L'histoire :
Xuan et Dan sont deux guerriers aux pouvoirs extraordinaires qui luttent contre une force maléfique nommée « Insomnie ». Aidé par Grand Maître Longévité et ses disciples, ils vont affronter les puissances des ténèbres. Certains perdront la vie, d’autres y trouveront l’amour, d’autres encore deviendront des héros … ou des démons.
Critique subjective :
A lui seul, Tsui Hark a redéfini le cinéma populaire hongkongais au cours des 25 dernières années en réalisant notamment, Zu, les guerriers de la montagne (1983) ou encore la saga des Il était une fois en Chine (1991-1992-
1993-1994) dont il signe les trois premiers volets ainsi que le cinquième. Avec Swordsman (1990) ou The Blade(1995) il revisite le film de sabre qu’il n’arrête pas de bousculer puisqu’il est sur le point de livrer Seven Swords(2005) qui s’annonce d’ors et déjà comme l’un des plus grands film de sabre. Il y fait un retour aux sources du chambara japonais et aux figures dramatiques du Wu Xia Pian chinois classique. Il a aussi a son actif le mélodrame The lovers(1994), considéré comme son chef-d’œuvre absolu, Le syndicat du crime 3(1989) ou Time and tide(2000).
En 2000, Tsui Hark avait annoncé la mise en chantier de La légende de Zu (2001), la suite de Zu, les guerriers de la montagne (1983), un film produit par la Golden Harvest et considéré comme un chef-d’œuvre par les fans du cinéma asiatique. La perspective de ce deuxième volet a fait l’effet d’une promesse d’un nouveau chef-d’œuvre où s’exprimerait l’esprit créatif et audacieux du réalisateur pouvant accéder aux effets spéciaux qui lui avaient fait défaut à l’époque du tournage du premier volet que certains n’hésitent pas à qualifier de Star Wars Chinois.
La Légende de Zu est pratiquement une revanche cinématographique pour Tsui Hark qui se déchaîne en réalisant un film où se développe un univers totalement recomposé sur ordinateur et par les effets spéciaux. Le film compte près de 1600 plans d’effets spéciaux dont les ailes impressionnantes du personnage interprété par Louis Koo, composées de 72 lames volantes (un paradigme de l’arme blanche volante toujours d’actualité), ou encore l’épée pourpre dont la taille peut atteindre plus de 30 mètres de long. Tsui Hark révolutionne le film de Cape et d’épée avec La légende de Zu en injectant dans le Wu Xia Pian ce qui a fait le succès de Matrix, autant au niveau des effets spéciaux que pour les chorégraphies qu’il confie à Yuen Woo-ping, le chorégraphe des combats de la trilogie américaine. Il n’écarte pour autant pas les décors d’inspiration chinoise tels que les montagnes de la Chine éternelle ou des scènes plus intimistes qui tranchent avec les scènes d’actions ahurissantes et frénétiques.
Le réalisateur s’arrange pour doter son film d’une distribution assez étoffée puisqu’on y retrouve des stars montantes de l’époque telles qu’Ekin Cheng (Stormriders, 1998), Louis Koo que l’on a pu découvrir récemment dans
Bullets over summers (1999) ou
OCTB (1991), Zhang Ziyi qui multiplie les apparitions importantes avec Tigre et dragon (2000), Hero (2002),
Le secret des poignards volants (2003) ou
2046 (2004) et Cécilia Cheung qu’il faut découvrir dans l’étonnant
Running on karma (2003) notamment.
Avec La légende de Zu, on découvre un monde magique où des guerriers célestes s’affrontent avec des armes pratiquement vivantes et des pouvoirs surnaturels, se déplacent telles des comètes et meurent pour mieux se réincarner.
Un film qui totalise presque tout ce qui fait le film de genre de cape et d’épée en cumulant les qualités des films à grands spectacles actuels. Les effets spéciaux pourraient mal vieillir mais il faudra attendre le nombre des années pour se prononcer. Cependant, il vaut avouer que La légende de Zu constitue un spectacle total qui séduit l’œil.
Verdict :
Vingt ans après Zu, les guerriers de la montagne magique (1983), Tsui Hark livre une suite bluffante à ce premier film de cape et d’épée. Avec La légende de Zu (2001) on découvre un film où il s’affranchit des traditionnels effets Hongkongais à base de câbles pour les effets numériques nécessaire à construire un univers surnaturel. Une fois de plus le réalisateur a repoussé les limites du genre qu’il revisite à nouveau avec Seven Swords (2005) à découvrir prochainement chez Asian Star.