Synopsis
Après des années de campagnes militaires, Arthur n'a plus qu'une envie, quitter l'île de Bretagne et retourner vers Rome pour y mener une existence paisible et pacifique.
Mais avant, lui et le groupe de chevaliers qu'il commande, se voient confier une dernière mission.
Avec les Chevaliers de la Table Ronde, Lancelot, Galahad, Bors, Tristan et Gauvain, Arthur comprend rapidement que le départ des troupes romaines laissera le pays à la merci des Saxons. Pour résister à l'invasion, mais aussi pour conduire l'île vers une nouvelle ère, le peuple a besoin d'un chef. Guidé par Merlin qu'il a autrefois combattu, et aidé de la belle et courageuse Guenièvre, Arthur va devoir trouver la force de changer son destin et celui d'un pays… Il est temps de découvrir la véritable histoire de l'homme qui fut un guerrier avant de devenir une légende.
Critique Subjective
De l’Histoire au film
C'est dans l'Histoire elle-même que David Franzoni a ancré son scénario. En Europe de l'Est, dans ce qui allait devenir la Russie, existait un peuple de guerriers, adversaire redouté des Romains : les Sarmates. En 175 après J.-C., ceux-ci perdirent une bataille clé contre Marc Aurèle dans la région de l'actuelle Vienne. L'empereur romain leur donna le choix : combattre pour Rome ou mourir. Ils choisirent de prêter allégeance à l'Empire romain et furent intégrés à l'armée romaine. Un groupe fut envoyé en Egypte, un autre dans la province de Bretagne, l'actuelle Grande-Bretagne. Cavaliers experts et soldats aguerris, ils tinrent ces avant-postes pendant des années. Les pères transmettaient leur charge à leurs fils, en échange de la paix avec le gouvernement. Au V` siècle, l'aura de Rome commença à faiblir. Des hordes barbares attaquèrent les frontières de l'immense empire. En Bretagne, les Saxons se préparèrent à attaquer depuis le Nord et l'Est. Une unité de cavalerie sarmate, sous le commandement de Lucius Artorius Castus, qui était moitié romain moitié breton, fut choisie pour protéger les Bretons de l'invasion saxonne.
Ses soldats, dont Lancelot, Gauvain, Galaad, Bors, Tristan et Dagonet, étaient un groupe de guerriers sans pitié, haïs et craints des Guèdes natifs, eux-mêmes dirigés par un mystérieux chef, un sage nommé Merlin.En s'appuyant sur ces événements, David Franzoni a tissé son histoire, celle de la dernière mission d'Arthur et de ses chevaliers.
Le choix du réalisateur
Antoine Fuqua confie : "J'ai toujours été fasciné par le mythe d'Arthur et des Chevaliers de la Table Ronde. J'ai vu et revu tous les filins traitant dece sujet, adoré toutes ces merveilleuses aventures épiques. Enfant, je jouais aux chevaliers. Plus tard, j'ai étudié la mythologie et les légendes, et en particulier ce qui avait trait au Roi Arthur. Et depuis que je fais du cinéma, j'ai toujours eu envie de fi tire un film comme celui-ci. Quand Jerry Bruckheimer me l'a proposé, je n'ai pas hésité une seconde." Le réalisateur poursuit : "Je crois que Jerry m'a choisi parce que ce film est, comme TRAINING DAY, d'un réalisme direct : on peut vraiment sentir; toucher la violence et
la mort. On ressent le froid et le désespoir. C'est apocalyptique. Il n’y avait pas beaucoup d'espoir dans le monde à l'époque où se déroule le film.
Arthur représente un espoir; un vrai. Bien que passionné par le Roi Arthur et les Chevaliers de la Table Ronde, je ne savais rien d'Artorius roi des Sarmates avant de découvrir le scénario de David Franzoni. »
Et donc ?
David Franzoni s’est sans doute inspiré du Cycle de Pendragon de l’écrivain Stephen Lawhead pour écrire son scénario. En effet, ici le scénario dépouille Arthur de ses oripeaux Médiévaux et Charlemagnesque pour le resituer dans son exact temporalité : la chute de l’empire romain. Et il faut bien avouer que cela fonctionne parfaitement. Ainsi, ce sont bien des aventures inédites et quasi-historique que Antoine Fuqua met en scène. On est loin du
Merlin de Disney ou de celui incarné par
Sam Neil dans l’excellent téléfilm de
Steve Barron. On trouve des similitudes troublantes avec le précédent film de Fuqua,
Les larmes du Soleil : un héros qui préfère mettre sa vie en danger plutôt que d’abandonner les faibles et les opprimés. Mais la comparaison s’arrête ici, il y a un réel souffle épique dans ce film loin de l’estampille Bruckheimer habituel. Fuqua s’intéresse avant tout aux chevaliers, à leurs cheminements et au destin qui mènera Arthur sur le trône.
Le seul regret concerne peut-être Clive Owen dans le rôle d’Arthur qui manque un poil de prestance et de charisme pour incarner une légende vivante. Le reste du casting composé de trognes incroyables et patibulaires est formidable de réalisme : rustre, rude et sans pitié.
Un dernier mot
La version director’s cut avec 16 mns de plus n’est pas une version non censurée comme il est indiqué sur le générique de début, c’est plutôt une version non expurgée, de sang et de violence. Ce qui la rend plus sombre, plus réaliste, plus conforme à cette vérité historique qui fait plaisir à voir. Le Roi Arthur est un grand film de cape et d’épée. Ce genre de film se fait trop rare pour passer à côté.