Le Film
Critique de Emmanuel Galais
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
101 min
Nb Dvd
1
Ce qui est toujours particulièrement saisissant avec un film de Pedro Almodovar (Tout sur ma mère, Parle avec elle), c’est sa maîtrise à montrer les blessures des hommes et des femmes. Chaque spectateur peut, à un moment donné, se retrouver dans un des personnages. Et c’est toute sa force, rendre des êtres en marge de la société, parfaitement intégrés au système . Dans tous les films du réalisateur, on retrouve ces personnages de travesti. Personnages particulièrement représentatifs de la souffrance humaine et en même temps de sa fierté. Et c’est cette souffrance dont Pedro Almodovar, va se servir, pour nous proposer le film le plus personnel de sa carrière : « La mauvaise Education ». Rien que le sujet surprend, deux jeunes garçons dans un collège de jésuite, se découvrent un amour jusque là inconnu et par la même des désirs à la frontière de l’interdit. Ces deux enfants éprouvent un amour si pur et si intense qu’ils suscitent la jalousie du père supérieur, secrètement amoureux d’un de ces enfants. Au fur et à mesure que l’on avance dans ce film, on découvre le désastre de vies, de sentiments, d’enfances, et de convictions. Mêlant à la fois la fiction au réelle de l’histoire on se retrouve prisonnier d’un tourbillon, dont on ne ressortira pas indemne. Le sujet particulièrement dérangeant est traité de manière à la fois sulfureuse et pathétique. Ces hommes, jeunes et plus âgés, se désirent, s’intriguent et se repoussent sans cesse, jusqu’à ce que la mort s’invite à leur danse. A partir de ce moment, le pathétique fait place à l’érotisme, les sentiments deviennent destructeurs, et l’on plonge de plein fouet dans l’horreur de la pédophilie et de ses ravages.
En choisissant un discours radical sur un sujet aussi difficile, Pedro Almodovar signe une œuvre d’une force exceptionnelle. Les enfants y sont particulièrement convaincants, dirigés d’une main de maître, ils nous offrent les plus beaux moments de ce film.
En choisissant de filmer au plus près les corps de ces hommes, le réalisateur décide de nous présenter une autre forme d’érotisme. On est parfois gêné de voir ces hommes s’enlacer, s’embrasser, s’étreindre avec ou sans tendresse, mais l’on fini surtout par éprouver de la tendresse pour ces personnages dont la souffrance nous apparaît chaque fois plus insidieuse, plus cruelle et surtout plus troublante. Pedro Almodovar est un grand réalisateur, et il nous le prouve une fois de plus en jouant cette fois ci avec les sentiments des spectateurs comme il le fait avec celui de ces héros. Et même si l’on peut reprocher un discours parfois cru, on ne peut qu’adhérer complètement à ce nouveau morceau du puzzle de l’œuvre de ce cinéaste hors norme.
Gaël Garcia Bernal (Amours chiennes, Attraction fatale) signe là un jeu troublant, jouant parfaitement de son corps pour accentuer chacun de ses sentiments. Parfaitement crédible en travesti, il nous offre une composition hors norme, tout en retenue, jamais excessif. Personnage central de cette intrigue, objet de toutes les convoitises (En espérant qu’il sorte de ce créneau), Gaël Garcia Bernal nous prouve, s’il en était besoin, qu’une nouvelle star est né.
En conclusion, un film à l’univers sulfureux et oppressant à la fois, qui ne laissera personne indemne, et surtout qui laisse à réfléchir, bien après l’avoir visionné. Un chef-d’œuvre signé Almodovar.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1
Le pressage joue parfaitement le mélange des couleurs pastelles et fades des rues désertes avec les couleurs plus chaudes, nuancés de paillettes des nuits d’Ignacio. La première scène de Gael Garcia Bernal en travesti est superbe et justifie à elle seule la note du DVD. Les visages apparaissent avec un nuancés saisissant, rendant plus forte l’expression de leurs sentiments.
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Espagnol
5.1
Très bonnes pistes 5.1 en Français comme en Espagnol. Même chose que pour l'image, la première scène de Gael Garcia Bernal, justifie à elle seule la note du DVD.
Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
30 min
Boitier
Amaray
Rien de bien exceptionnel par contre, concernant ce dvd, un clip regroupant des images du tournage. Deux scènes coupées complétant un peu plus la narration. En revanche c’est au niveau des galeries de photos, qu’il faut vraiment s’arrêter. En effet, on peut y découvrir les différentes maquettes d’affiches, prévues pour le film, et surtout les différents croquis de travail de Jean-Paul Gaultier, pour les tenues d’Ignacio. C’est fascinant. Enfin différentes galeries, regroupant des photos de Pedro Almodovar lui-même, concernant son affiche dans le monde, ou encore son passage à Cannes. Pour finir, les deux films annonces Français et Espagnol de « La mauvaise Education ».
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage