L'histoire :
#Résumé du film « Nos années sauvages »Titre original : A Fei jing juen
Ou encore Days of Being Wild
Avec Leslie Cheung, Jacky Cheung, Maggie Cheung
Film hong-kongais.
Genre : Comédie dramatique
Durée : 1h 33min.
Format : 1:85.1
Année de production : 1990
Date de sortie : 06 Mars 1996
Dans les années 60 à HongKong, Yuddy, élevé à la diable par sa mère adoptive, indolent et charmeur, se laisse bercer par la vie, passant de bras en bras, seulement alarmé quand on lui propose le mariage. Narcissique, obsédé par le besoin qu'il éprouve de découvrir ses origines, Yuddy quitte amis, maîtresses et mère pour partir aux Philippines à la recherche de son passe.
#Résumé du film « Chungking express »Avec Takeshi Kaneshiro, Tony Leung Chiu Wai, Faye Wang
Film hong-kongais, chinois.
Genre : Drame
Durée : 1h 37min.
Format : 1:85.1
Année de production : 1994
Date de sortie : 22 Mars 1995
L'histoire de deux flics lâchés par leur petite amie. Le matricule 223 qui se promet de tomber amoureux de la première femme qui entrera dans un bar a Chungking House ou il noie son chagrin. Le matricule 663, qui chaque soir passe au Midnight Express, un fast-food du quartier de Lan Kwai Fong, acheter a la jolie Faye une "Chef Salad" qu'il destine a sa belle, une hôtesse de l'air.
#Résumé du film « Les anges déchus »Titre original : Fallen Angels
Avec Charlie Young, Takeshi Kaneshiro, Leon Lai Ming
Film chinois.
Genre : Comédie dramatique
Durée : 1h 36min.
Année de production : 1995
Date de sortie : 06 Mars 1997
Hong Kong la nuit. Un tueur à gages en a assez de tuer. Une femme lui sert d'agent et rêve qu'il tombe amoureux d'elle. Une jeune fille veut se venger d'un amour déçu. Une jeune femme guette le grand amour. Un garçon muet déambule dans les rues. Le tueur, héros de ce film, sort directement de "Chungking Express", du même réalisateur, ou il devait composer une troisième partie supprimée en raison de la longueur du film.
#Résumé du film « Happy together »Avec Tony Leung Chiu Wai, Leslie Cheung, Chang Chen
Film hong-kongais, chinois.
Genre : Comédie dramatique
Durée : 1h 36min.
Année de production : 1997
Date de sortie : 08 Décembre 1997
Deux amants, Lai et Ho, quittent Hong Kong pour l'Argentine. Leur aventure tourne mal et ils se quittent. Lai retourne a Buenos Aires et travaille comme aboyeur dans un bar de tango pour économiser l'argent de son retour a Hong Kong. Ho réapparaît et s'installe chez Lai. Il trouve du travail dans un restaurant chinois ou il rencontre Chang, qui vient de Taiwan.
Critique subjective :
Wong Kar-Wai, un nom que l’on a pu découvrir par hasard à moins d’être un cinéphile averti ou tout simplement féru de cinéma asiatique jusqu’à ce que ses films ne soient enfin montrés dans les salles de nos cinémas. In the mood for love a été le film qui l’a fait connaître au plus grand nombre en Europe et qui en a fait un cinéaste apprécié d’un large public. Depuis ce succès en France et ailleurs, le film 2046, une suite futuriste de In the mood for love est venu conforter la figure de cinéaste que se forge le réalisateur depuis plusieurs années.
L'immense succès de Chunking Express (1994), son quatrième long métrage, lui a permis d'accéder au statut de réalisateur culte. Les spectateurs ont alors réévalué à la hausse ses films antérieurs, As tears go by (1988), Nos années sauvages (1991) dans lequel joue Maggie Cheung et Les cendres du temps (1994).
Maggie Cheung qui signe d’ailleurs avec
2046 (critique cinéma) sa cinquième collaboration avec Wong Kar-Wai et qui donne une fois de plus la réplique à Tony Leung.
La filmographie de Tony Leung Chiu Wai se confond avec celle de Wong Kar-Wai pour lequel l’amoureux de In the mood for love qui lui a valu le Prix d'interprétation masculin du Festival de Cannes 2000, est un de ses acteurs fétiches et a déjà figuré à l’affiche de 6 de ses films (Nos années sauvages (1991), Les cendres du temps (1994), Chunking Express (1994), Happy together (1997), In the mood for love (2000) et 2046 (2003)). Tony Leung fait partie de ces acteurs asiatiques qui s’imposent en occident grâce à une meilleure diffusion des films Hongonkais, Chinois ou encore Franco-vietnamien avec Cyclo de Tran Anh Hung(1995) et un grand talent qui lui permet de se glisser dans tous les rôles que lui proposent des réalisateurs tels que Wong Kar-Wai mais aussi
Tsui Hark pour Histoire de fantômes chinois 3 (1991), Hero (2003) de Zhang Yimou (
qui signe aussi le secret des poignards volants) ou encore le polar Infernal Affair (2004) réalisé par Andrew Lau et Alan Mak.
Wong Kar-Wai a également signé Les anges déchus (1995) et Happy together (1997), récompensé par le Prix de la Mise scène (Cannes 1997). Avec le succès Wong Kar-Wai voit s’ouvrir devant lui un avenir riche en réalisation d’envergures avec Eros, un drame érotique en trois parties : The Hand (Shou) réalisé par Wong Kar-Wai, Equilibrium signé
Steven Soderbergh, Il filo pericoloso delle cose de
Michelangelo Antonioni (
Blow up 1966) et un autre projet qui sera sans doute très attendu puisqu’il s’agit d’une collaboration avec
Nicole Kidman (
Birth 2004 critique cinéma) dans The Lady from Shanghai (2005) dont le tournage devrait débuter début 2005.
Découvrant la généalogie du cinéma de Wong Kar-Wai avec ce coffret 4 DVD, on comprend que In the mood for Love était en gestation depuis l’origine. Les ralentis qui épaississent la durée et la musique habilement choisit pour dramatiser ou adoucir.
Dans In The Mood for love que certains ont pu trouver trop lent ou ennuyeux, ce qui est remarquable s’est le talent que Wong Kar-Wai a su mettre en pratique pour filmer et montrer tous les petits gestes qui font une rencontre amoureuse. Rarement film aura montré avec autant d’acuité toute la gestuelle qui s’articule entre deux corps qui tentent de se rapprocher tant et si bien que ce film ressemble à un traité sur la rencontre amoureuse que l’on pourrait confronter au film l’amant réalisé par Jean-Jacques Annaud en 1992 et dans lequel joue également un autreTony Leung (
Tony Leung Ka-Fai) et qui rente en résonance avec certaines autres rencontres amoureuses de grands classiques du roman (dont l’amant de Marguerite Duras).
Plan bas, cadrant à hauteur de taille les mains qui se posent de plus en plus proches les unes des autres, mains sur le dossier de la chaise, puis sur l’épaule. Wong kar-wai est un virtuose qui se dévoile pleinement en donnant à voir deux univers qui finiront par se rapprocher jusqu’au moment où se forme un couple.
C’est une impression qui ressort de ce film et qui veut que l’on ait la sensation que les deux personnages se croisent et se recroisent en se rapprochant petit à petit comme deux spirales en révolution finissant par se frôler entre deux portes, en revenant d’un restaurant, dans la rue ; parler sous la pluie et laisser s’élever les volutes d’une cigarette.
Nos années sauvages correspond à la fin de l’adolescence et à l’entré dans l’âge adulte. Dans les années 60, à HongKong, Leslie Cheung incarne Yuddy, un jeune homme qui a été élevé par sa mère adoptive et cherche à retrouver sa vraie mère. Il profite d’une vie agréable que lui autorise sa généreuse mère, allant de conquête en conquête qu’il laisse tomber aussitôt qu’elles évoquent l’idée du mariage. Il remettra tout en cause lorsque sa mère adoptive lui annoncera son départ pour les Etats-Unis et le nom de sa vraie mère. Il passera alors un cap important et difficile de sa vie de jeune adulte.
Chunking Express, un garçon aime une fille, une fille aime un garçon. Chunking Express est le film qui a fait connaître
Wong Kar-Wai en France et qui serait (avant In The Mood For Love) son plus gros succès public, qui le révèle au niveau international et lui vaut le surnom de
Quentin Tarantino Chinois. Il est vrai que Wong Kar-Wai partage avec Quentin Tarantino un instinct ou un talent pour choisir la musique qui viendra se marier avec les images du film.
Pendant la post-production des Cendres du temps, Wong Kar-Wai décide de concrétiser un vieux projet et de revenir à l'essence du cinéma en filmant simplement des personnages dans le Hong Kong contemporain : la nuit, il tourne fiévreusement sans aucune autorisation et caméra à l'épaule dans le quartier de son enfance, Tsim Sha Tsui. Avec ce film, le cinéaste réalise un vieux projet, celui de recréer l'environnement qu'il avait connu enfant à Hong Kong, celui des chinois quittant la Chine en 1949 au moment de l'arrivée des communistes au pouvoir.
Le film est tourné très vite et comme pour compenser cette vitesse du tournage, Wong Kar-Wai utilise le ralenti et un habillage musical pour mettre à l’index les moments particuliers où les sentiments peuvent se consolider. Tout peut se passer en quelques secondes comme à la 39ème minute; une image se fige et une musique démarre pour faire basculer l’image d’une histoire à une autre, un homme croise une femme qui sera amoureuse d’un autre quelques 6 heures plus tard.
Wong Kar-Wai veut montrer les points d’accroche ou de rupture précis, la césure entre deux états des sentiments et de la relation amoureuse.
Les Anges Déchus est un projet découlant directement de ChungKing Express dont il devait être une troisième partie supprimée pour cause de longueur. C’est peut-être le film le plus dramatique du coffret bien que Happy Together est aussi un drame sentimental qui peut marquer tout autant sinon plus. Dans ce film les histoires individuelles semblent compliquer car transportent fantasmes, espoirs ou désirs de vengeance. Le dispositif narratif est le même que dans ChungKing Express. Plusieurs histoires sont racontées tant et si bien qu’il peut arriver qu’on suive mal par moment à cause de la ressemblance entre les situations ou entre les personnages. Le film est un peu à l’image des lieux convoqués pour inscrire les histoires. Des comptoirs de sandwicherie, des bars, une hôtesse de l’air, un avion miniature qu’une des héroïnes s’amuse à faire voler dans l’appartement du garçon qu’elle aime. Ce garçon dira d’ailleurs en rangeant les affaires de son ex-petite amie dans un carton, qu’il doit nettoyer la piste pour le prochain vol.
Chez Wong Kar-Wai on peut parler d’éloge de la rencontre car tout semble ramener au couple. Dans Happy Together les deux amants apprennent à danser le tango argentin. Les deux hommes paraissent des échassiers bruns croissant les pas et devenus oiseaux de feu animés d’un amour destructeur. A voir la performance d’acteur de Tony Leung et de Leslie Cheung en amants homosexuels on peut regretter le suicide de Leslie Cheung survenu en 2003. Le fait qu’il ait avoué son homosexualité alors qu’il s’était expatrié aux Etats-Unis n’enlève rien à ses performances d’acteurs dans Happy Together ou Adieu ma concubine (1992). Leslie Cheung est décédé à 47 ans après avoir été star de la chanson dans l'Asie du Sud-Est et joué sous la direction de John Woo,
Wong kar-Wai bien sure ou encore Chen Kaige pour Adieu ma concubine(1992), Palme d'Or au Festival de Cannes 1993.
Le film débute avec des images noir & blanc bleutées en nous montrant deux hommes dans une chambre et une voix off qui raconte pourquoi ils sont en Argentine.
Ils veulent aller voir des chutes mais se perdent en route, merveilleux plans que deux hommes perdus au bord d’une route et belles images aériennes des chutes habillées d’une douce mélopée. Le film s’articule ainsi entre trois parties marquées par la couleur des images. Le gris bleu pour le passé qui s’achève à la 21ème minute et laisse la place aux couleurs plus rouges pour la passion et le sépia (au bout de 1h 16) vers la fin le temps d’un trajet en voiture par les yeux de Tony Leung se rendant seul vers les chutes.
Et comme le dit le personnage incarné par Tony Leung, quand on est seul, on est tous pareil.
Les films de Wong Kar-Wai présentent une forte cohérence visuelle même si l’image change pour chaque projet. Cette cohérence et surtout ce très bon travail de lumière, de décoration est du bien sûre au réalisateur mais surtout à de talentueux directeur de la photographie comme Christopher Doyle qui a travaillé sur de grands projets tels que Nos années sauvages (1991), Les cendres du temps (1994), Chunking Express (1994), In the Mood for Love (2000), Hero (2002), Eros (2003) et 2046 (2003).
Parler du cinéma de Wong Kar-Wai sans parler de la musique est impossible tant elle est présente et constitue à elle seule une présence pratiquement aussi forte que celle d’un personnage. On constate un goût pour des musiques qui amènent au voyage et certains morceaux peuvent resurgir dans d’autres films sous la même forme ou remixés. A ce propos, Wong Kar-Wai déclare : "
Les extraits musicaux obéissent à des cycles, au gré des souvenirs et des oublis. Une partition peut ressurgir d'un film à l'autre, mais elle invite toujours au même voyage, semblable à un train qui refait indéfiniment le même trajet. Les morceaux se mêlent les uns aux autres ; une impression nouvelle s'ajoute à la précédente, sans parvenir à l'estomper entièrement. "
Verdict :
Nous avons affaire à un coffret que l’on peut qualifier d’important car il fait le point sur les fondations du cinéma d’un grand réalisateur qui n’en est normalement qu’au début de sa carrière puisque Wong Kar-Wai ne fait des films que depuis 1988 et sa filmographie en compte pour l’instant une dizaine dont les productions à venir pour 2005. On peut regretter qu’il ne tourne pas plus vite mais si c’est le prix à payer pour découvrir de nouveaux films de Wong Kar-Wai on ne peut que patienter et se consoler en achetant par exemple ce coffret qui vaut vraiment le coup.
La qualité des masters est plutôt de bonne tenue bien que l’on note quelques petits défauts. Des tâches sur la pellicule, des lignes verticales nettes ou une sorte de parasite sur le bord droit de l’image pendant quelques secondes. Sur Happy Together on note des taches sur les vues aériennes des chutes (1h 22) et une bande blanche sautillante sur la droite de l’image. Mais le master de happy Together est beaucoup plus propre que celui de ChungKing Express qui compte pas mal de petites taches qui tiennent peut être au fait que le film a été tourné très vite, caméra à l’épaule et souvent de nuit. Sur les images montrant la jeune fille nettoyer une vitre au chiffon à la 43ème minutes il y a un certain nombre de taches qui sont assez grossières. Ceci ne gâche pourtant pas le plaisir d’autant que la colorimétrie est plutôt bien maîtrisée sur les DVD du coffret et le contraste correct.
Sur Nos années perdues on note une compression qui peut s’avérer passable voir crade en particulier lors de scènes sombres. On a alors droit à des plaques de compression comme un eczéma de l’image. C’est le point noir de ce coffret bien que ça ne soit pas catastrophique. Heureusement qu’il est plus difficile de faire autant de mal à la piste audio.
La compression sur le DVD des Anges déchus est un peu mieux réussit mais on peut remarquer quelques faiblesses sur les passages sombres et il y a toujours des petites taches blanches ou noires sur la pellicule.
Globalement l’image présente une qualité moyenne qui ne passe pas trop mal mais on aurait pu souhaiter mieux compte tenu de la maigreur des bonus proposés sur les DVD.
Pour ce coffret nous ne disposons que de pistes audio Dolby Digital 2.0 français et cantonnais pour les DVD de ChungKing Express, Happy Together et Les anges déchus. Le DVD de Nos années perdues ne propose pas de version française. On ne note pas de gène avec ces pistes. Comme le niveau sonore des pistes audio est très bon, on peut écouter les différents DVD sans avoir besoin de pousser le son trop fort et les superbes bandes musicales sont très bien restituées. La spatialisation n’est pas particulièrement présente sur les DVD et les surround sont pratiquement inexistants mais on a une bonne dynamique. Les voix sont bien présentes ce qui est capital pour un cinéma où les personnages se confis en voix off et se parlent beaucoup. Globalement la piste audio Française de Chungking Express est très frontale et on a une stéréo sans surround. C’est également ce que l’on retrouve sur les autres DVD.
Le point fort de ces pistes audio est incontestablement la musique qui se sert de la stéréo et arrive à nous balader dans des univers différents et renouvelés.