Rio Grande

L'histoire : 1868. Le colonel Kirby Yorke (John Wayne) est à la tête d'un régiment de cavalerie installé près de la frontière du Mexique, au bord du Rio Grande. Il doit faire face aux attaques des indiens Apaches mais ne peut outrepasser les souhaits de Washington et franchir le fleuve pour les pourchasser. La situation se complique lorsque sa femme, Kathleen (Maureen O'Hara) arrive dans le camp dans le dessein de récupérer leur fils, Jeff (Claude Jarman Jr) qui vient d'échouer à Westpoint et s'est enrôlé dans l'armée de son père à son insu.
La critique : Tourné sous le titre "Rio Bravo", ce troisième film du "cycle de la cavalerie" après "Le Massacre de Fort Apache" (1948) et "La charge héroïque" (1949) s'avère un incontournable western même si sa réussite est peut-être moins complète que celle des deux précédents volets. Mais, si John Ford a mis moins de conviction à le réaliser, il n'en reste pas moins que l'on apprécie son ambiance chaleureuse, rude et humaine à laquelle le choix des acteurs n'est pas indifférent. C'est ainsi que ce célèbre western a vu la première rencontre entre John Wayne et Maureen O'Hara, un couple dont le réalisateur parvient à mettre toute la complicité en lumière puisque c'est d'ailleurs à travers eux qu'il laisse parler ses propres sentiments, son humanisme, au détriment, il faut le dire, de l'action.
Certes, quelques chevauchées et batailles prennent place dans l'intrigue; néanmoins, celle-ci est surtout dominée par la relation père-fils et mari-femme qui met au premier plan le grand John Wayne. On peut dire qu'il excelle dans ce rôle principal, sûrement le plus humain qu'il ait interprété, en exprimant avec justesse, émotion et retenue à la fois son généreux amour qu'il refuse de laisser transparaître et son obligation envers le drapeau. A cela s'ajoute des scènes fortes de compassion face à la douleur et l'épuisement qui suit une bataille. Une fois encore, chapeau bas, M. John Ford, car tout ceci est remarquablement filmé. Ainsi, son génie du cadrage perfectionniste, sa photographie nous offrent quelques plans d'un naturel confondant.
Un regret cependant, la lourdeur de l'accumulation des chansons du groupe "Sons of the pionneers", découvert peu avant le tournage, et qui finissent par lasser surtout au rythme de quatre en l'espace de vingt minutes. 


En conclusion :  Une trilogie qu'il fait bon apprécier pour la énième fois d'autant que la qualité de ce DVD permet d'en profiter agréablement. Malheureusement, je déplore l'absence d'interactivité qui aurait pu proposer l'autre fin qu'avait prévu le scénario ...

L'image offre une restitution assez moyenne avec une définition assez limitée mais surtout une gestion de la luminosité très perfectible : les zones très sombres ou, au contraire, très claires manquent de nuances au point de diminuer sensiblement la lisibilité.

 VO et VF sont proposées en Dolby Digital mono. La restitution est peu expressive, aucune émotion particulière n'est véhiculée par la section audio. La VF s'avère très souvent plus intelligible que la VO, notamment en ce qui concerne les voix. En r'evanche, elle donne une touche d'agressivité avec une fâcheuse tendance à saturer dès que le volume augmente.

Ni musique ni animation pour des menus somme toute ordinaires. L'absence du moindre supplément ne permet pas à l'interactivité de ce DVD de marquer positivement nos esprits.