Daniel Léger, ancien héroïnomane, se retrouve condamné à cent ans de réclusion dans une prison de Bangkok pour trafic de drogues. Un journaliste du Globe and Mail, Victor Malarek, s'intéresse à son histoire. Il s'en prend aux ripoux qui ont accusé Daniel à tort.
Daniel Roby est un réalisateur canadien qui a réalisé plusieurs épisodes de la série « Versailles » (2015) et qui a également œuvré sur un long métrage de science-fiction avec Romain Duris et Olga Kurykenko : « Dans la Brume ». Pour son nouveau long-métrage, le réalisateur s’intéresse cette fois-ci à un scandale qui ébranla le Canada dans les années 80, celui d’un jeune homme Junkie sobre depuis plusieurs années qui est recruté par les autorités canadienne pour les aider à démanteler un trafic de drogue en Thaïlande. Seulement lorsque l’opération tourne au fiasco, le jeune homme est sacrifié par les policiers et se retrouve emprisonné, puis condamné à mort, pour être finalement condamné à 100 ans de prison. Abandonné par son pays, résigné, sa rencontre avec un journaliste idéaliste va changer la donne. Mais les autorités Canadienne ne sont pas décidées à se laisser faire.
Evidemment, le scénario de Daniel Roby s’est librement inspiré des faits relatés ci-dessus et y a ajouter des situations qui n’ont d’intérêt que de fluidifier la narration et de la rendre cohérente, pourtant sa trame narrative est particulièrement bien maitrisée, et même si parfois, il perd le spectateur, notamment par l’utilisation de flash-backs non annoncés, il n’en tisse pas moins un scénario solide qui tient en haleine tous les spectateurs. Ces derniers se laissent facilement prêter au jeu de qui est qui et qui va faire quoi. Jamais dans l’excès, le scénario n’oublie surtout pas de s’intéresser à la psyché des personnages sans chercher à forcer le trait pour mieux rendre crédible son histoire. Le policier en charge de la manœuvre a besoin de cette affaire pour obtenir un poste qu’il convoite et se laisse aveugler par son ambition au point de mettre de côté toutes les incohérences qui lui seront présenté.
Et c’est avec une mise en scène très influencé de réalisateurs tels que Adam McKay (The Big Short (2015)), David Fincher (Zodiac (2007)) ou encore Steven Spielberg (Pentagon Papers (2017)) que Daniel Roby va tisser on histoire entre retour vers le passé et action présente. Le journaliste mène son investigation et tente de faire comprendre que malgré les pressions gouvernementales et le harcèlement dont il est victime, l’affaire est suffisamment importante pour être révélée. Et de l’autre côté ce jeune homme dont on pressent la méfiance mais qui se laisse tout de même prendre au piège des bonnes paroles et de la pression que lui met la police pour en payer le prix fort. Jamais à la recherche de plans révolutionnaires, le réalisateur va filmer au plus près de ses personnages pour mieux laisser passer la tension qui ne cesse d’émerger à mesure que le film avance. Une grande idée de l’équipe : Filmer dans une véritable prison Thaïlandaise pour mieux coller à l’histoire et rendre encore plus juste le propos.
Côté distribution, si Josh Hartnett (Pearl Harbor) a certainement raté le tremplin vers la starification qui se présentait à lui au début de sa carrière, le comédien semble bien décidé à choisir un peu mieux ses nouvelles prestations, car après un retour très remarqué dans la série « Penny Dreadful », l’acteur impose, ici, une finesse de jeu remarquable pour porter au mieux son personnage de journaliste à la recherche de son sujet, idéaliste et un brin sur de lui et de son talent. Face à lui Antoine-Olivier Pinon (Mommy) ne se laisse pas impressionner, loin de là, et amorce une deuxième partie de carrière avec un rôle, ici, beaucoup plus physique et moins émotionnel que les autres.