée (Violeta Sanchez) et son ami (Henri de lorme). Il va alors se venger de ce qu’il croit avoir été une trahison au moment de son arrestation.

 On retrouve dans ce court-métrage l’ambiance sombre du film, mais il manque la force du récit et un peu de durée pour mieux expliquer l’intrigue. L’idée d’une scène de fin identique à la scène de départ est tout de mêm