DTPCA - Andalousie

Le concept :
Cette série télévisée part du principe que l’on ne peut bien connaître un pays qu’en se fondant dans la population et en se déplaçant comme elle. Le train étant le moyen de transport les plus populaires et le plus répandu dans le monde, les auteurs ont décidé de suivre une ligne de chemin de fer dans chacun des pays évoqués. 
Chaque documentaire donne alors des informations historiques, géographiques, économiques et culturelles sur le pays traversé, en s’attardant davantage sur les monuments importants situés le long de la voie de chemin de fer empruntée.

DTPCA - Andalousie : la critique :
C'est à Madrid que commence le voyage avec la superbe gare d'Atocha récemment projetée sous les feux de l'actualité par la folie meurtrière de certains ... C'est l'AVE, l'équivalent de notre TGV national, qui nous transporte rapidement vers l'Andalousie et sa ville phare : Séville. De sa majestueuse cathédrale aux bars à tapas, en passant par la Giralda, le reportage donne une vision plutôt complète de cette superbe ville. Les faits historiques et géographiques sont étayés par des cartes fort bien conçues.
Le passage à Carmona donne l'occasion de parler de la Semaine Sainte et des processions. Il y aurait beaucoup à dire sur les Espagnols et la foi, mais ce n'est pas l'objet principal du documentaire qui, pour autant, n'occulte pas ce sujet. Le port de Palos de la Frontera, point de départ des expéditions de Christophe Colomb, est abordé dans une présentation historique littéralement captivante avant d'embarquer à bord de Al Andalus, superbe train à l'image de l'Orient Express. Le voyage se poursuit à l'image d'un feu d'artifice d'où jaillissent des villes qui nous dévoilent leurs plus beaux éclats dont Cordoue, Xeres et Grenade en guise de bouquet final. L'art, l'architecture, l'histoire, le fait religieux sont évoqués avec toujours la même précision, la même sobriété. Tout comme au début du programme et de façon assez troublante, cette dernière partie traite, du point de vue historique, de la présence des musulmans, du retour du christianisme et d'une cohabitation parfois surprenante (surtout dans l'art) de ces deux religions. Les toutes dernières images laissent place à des chanteurs et des danseuses de flamenco avec un judicieux arrêt du commentaire de François Gall, excellent par ailleurs. 
C'est une Andalousie chaleureuse, flamboyante, exubérante et au combien attachante qui transpire au travers des superbes images d'un documentaire magnifiquement monté. On pourra simplement regretter l'absence de sous-titrages sur quelques rares séquences clé telles les commentaires et explications des toreros adressés aux jeunes novilleros. Mais cela n'est en rien rédhibitoire et n'enlève aucun intérêt à cette production.          

En conclusion :
La fin du documentaire donne naissance à une irrésistible envie de se rendre dans une gare pour gagner l'Espagne au plus vite et la traverser jusqu'en Andalousie. Parfait dosage d'informations tirées d'encyclopédies et de guides touristiques, ce programme est destiné à tous, bien épaulé par des commentaires concis. De la même façon, le chemin de fer est un fil rouge mais ne monopolise pas les sujets, donc nul besoin d'être cheminot pour bien appréhender le contenu. Il est tout simplement dommage que l'interactivité reste sur une voie de garage et ne sublime par un titre qui conserve, malgré tout, beaucoup d'intérêt.    

En dehors du format 4/3, aucune réserve n'est à émettre en ce qui concerne l'image. Paysages, monuments et costumes bénéficient d'une superbe définition, de couleurs aussi denses que nuancées et d'une luminosité systématiquement bien dosée : un vrai plaisir.

 La section audio se limite à la stéréo, en Dolby Digital 2.0. Elle s'avère de bonne qualité tant au niveau de la restitution du commentaire de François Gall que des diverses ambiances sonores. Mais, même avec sa bonne volonté, elle reste étriquée sur les passages de corrida, de procession et de flamenco pour lesquels le multicanal aurait incontestablement augmenté l'impact d'images superbes.

Les animations et la musqiue de fond ont bien du mal à égayer des menus au dessin pour le moins banal qui proposent :

- Le programme : lancement du documentaire.
- Les étapes : il s'agit en fait d'un chapitrage assez lisible sous forme de vignettes animées avec bande son.
- En savoir plus : section renfermant les suppléments à proprement parler qui traitent des points suivants :
Averroès et Maïmonide : explications écrites sur 2 pages écran
Abderrahman III : 2 pages écran
Christophe Colomb : séquence de 1min17
Procession : séquence de 1min50
Vie quoitidienne : séquence de 1min23
Garcia Lorca : séquence de 1min04
La Corrida : séquence de 1min11

L'interactivité ne fait ici que de la figuration. Le contenu, bien qu'en rapport avec le programme principal, est bien trop minimaliste pour le compléter efficacement. Au final le support DVD est bien mal exploité, c'est là que réside la seule faiblesse de ce titre.