Desperado 2

L'histoire

Le Desperado s'est retiré du monde, et coule une existence paisible dans un petit village reculé, jusqu'au jour où Sands, un agent corrompu de la CIA, parvient à le faire sortir de sa retraite. La vie du président du Mexique est menacée par un puissant chef de cartel, Barillo. Le Desperado, motivé par un besoin de vengeance depuis la mort de sa femme et de sa fille, accepte d'aider Sands,

 

L'histoire d'El Mariachi

A l'origine, El Mariachi était destiné au marché vidéo espagnol. Pour faire face à une commande de film d'action, le jeune Robert Rodriguez, qui était alors dessinateur de B.D, se devait de trouver une idée qui soit à la fois originale et amusante. "Je ne voulais par parler d'un ex-flic, explique-t-il, alors j'ai pensé à un guitariste. L'idée était assez marrante. C'était un premier essai pour me lancer, rien de plus. C'était pour me faire la main avant de tourner un film sérieux qui me ferait connaître…" Par la suite, Desperado devait être un remake de El Mariachi, et c'est devenu une sorte de suite. "Encore une fois, je l'ai faite pour montrer à Hollywood ce que je pouvais faire avec un peu d'argent". La suite, on la connaît, El Mariachi a coûté 7000$, en a rapporté 2 millions, pour Deperado, ces chiffres sont multipliés par 10. le succès est énorme, et les portes d'Hollywood s'ouvrent au réalisateur.

 

Faut-il réellement voir Desperado 2 comme une suite à Desperado? Non, pas réellement au sens strict. Robert Rodriguez a effectivement replanté le décor, les personnages principaux sont là ainsi que leur histoire, mais il s'est tout de même offert quelques libertés, en faisant jouer dans Desperado 2, certains acteurs, comme Danny Trejo ou Cheech Marin dont les personnages avaient été tués dans Desperado. Les voilà qui reviennent dans des rôles différents, tout comme dans les films de Sergio Leone. Autre petit détail, le Mariachi a retrouvé une grande habileté dans l'usage de ses mains. En effet, on se souvient que dans Desperado, le personnage de Banderas était incapable de jouer le moindre air de guitare suite à une vilaine blessure. Ici tout va bien, les guitares lui obéissent… Olé! Si l'on revient à l'histoire proprement dite, Desperado 2 reprend longtemps après Desperado, et s'inscrit comme une quatrième partie de l'histoire, la troisième pouvant être imaginaire et apparaissant en flash back dans "Il était une fois au Mexique".

 

Un casting impressionnant

Si l'on regarde de près l'affiche de Desperado 2, on ne peut que constater une liste d'acteurs hors pairs, à commencer par les fidèles de la bande de Rodriguez, comme Antonio Banderas, El Mariachi, qui endosse pour la seconde fois le rôle du ténébreux musicien, succédant à Carlos Gallardo. L'acteur et le réalisateur signent là leur cinquième collaboration, après Spy kids, Spy kids 2, Spy kids 3-D, et Desperado, tout comme la belle Salma Hayek, déjà présente dans The faculty, Desperado, Une nuit en enfer et Spy Kids 3D. Au couple vedette, il ne faut pas oublier Danny Trejo, fidèle parmi les fidèles, qui trouve ici un rôle encore plus substantiel qu'auparavant. On compte également parmi les petits nouveaux de l'équipe, la présence remarquée de Johnny Depp qui vient partager la vedette avec Banderas, ainsi que Eva Mendes, Willem Dafoe et Mickey Rourke.

 

Les aléas du tournage, et les moyens du bord

Le tournage de Desperado 2 s'est effectué au Mexique. Comme un bon nombre de séquences mettaient en scène des militaires, l'équipe du film bénéficiait du concours de l'armée mexicaine. "On avait des tanks géants et des véhicules militaires, explique Robert Rodriguez, mais on nous les a repris quand le Mexique a lu dans le scénario qu'un général véreux dirigeait l'armée. Tout ce que l'armée devait nous prêter a été repris. On a donc filmé avec des voitures civiles de gens qui collectionnaient de vieilles Jeeps. La vraie armée mexicaine avait des véhicules impressionnants. Ça aurait beaucoup apporté au film, mais on a dû courir partout et entraîner les civils à passer pour des soldats. On a dû créer une armée de toutes pièces.

 

Robert Rodriguez et le numérique

Desperado 2 fut tourné entièrement à l'aide de caméras numériques, en haute définition, et à entendre parler Rodriguez, celui-ci semble totalement convaincu par cette technique moderne. Celui-ci a découvert les caméras haute définition en 2001 sur le tournage de Spy Kids, au cours duquel il a fait quelques essais afin de comparer les prises de vues traditionnelles à celles numériques. Le résultat fut probant, mais il dut attendre Desperado 2 pour pouvoir réaliser un film entier en numérique. Si l'on se réfère au commentaire audio, ce sujet semble passionner le réalisateur qui ne tarit pas d'éloges, louant la souplesse d'utilisation, le gain de temps fabuleux, les possibilités de réglage de la lumière en temps réel. Le numérique permet ainsi d'apprécier le résultat juste après la prise de vue. Le numérique permet d'accélérer la réalisation des effets spéciaux, quelques exemples en sont donnés dans la partie suppléments. "J'ai pesé le pour et le contre avant de tourner en numérique, explique le réalisateur. La nostalgie me rattache à la pellicule, mais il n'y a plus de raison pratique de l'utiliser. En terme d'argent, de créativité, d'aspect, de dégradation de l'image, de couleurs. Ça n'a plus aucun sens. C'est comme pour les disques vinyle. L'industrie du cinéma est en crise, les films sont trop coûteux, ils ne rapportent plus. Comment inverser la tendance? En faisant bon usage des nouvelles technologies et en inventant d'autres pour sauver le cinéma".

 

Et artistiquement parlant?

Bon, nous allons être honnête, l'idée de découvrir un Desperado 2 était particulièrement excitante, surtout après avoir constaté le talent de Robert Rodriguez dans Desperado. La distribution était particulièrement alléchante, et l'idée de retrouver toute la bande à Robert, comme Antonio Banderas, Danny Trejo et Salma Hayek, avec en prime Johnny Depp, ne manquait pas d'affûter notre curiosité. Eh bien, le résultat n'est pas à la hauteur, loin s'en faut. Alors bien sûr, on y trouve son comptant de coups de feu, de tronches patibulaires, un bon film d'action à la sauce hémoglobine. Le personnage d'El Mariachi n'a presque pas changé, toujours beau, ténébreux, mystérieux et silencieux. Mais l'histoire s'enfonce dans les méandres d'un scénario trop touffu, limite incompréhensible, entre les flash backs et les multiples personnages. Desperado 2 est nettement moins bon que le précédent volet, dont il ne possède pas les scènes d'anthologie comme "la cancion del mariachi", ou le moment où Tarantino vient en raconter une bien bonne. Mais heureusement, l'action et l'ambiance sont là, et Rodriguez se pose ici comme le pur croisement de John Woo et de Sergio Leone. Quelque scènes méritent tout de même les félicitations. Bref, pour conclure, Desperado 2 est à voir pour passer un bon moment, à savourer les scènes d'action, écouter la musique particulièrement bien sélectionnée, dont la bande originale a été au passage composée par Robert Rodriguez lui-même.

Petite mise au point en guise d'introduction. L'image proposée sur le DVD est dans un format 1.78, alors que dans les salles obscures, le format était 2:35. Recadrage? En réalité, c'est l'image cinéma qui avait été recadrée. 1.78 étant le format original. Nous avons donc sur ce DVD, l'intégralité de l'image, dans le format voulu par le réalisateur. Desperado 2 fut intégralement tourné en numérique à l'aide de caméras haute définition. Cette technique révolutionnaire selon les propres mots du réalisateur, offre une image quasi parfaite, maîtrisée de part en part, d'une précision exemplaire, d'une finesse dans le détail sans égal. Les couleurs sont bluffantes, les noirs profonds, le contraste très bien géré. Une très belle réussite!

Desperado 2 est un film d'action. Cascades, coups de feu à répétitions, balles qui fusent, explosions, alternances de silences et de déferlements de décibels… Bref le terrain idéal pour profiter pleinement des possibilités du son multicanal. Pari tenu. Le résultat est plus qu'à la hauteur de nos espérances. Voilà une piste sonore de référence très dynamique, percutante, multi effets. Tout ressort parfaitement avec la plus grande précision. Les effets fusent dans tous les sens, le caisson rugit, que du bonheur!

Et dire que tout ceci ne tient que sur un seul DVD… C'est la réflexion qu'on est en droit de se faire lorsqu'on a pris la peine de s'intéresser aux suppléments. Car il est à signaler que la réalisation de ce DVD est particulièrement exemplaire, avec une section bonus de qualité exceptionnelle. Le fait est suffisamment rare qu'il mérite d'être souligné.

 

Le commentaire audio

"Bonjour, je suis Robert Rodriguez, de retour parmi vous. Je commente pour moi-même autant que pour vous, merveilleux public… Comme ça quand je serai vieux, je saurai ce que je pensais. Donc, je vais parler bien trop et bien trop vite. Si vous aimez la méthodologie, vous serez comblés… et vous aurez aussi droit à des anecdotes". C'est ainsi que commence le commentaire audio du réalisateur qui se prend réellement au jeu. On sent quelqu'un de véritablement passionné capable de sauter sans cesse du coq à l'âne, d'aborder plusieurs sujets de front, un véritable moulin à paroles, intarissable! Voilà donc un commentaire audio digne de ce nom, qui nous fait vivre l'histoire du film, qui grouille de détails et d'anecdotes. On apprend par exemple que la scène de l'évasion de l'hôtel avait été écrite à l'origine pour Desperado. Antonio Banderas et Salma Hayek se réveillent menottés et doivent s'échapper par la fenêtre et descendre un mur en rappel. Techniquement irréalisable à l'époque, cette scène a été tournée pour Desperado 2 grâce à l'évolution des techniques… Un commentaire à ne pas manquer!

 

Filmographies sélectives

Robert Rodriguez, Antonio Banderas, Salma Hayek, Johnny Depp

 

Scènes supplémentaires

Comme Rodriguez est un perfectionniste, les scènes supplémentaires sont présentées dans leur version finalisée, avec musique et tout! En plus, un commentaire audio est disponible. Bon, sachez tout de même que l'intérêt de ces scènes reste quand même relatif.

-Appel téléphonique mortel (42s)

-El mariachi dans le désert (2mn04)

-Un restaurant fermé (44s)

-Un lait froid (1mn02)

-Moustache sur ordinateur (38s)

-Il s'appelle "un bras" (37s)

-Jorge (1mn05)

-Le chien espion (33s)

 

 

L'art d'utiliser les armes (9mn05) vostf

Documentaire intitulé: Robert Rodriguez ten minutes flick school, fast, cheap and in control, ou, en français: l'école de ciné en 10 minutes. Rapide, économique et sous contrôle. Robert Rodriguez, images à l'appui, détaille les secrets de fabrication des trucages de quelques scènes du film, comme la scène des couteaux de Salma Hayek, et l'œil de Cheech. Robert Rodriguez souligne à nouveau l'intérêt de tourner en numérique, ce qui apporte la possibilité de truquer directement les prises de vues sans attendre de scanner la pellicule, d'effacer quelques reflets indésirables…

 

Recette de cuisine (vost, 5mn 49)

Dans Desperado 2, l'agent Sands, alias Johnny Depp, raffole d'un plat de porc rôti, "puerco bibil". Donc, petit cadeau du réalisateur, en voici la recette, présentée par Rodriguez lui-même. Pourquoi pas? Au fait, ne loupez pas le gag de la dernière image…

"Dire qu'on ne sait pas cuisiner, c'est comme dire qu'on ne sait pas baiser… On mange toute sa vie, autant savoir s'y prendre" R. Rodriguez

 

Visite guidée des studios Troublemakers (vost, 11mn 23)

Tout est dans le titre. Le réalisateur, Robert Rodriguez nous emmène pour  une visite de ses studios basés… Chez lui, dans son ancien garage. L'étape de fabrication du cinéma… chez soi, en quelque sorte. Console de mixage numérique, studio d'enregistrement… Rodriguez se livre même à une petite démonstration de composition de musique de film. Un bonus excellent à ne surtout pas manquer!

 

L’histoire d’un film : Présentation de Robert Rodriguez (vost, 13mn 18)

Cette partie est en réalité une conférence filmée en juillet 2003 à Los Angeles, de Robert Rodriguez qui se livre à un plaidoyer en faveur du numérique, qui apporte une grande liberté créative, une nouvelle façon de filmer, qui libère totalement le réalisateur, selon Rodriguez qui n'hésite pas à parler de révolution. Le titre du documentaire est par ailleurs explicite: "Film is dead" ou "La pellicule est morte".

 

Le voyage d’un anti-héros (vost, 18mn 01)

Cette section se trouve être de facture beaucoup plus classique. Il s'agit en effet d'un traditionnel making of avec des extraits du tournage, des interviews de Rodriguez, de Johnny Depp, de Salma Hayek, d'Antonio Banderas, de Willem Dafoe, sur un inévitable ton promotionnel. Les interventions de Rodriguez restent malgré tout très intéressantes.

 

Le bon, la brute et l’homme qui saigne : Effets visuels (vost, 19mn 03)

Ce dernier documentaire, qui n'est certainement pas le moins intéressant, nous emmène chez KNB FX, la société chargée des effets spéciaux classiques sur Desperado 2. Cette société à d'ailleurs travaillé sur tous les films de Robert Rodriguez. On y dévoile quelques trucages utilisés comme le faux bras de Johnny Depp, le mannequin de Cheech, la scène de la corrida. Plus quelques anecdotes croustillantes, notamment au sujet de la corrida. Les responsables des effets spéciaux et des maquillages parlent à leur tour du numérique et des changements dans leurs façon de travailler que cela implique.

 

films annonces

Il était une fois au Mexique, Desperado 2 (2mn23) vostf
Version censurée

Il était une fois au Mexique, Desperado 2 (2mn06) vostf

Desperado (1mn35) vosft

El mariachi (1mn39) vostf

Le masque de Zorro (1mn46) vostf

 

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