L'histoire
Un groupe de rock composé de trois filles arrivent à Hollywood pour réussir. Elles vont accéder au succès mais également se rouler dans le stupre. Ce qui commence comme l'histoire d'une réussite se révèle une plongée en eaux troubles d'où on ne ressort pas forcément vivant.
L'origine du film
Jacqueline Susann (1921-1974)
Jacqueline Susann, née à Philadelphie, se rendit à New York à l'âge de seize ans pour devenir comédienne. Elle y épousa Irving Mansfield, producteur de cinéma et de télévision, et se fit connaître au théâtre et à la télévision.
Mais c'est avec La Vallée des Poupées, vendu à 14 millions d'exemplaires, qu'elle acquit une renommée internationale. Quant à The Love Machine, dès sa parution l'accueil réservé à ce roman est apparu comme une répétition du succès précédent. Numéro un sur la liste des best-sellers pendant plus de cinq mois, le tirage a dépassé 4 500 000 exemplaires aux U.S.A.
La Columbia a tourné un film tiré de ce roman. Jacqueline Susann est décédée à New York en septembre 1974, à l'âge de cinquante-trois ans.
Russ Meyer
Réalisateur, Producteur, Scénariste américain, il a réalisé
le désir dans les tripes (Mudhoney) en 1965,
Faster pussy cat, Kill ! kill ! en 1966,
Cherry, Harry et Raquel en 1970,
The seven minutes en 1971,
Megavixens en 1976,
Ultravixens (Beneath the valley of the ultravixens) en 1980 et
Supervixens en 1982.
Ancien cameraman durant la seconde guerre mondiale (il a filmé le débarquement) et après un passé de photographe de charme pour le magazine Playboy, Russ Meyer réalise en 1957 son premier moyen métrage,
French Peep Show, avec la non moins celèbre strip-teaseuse Tempest Storm. Produit par son ami A. De Cenzie, grand nom des spectacles du Burlesque,
French Peep Show perpétue la tradition des Roadshows en plein boom des nudies. En 1959, alors agé de 37 ans, Russ Meyer tourne son premier long métrage :
Immoral Mr. Teas. Tout à tour réalisateur, producteur, acteur (comme Hitchcok, il apparaît au moins 5 minutes dans tous ses films), directeur de la photo et parfois scénariste, il tournera 23 nudies et films "soft-cores" en 29 ans. Renommé pour son amour immodéré porté aux femmes de bonne santé mammaire, il livre avec talent une filmographie aussi excentrique que variée. Surtout connu pour son film culte
Faster Pussycat, Kill ! Kill ! Russ Meyer réussi à imposer ses délires sur pellicules, vogant gaiement entre l'univers de Fellini (grand admirateur de
Good Morning and Goodbye) et Tex Avery.
Critique subjectiveCette version de la vallée des poupées est franchement plus délirante que celle de Mark Robson. En effet, Russ Meyer ne se fait pas prier pour exposer son univers débridé de stipteaseuses à peine comédiennes et de personnages haut en couleur. L'histoire du roman de Jacqueline Susann lui fournit un terrain particulièrement adapté à son cinéma puisqu'on suit le parcours de trois jeunes filles - interprétées par Dolly Read (Kelly MacNamara), Cynthia Myers (Casey Anderson), Marcia McBroom (Petronella Danforth) - réunies dans un groupe de rock en quête de réussite dans le show business.
Elles rentrent en relation avec
Ronnie "Z-Man" Barzell interprété par L'étonnant John Lazar, un producteur de musique dont le personnage est inspiré du célèbre producteur Phil Spector et qui s'avère vraiment atteint ce qui prend une signification toute particulière depuis que Phil Spector est entre les mains de la justice américaine pour meurtre.
Le producteur est une espèce de grande folle dissimulée sous une identité plus conventionnelle mais dans la réalité il s'avère être un vrai psychopathe. Il affectionne les soirées débridées où on danse nu et consomme toute sorte de substance illicites, mais organise également des jeux de rôle durant lesquels il se complait à être une sorte de maîtresse dominatrice ce qui le conduira à exercer le pouvoir de son rôle sur les personnes qui l'entourent.
A la fin du film, il pète les plombs et révèle une poitrine féminine dissimulée sous un costume de roi juste avant de décapiter à l'épée le lutteur Lance Rocke interprété par Michael Blodgett qui se refuse à lui alors même qu'il est ligoté comme un ver et à sa merci. Si ça c'est pas du Russ Meyer.
Un casting d'enferDans ce film on ne peut manquer de remarquer la présence de nombreux talents qui se retrouveront plus tard dans d'autres productions marquantes. On ne peut oublier
Erica Gavin qui a une présence et un sex-appeal comparable à celui de l'actrice Laure Elena Harring brune de
mullholand drive et Haiji qui sera présente encore dans
Faster Pussycat Kill ! Kill ! et dans la parodie de super
héros Double-D Avenger de Troma Production ou encore
Edy williams la vamp débridée et dévoreuse d'homme. Il faut également noter la présence de
Pam Grier, la panthère noire de Harlem que les plus jeunes resitueront mieux si on leur parle de
la belle femme noire du film Jackie Brown. VerdictUn film qui tranche nettement avec la première adaptation du roman the valley of the dolls et qui est plutôt étonnant.
Ici on regrette que cette édition soit aussi dégraissée car la filmographie de Russ Meyer est riche et son cinéma suffisamment hallucinant pour fournir des bonus appréciables.
Autre point important : une telle édition se doit d'être irréprochable sur la qualité technique mais
on constate un petit décrochage de la piste audio française au profit de la piste anglaise à la 11ème minute. Cela n'entraîne pas de gros désagrément mais reste un point noir sur cette édition.
L’image est très bien et on ne peut probablement espérer mieux sur ce film. On ne constate aucun problème ni de compression, ni de couleurs.
Le son est également plutôt correct et aucun problème de qualité n’est à remarquer. Cependant, il faut signaler un trou dans la piste audio française qui est remplacé pendant quelques secondes par la version anglaise. Ce petit trou dans le doublage son français intervient au bout de 11:41mn. L’impact est minime mais impardonnable compte tenu du fait que cette édition ne compte pas de bonus et se limite strictement au film lui-même. C'est la raison pour laquelle la note n'est que de 4/5.