Nos années sauvages

Titre Original
A Fei jing juen ou Days of Being Wild
Genre
Pays
Hong Kong (1996)
Date de sortie
dimanche 5 juin 2005
Durée
93 Min
Réalisateur
Scénaristes
Wong Kar-wai
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Cantonais
Non
Non
Non
Français
Oui
Non
Non
Le Film
Critique de Laurent Berry
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
93 min
Nb Dvd
1


L'histoire :

Dans les années 60 à HongKong, Yuddy, élevé à la diable par sa mère adoptive, indolent et charmeur, se laisse bercer par la vie, passant de bras en bras, seulement alarmé quand on lui propose le mariage. Narcissique, obsédé par le besoin qu'il éprouve de découvrir ses origines, Yuddy quitte amis, maîtresses et mère pour partir aux Philippines à la recherche de son passe.

Critique subjective :

Nos années sauvages est le deuxième film de Wong Kar-Wai et il est particulièrement excitant de constater que le réalisateur y avait déjà mis en place son univers avec sa corolle de personnages coincés dans les années 60 et accompagnés de musiques latines et chaudes.

In the mood for love (2000)  a fait connaître Wong Kar-Wai du plus grand nombre en Europe et en a fait dans le même temps un cinéaste apprécié d’un large public. Depuis ce succès en France et ailleurs, le film 2046, une variation futuriste de In the mood for Love (2000) est venu conforter la figure de cinéaste que se forge le réalisateur depuis plusieurs années. L'immense succès de Chunking Express (1994), son quatrième long métrage, lui a permis d'accéder au statut de réalisateur culte.

Happy together (1997) lui a valu le Prix de la Mise scène au festival de Cannes en Cannes 1997. Avec le succès Wong Kar-Wai voit s’ouvrir devant lui un avenir riche en réalisations d’envergure avec Eros, un drame érotique en trois parties : The Hand (Shou) réalisé par Wong Kar-Wai, Equilibrium signé Steven Soderbergh, Il filo pericoloso delle cose de Michelangelo Antonioni et un autre projet qui sera sans doute très attendu puisqu’il s’agit d’une collaboration avec Nicole Kidman dans The Lady from Shanghai (2006) dont la production devrait vraiment démarrer en 2006.

Le casting de Nos années sauvages est édifiant puisque l’on compte Andy Lau (A true mob story (1998), Full time killer (1999)), Carina Lau (Les cendres du temps, Infernal Affairs 2 & 3), le malheureusement décédé Leslie Cheung (Histoires de fantômes chinois II, Les cendres du temps, Happy together), Jacky Cheung (Une balle dans la tête, Flying Dagger), Maggie Cheung (In the mood for love, Clean) ou Tony Leung Chiu-Wai. Leslie Cheung délivre une prestation d’acteur très forte qui annonce son interprétation dans Happy Together (1997) six ans plus tard aux côtés de Tony Leung Chiu-Wai. Avec Nos années sauvages, ce dernier figure pour la première fois dans un film de Wong Kar-Wai pour lequel il deviendra un acteur fétiche. La filmographie de Tony Leung Chiu-Wai se confond ensuite avec celle de Wong Kar-Wai et il figure jusqu’alors dans 6 de ses films (Nos années sauvages (1991), Les cendres du temps (1994), Chungking Express (1994), Happy together (1997), In the mood for love (2000) et 2046 (2003)).

Avec Nos années sauvages (1991) apparaissent de nombreux acteurs et personnages types que l’on retrouvera dans d’autres films du réalisateur. Parmi eux, le personnage originel de Su Li-zhen (Maggie Cheung) qui réapparaîtra dans In The mood for love (2000) et 2046 (2004). Au fond, la fin de Nos années sauvage montrant d’abord Su Li-zhen dans son box puis Smirk (Tony Leung Chiu-Wai) dans son appartement se préparant méticuleusement à sortir c’est une invitation à les retrouver dans d’autres aventures. Maggie Cheung en Su Li-zhen jusqu’au bout dans In the Mood for love puis interprétée par Gong Li dans 2046 (Gong Li tient un rôle principal dans Eros) puisque Maggie Cheung revient comme un fantôme, une femme automate à émotions retardée et Smirk en Mr Chow dans In the mood for Love puis 2046 au cœur du cristal de Wong Kar-Wai qui déplie tous les souvenirs de la mémoire sentimentale de Mr Chow et de lui-même peut-être en tant qu’écrivain et chef d‘orchestre. Le personnage incarné par Carina Lau, Leung Fung-Ying alias Lulu/Mimi est présent et on le retrouvera en Mumu que Mr. Chow croisera dans 2046 ou sous les traits d’une femme automate dans le train pour 2046.

Et déjà Nos années sauvages marque le début d’une longue et fructueuse collaboration entre Wong kar-Wai et Christopher Doyle, celui qui deviendra son chef-opérateur favori, toujours en embuscade sur les gros projets du réalisateur : Chungking Express (1994, le second épisode lumineux), Les Cendres du Temps (1994), Les Anges Déchus (1995), Happy Together (1997), In the Mood for Love (2000), 2046 (2004), Eros (2004, pour The hand). Entre temps, Christopher Doyle travaille sur Infernal Affairs (2002) ou Hero (2002), rien que ça.

Avec le recul, In the mood for love (2000) semble être la suite de Nos années sauvages que le réalisateur n’avait pas pu réaliser faute de succès commercial. On retrouve une grande proximité d’ambiances, de couleur musicale et plusieurs personnages développés dans In the mood for love sont directement extrait de Nos années sauvages. C'est déjà l’occasion pour Wong Kar-Wai d’expérimenter le procédé d’une narration fragmentée en plusieurs histoires de couples différents.

Nos années sauvages correspond à la fin de l’adolescence et à l’entrée dans l’âge adulte. Dans les années 60, à HongKong, Leslie Cheung incarne Yuddy, un jeune homme qui a été élevé par sa mère adoptive et cherche à retrouver sa vraie mère. Il profite d’une vie agréable que lui autorise sa généreuse mère, allant de conquête en conquête qu’il laisse tomber aussitôt qu’elles évoquent l’idée du mariage. Il remettra tout en cause lorsque sa mère adoptive lui annoncera son départ pour les Etats-Unis et le nom de sa vraie mère. Il passera alors un cap important et difficile de sa vie de jeune adulte. Yuddy est l’oiseau sans patte dont il raconte l’histoire dans le film et qui est censé toujours voler pour ne s’arrêter qu’avec la mort.

Encore une fois on retrouve une correspondance entre une scène du film et celle d’un autre film de Wong Kar-Wai. Après une grosse bagarre et les coups de feu, Tony Leung Chiu-Wai et Leslie Cheung se disputent dans le train comme un vieux couple, le même que celui de Happy Together (1997) qui viendra plus tard. On retrouve également Tony Leung Chiu-Wai et Jacky Cheung qui étaient ensemble pour Une balle dans la tête de John Woo ou Andy Lau qui brille dans le infernal Affairs aux côtés de Tony Leung Chiu-Wai.

Borner temporellement un moment partagé entre deux personnes est le moyen de créer une relation et des souvenirs. Amis une minute, mais toujours même quand l’oiseau sans pattes sera mort de ne pas avoir voulu se reposer. Leslie Cheung cherchera à tisser une relation avec Maggie Cheung en lui faisant remarquer qu’"aujourd'hui, le 16 avril 1960, à 15 heures, toi et moi sommes amis pendant une minute…"  On retombe sur le goût de Wong Kar-Wai pour une utilisation  de repères numériques plaqués sur des évènements de la vie personnelle comme si ils permettaient de les consolider dans la mémoire.

On ne ne peut parler du cinéma de Wong Kar-Wai sans aborder la question de la musique tant elle est présente et constitue à elle seule une présence pratiquement aussi forte que celle d’un personnage. A ce titre il n’y a pas que les extraits musicaux qui obéissent à des cycles, au gré des souvenirs et des oublis comme il le dit mais les personnages aussi ce qui contribue à créer de nombreuses résurgences entre différents films. Une partition et des personnages peuvent réapparaître comme autant d’atavismes affleurants de-ci de-là, ajoutant de nouvelles impressions aux précédentes sans pour autant parvenir à s’estomper les unes les autres.

Verdict :

Bientôt tous les films de Wong Kar-Wai seront à notre porté et on peut que s’impatienter en attendant l’édition très prochaine de As tear Go By prévu pour août 2005.  Nos années sauvages est un peu moins abouti que ChungKing Express qui est un film d’une grande fraîcheur probablement à cause de la manière dont il a été tourné mais on y retrouve déjà tout l’univers de Wong Kar-Wai ce qui en fait une porte d’entrée de choix dans le cinéma du réalisateur.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1

Le master est plutôt propre mais présente quelques petites taches blanches. L’image propose un contraste marqué avec des noirs profonds et une colorimétrie qui tire vers des tons vert et bleus.
La colorimétrie était déjà plutôt bien maîtrisée sur les DVD du coffret. On note une compression qui peut s’avérer passable voir crade en particulier lors de scènes sombres. On a alors droit à des plaques de compression comme un eczéma de l’image (sur des arrière-plans de couleurs plus ou moins unie). Une compression moyenne qui n’est pas catastrophique. Globalement l’image présente une qualité moyenne qui ne passe pas trop mal mais on aurait pu souhaiter mieux compte tenu de la maigreur des bonus proposés sur cette édition DVD comme c’est aussi le cas pour le coffret 4 DVD de La révolution Wong Kar-Wai.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Cantonais
2.0

Sur cette édition simple, on retrouve une piste audio Dolby Digital 2.0 en version originale cantonnais. La piste à un bon niveau d’enregistrement qui permet d’écouter une bonne stéréo pas trop poussée et assez équilibrée. La piste ne dispense pas de surround et la spatialisation est imperceptible, floue mais cela ne pose pas de problème, le point fort de cette piste audio comme souvent chez Wong Kar-Wai étant incontestablement la musique qui arrive à nous balader dans des univers différents et renouvelés.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
0 min
Boitier
Amaray


Pas de bonus véritable.

Bonus
- Comme pour le Coffret La révolution Wong Kar-Wai, il n’y a qu’une galerie photo minimaliste.
- Chapitrage

Menus
Les mêmes que ceux du coffret, simples, thématique et personnalisés pour chaque film.

Packaging
Comme pour le coffret Wong Kar-Wai où chaque film est représenté par une couleur, on le retrouve la dominante de vert pour le packaging de Nos années sauvages, l’orange pour Chungking express, bleu pour Les anges déchus et Rouge pour Happy Together.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage