Les Ailes de la Nature

Du « peuple migrateur » aux « ailes de la nature »

 

En décembre 2002 sortait au cinéma le film de Jacques Perrin, le peuple migrateur. Les images sublimes sur une musique grandiose de Bruno Coulais, ont assuré à ce film un grand succès à la fois au cinéma et plus tard en DVD.

 

Lors du tournage du Peuple migrateur, Jacques Perrin (avec Jacques Cluzaud à la technique et Stéphane Durand, ornithologue) avait déjà prévu une adaptation en mini série documentaire de trois fois 52 minutes. C’est donc aussi pour cela qu’il avait accumulé près de 4 000 000 mètres de pellicule en 3 ans de travail. Puisant dans cette énorme documentation ces trois reportages contiennent de très nombreuses images totalement inédites, toutes aussi sublimes que celles du film original.

 

Le propos de ces reportages n’est plus seulement de nous montrer des oiseaux, mais de nous apporter un grand nombre d'explications sur la migration de ces oiseaux, sur leur vie, sur leur reproduction... Le commentaire des films s'est donc très nettement enrichi par rapport au peuple migrateur et surtout, Jacques Perrin, profite pleinement du support DVD pour nous apporter un grand nombre de suppléments tout à fait innovants et très bien intégré dans les documentaires eux-mêmes.

 

Dans la forme, ces reportages reprennent le fil conducteur, chronologique, du Peuple Migrateur. Mais il y a cette fois un scénario plus clair pour le spectateur. Jacques Perrin va essayer de nous faire comprendre ce qui pousse ces oiseaux à parcourir de milliers de kilomètres, les raisons pour lesquelles ils suivent toujours le même chemin et de nombreuses autres informations sur ces êtres qui peuplaient la Terre bien avant les hommes.

 

Les reportages

 

Ce double DVD est composé de trois reportages :

 

Le Printemps et l’Eté : Le temps des amours

 

Des centaines d’oies des neiges donnent le signal du départ, tandis que la danse malhabile des grues du Japon annonce la saison des amours. Dans les montagnes proches, quelques lacs gelés sont alimentés par des sources chaudes d’origine volcanique. C’est ici qu’hivernent les cygnes chanteurs venus du nord de la Sibérie. Avec ces « géants du ciel », nous décollons pour prendre la route du Grand Nord.  Dans les neiges alpines, c’est un tout autre scénario qui se joue. Là aussi les tétras lyres paradent. Mais il n’est plus question de couple ou de fidélité. Les mâles s’engagent dans une lutte sans pitié pour obtenir les faveurs des femelles.

 

 

Enfin, l’hiver dessert son emprise ; les premiers bourgeons apparaissent et c’est la chorale de passereaux chanteurs qui annonce le printemps. Sur l’eau les colverts se saluent face à face avant de s’accoupler de façon périlleuse.

 

 

Arctique, Islande, Europe, Sologne … le but d’un tel voyage dans la fraîcheur printanière : atteindre au plus vite le lieu idéal pour la nidification, l’Arctique et ses étendues désolées où l’homme reste étranger, absent mais aussi la campagne, espace vierge. L’été est bref et tous ces bébés  poussins pélicans blancs,  mouettes rieuses, coucous, grues du Canada ou eiders à duvet volent à peine que le soleil décline  déjà et annonce l’arrivée de l’automne. Il faut repartir pour fuir le vent, le froid, la neige.

 

 

Et alors que les jeunes sternes arctiques s’élancent à la suite de leurs parents  jusqu’au bout du monde, en Arctique, personne n’indiquera la route au jeune traquet motteux qui voyagera solitaire vers les savanes africaines…Les oies à tête barrés franchiront les plus hauts sommets de l’Himalaya tandis que les cygnes chanteurs, le plus gros migrateur d’Europe, se lancera  pour 3000 kilomètres d’un vol sans escale d’Ecosse en Islande.

 

 

Episode 2 –L’Automne et l’Hiver : En route vers les tropiques

 

Si certains oiseaux préfèrent voyager en solitaire, d’autres oublient leurs rivalités amoureuses pour se rassembler. Plus les troupes descendent vers le sud et plus elles sont nombreuses. Certains lieux concentrent un nombre impressionnant d’oiseaux (bécasseaux, courlis, pluviers, barges) : marais, estuaires, rivages sableux et vaseux, tous les endroits où la terre et l’eau s’interpénètrent.

 

 

L’Automne arrive et il faut anticiper la mauvaise saison, le jour du Grand Départ vers les pays chauds. Les grues cendrées volent vers les marais de l’intérieur pour rejoindre l’Espagne. Et puis, voici le Sahara, l’ultime épreuve, la plus dure … Combien d’oiseaux se sont perdus dans ce sable, combien ont agonisé dans ces étendues infinies de pierre sans ombre ? Près de la moitié des passereaux n’y parviendront pas tandis que même les cigognes, oiseaux du soleil par excellence auront à subir de terribles pertes …

 

Ils ont fait des milliers de kilomètres, ils viennent du Groenland, d’Islande, de Scandinavie, de Russie, de Sibérie pour converger au Banc d’Arguin, sur la côte Atlantique de la Mauritanie, du Sahara. C’est ici, à la rencontre du désert et de l’océan qu’existe un lieu unique au monde, d’une fantastique richesse qui attire les oiseaux migrateurs par millions. Coulis, tournepierres, gravelots, pluviers, barges côtoient sans heurt les grands pélicans, flamants roses, hérons, aigrettes, cormorans …

 

 

Sous l’aile des immenses pélicans blancs nous volons ensuite vers l’immense marécage de Djoudj au Sénégal où les nénuphars sont en fleurs. Dans cette nature luxuriante, exubérante, pêche en toute tranquillité  jacana (qui semble marcher sur l’eau), aigrette ardoisée (qui utilise son aile comme parasol), anhinga (qui joue les serpents aquatiques pour mieux capturer ses proies), dendrocygnes noir et blanc (qui s’envole comme un hélicoptère).

 

De nombreuses espèces, l’hiver fini, se préparent à quitter ces lieux paradisiaques pour s’en retourner vers le Nord où le printemps, désormais, ne saurait plus tarder… Revient l’heure, avec les grues antigones, des toutes premières parades. La saison des amours va revenir.

 

Episode 3 – Les oiseaux de mers: Altantique Nord et mers australes 

 

L’océan arctique s’étale par-delà l’horizon. Cap sur Skrudur au large de la côte orientale de Islande. L’île, protégée est dédiée aux oiseaux marins qui se reproduisent par centaine de milliers. Agrippés à toutes les petites corniches, les fous de Bassan cohabitent de manière pacifique et entrechoquent leurs becs comme des duellistes croisent le fer et se témoignent leur affection en se grattant mutuellement le plumage de la tête et du cou avec douceur. La mouette tridactyle revient au nid pour régurgiter le produit de sa pêche à ses poussins gourmands tandis que le ballets des macareux est incessant et que ces derniers reviennent, leurs gros becs multicolores chargés de brochettes de lançons frétillants.

 

Très loin au sud de notre globe existent des petites îles semées au hasard dans l’océan glacial antarctique, quelques pointes rocheuses battues par les vents hurlants, rongées par les vagues tumultueuses, noyées dans les brumes éternelles et les embruns écumants. Plus haut, sur les prairies en pente douce, les jeunes albatros hurleurs paradent et tentent de se séduire. Ailes grandes ouvertes, les jeunes mâles attendent qu’une femelle réponde à leurs appels. Une fois fiancé, le couple restera uni pour la vie. .. pendant 60 ou 70 ans ! Mais le clou du spectacle revient aux manchots royaux. Un million de manchots sont là, espacées régulièrement d’une longueur d’aileron. Revenant vers la mer, chacun doit retrouver son partenaire dans la cohue. Impressionnant !

 

Critique Subjective

 

Que vous aimiez les oiseaux, la nature ou les belles images, ce coffret est fait pour vous. Passionnant de bout en bout et très enrichissant, « les Ailes de la Nature » constituent un véritable évènement dans les sorties DVD de cette fin d’année 2003.

 

Exploitant pleinement le support et rempli de fiches très complètes sur les principales espèces migratrices, ce DVD sera également très intéressant pour les enseignants de sciences à tous les niveaux.

Ceux qui ont eu la chance de voir « Le peuple migrateur » en DVD retrouveront ici la même qualité exceptionnelle de l’image.

 

Alors que de nombreuses scènes sont tournées dans des conditions très difficiles, avec des vents violents, de la pluie, de la neige, des oiseaux en mouvement constant, des conditions d’éclairages difficilement maîtrisables, on atteint tout de même la quasi-perfection des images. La prouesse est d’autant plus grande que les méthodes de tournages ont souvent étés acrobatiques, que ce soit depuis un ULM ou un bateau.

 

Preuve de la très grande maîtrise de l’équipe de tournage, aucune image n’est floue, il n’y a pas de hors champ, les couleurs sont vives et éclatantes, des détails sont multiples et la profondeur de champ souvent étonnante.

 

Pour chipoter, on pourra dire qu’il y a parfois du grain sur les images, mais cela n’arrive guère que sur certaines scènes très sombres et cela était sans doute difficilement évitable. Il parait de toute façon difficile de faire mieux que ce que nous propose l’équipe de Jacques Perrin et de nombreuses images de ces DVD seraient tout à fait à la hauteur pour servir de DVD de démonstration pour la qualité d’image des diffuseurs vidéos !

Les DVD de ce coffret nous proposent quatre pistes sonores :

-         Dolby Digital 2.0 avec commentaires français

-         Dolby Digital 5.1 avec commentaires français

-         DTS 5.1 avec commentaires français

-         Dolby Digital 2.0 sans commentaires

 

Pistes Dolby Digital 2.0

 

Cette piste offre une très bonne qualité sonore, mais du fait d’un codage sur seulement deux canaux, il n’y a pas d’effets surround et les commentaires (sur la piste qui en comporte) se mêlent à la musique sur les deux enceintes stéréo. Cette piste sera particulièrement adaptée à ceux qui ne disposent pas d’une installation home-cinéma complète.

 

Piste Dolby Digital 5.1

 

Sur cette piste, les commentaires sont rapportés à la voix centrale, tandis que les différents bruits d’ambiance et la musique sont répartis sur les quatre enceintes périphériques. La musique a d’ailleurs plutôt tendance à venir des deux enceintes avant, les enceintes surround étant utilisées pour différents effets d’ambiance (cris, clapotement de l’eau, vent…)

 

La qualité de cette piste est exemplaire, avec un positionnement spatial de « l’action » très prononcé qui permet de s’immerger totalement dans le film. Assurément une piste très réussie.

 

Piste DTS (mi-débit)

 

Pour ceux qui ont la chance de posséder le matériel nécessaire au décodage DTS, cette piste apportera surtout de la précision supplémentaire dans les basses et les aigus. Les bruits de l’eau et du vent y ressortent un peu mieux qu’en Dolby Digital.

 

La différence est très sensible sur les nombreuses scènes en bord de mer, de rivière ou de lac. Au chapitre 16 (19’30’’) du premier reportage, on perçoit, par exemple, de façon beaucoup plus nette le clapotis des vagues et des éclaboussures d’eau provoquée par la danse des oiseaux.

La jaquette de ce double DVD est assez réussie, reprenant des oies en face avant et une très belle cigogne en face arrière de la jaquette.

 

Mais c’est surtout au point de vue de l’interactivité que ce DVD est exceptionnel. Il est assez rare de voir des DVD qui exploitent pleinement les possibilités d’interactivité offertes par le support et celui-ci en profite à merveille.

 

Dés les premiers menus, on a accès aux informations de différentes manières : par épisodes ou par oiseaux. Chaque oiseau dispose de sa fiche « technique » qui détaillera ses caractéristiques physiques, ses habitudes de vies, sa parade nuptiale, les différentes étapes de sa croissance et de nombreuses autres informations essentielles. Ces fiches s’étalent souvent sur plusieurs écrans.

 

A partir de chacune de ces fiches on a un accès instantané aux images du film correspondant à l’espèce. Ces extraits reviennent aux fiches si on a commencé la consultation par ce biais.

 

Un gros manque du « peuple migrateur » a été comblé en ajoutant aussi des cartes précises qui indiquent, pour chaque espèce, les lieux de reproductions et de migration. Il sera ainsi beaucoup plus aisé de profiter de l’image en sachant où elle a été tournée.

 Chaque espèce est enfin accessible aussi par le continent où elle vit, à partir d’une carte globale de la terre sur laquelle il est possible de zoomer sur les zones présentées dans les films.