Coffret Tsui Hark (Butterfly murders, Histoires de cannibales, L'enfer des armes)

Genre
Pays
Hong Kong (1979)
Date de sortie
jeudi 15 avril 2004
Durée
358 Min
Réalisateur
Producteurs
Divers
Scénaristes
Divers
Compositeur
Divers
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Cantonais
Non
Non
Non
Français
Oui
Oui
Non
Le Film
Critique de Alexandre Czapski
Editeur
Edition
Collector
Label
Zone
2
Durée Film
358 min
Nb Dvd
4


Butterfly Murders (1979)
Personnages bizarres, arts martiaux magiques et ambiance surnaturelle forment le cocktail détonnant de Butterfly Murders, le premier film de Tsui Hark, le génie du cinéma de Hong Kong…

Synopsis :
Dans la Chine ancienne, le château d'un puissant seigneur est la proie d'une étrange invasion de papillons meurtriers. Une escouade de guerriers pénètre dans l'enceinte de la forteresse pour faire la lumière sur ce mystère...

Critique subjective :
Réalisé en 1979, Butterfly Murders est le premier film de Tsui Hark (après une série de productions pour le petit écran). S’inspirant de la tradition du Wu Xia Pian (film de sabre), Tsui Hark nous propose un film visuellement très sombre qui a pour principale qualité d’être avant tout une relecture radicale du cinéma d’arts martiaux : le cinéma des studios Shaw Brothers et de réalisateurs comme Chang Cheh et King Hu. Il brise donc les règles du genre en imprégnant son film d’effets spéciaux et de combats plus spectaculaires. Les plans sont audacieux, ils s’enchaînent rapidement. L’ensemble reflète le tempérament artistique du réalisateur et son amour pour le cinéma fort et inventif. L’histoire des papillons tueurs n’apparaît finalement que comme un prétexte ; l’intérêt de Butterfly Murders est avant tout historique : c’est le premier film de Tsui Hark (et il en a sans doutes fait de meilleurs) mais c’est aussi l’un des premiers films de la nouvelle vague du cinéma chinois.
Histoires de Cannibales (We are Going to eat you) 1980 Film interdit aux moins de 12 ans.
Film scandaleux en son temps, Histoires de Cannibales de Tsui Hark navigue entre comédie, kung-fu et excès gore. Un conte cruel, hystérique et délirant…

Synopsis :
Sur les traces d’un voleur, un policier arrive dans un petit village reculé. Comprenant avec horreur qu’il a atterri au milieu d’une communauté de cannibales, il va mener son enquête tout en évitant d’être haché menu par la population affamée…

Critique subjective :
Après son premier film, Butterfly murders, Tsui Hark était décidé d’en faire un autre, très différent… Le résultat est Histoires de Cannibales. S’il semble évident que Massacre à la Tronçonneuse de Tobbe Hopper a pu être l’une des influences de Tsui Hark pour ce film (les cannibales, avec leurs masques, évoquent le très célèbre Leather Face à ceci près qu’ils sont plus nombreux et bien plus agiles), l’ensemble est loin de n’être qu’un simple film d’horreur sanglante. En réalité, Tsui Hark mélange les genre : les démembrements du début sont suivis de très près par des scènes de comédie puis par d’autres de combats (chorégraphiés par Corey Yuen). Malheureusement, l’humour dilue ce qui aurait pu être une atmosphère bien plus tendue mais l’ensemble est très rythmé. Un autre aspect du film est à prendre en compte. Au risque de se contredire, il ne s’agit ni d’une comédie, ni d’un film de Kung fu, ni même d’un film gore qui mêlerait des influences hétéroclites occidentales et/ou orientales. Même si ces trois genres sont associés ici, le film peut-être envisagé comme étant une métaphore sociologique: en reprenant les mots de la présentation du film : « les cannibales sont une évocation des Hongkongais des années quatre-vingt près à se dévorer entre eux ». Pour Tsui Hark, « C’est le monde vu à travers les yeux d’un cinglé. Et la façon dont il regarde le monde implique que l’on ne sait si le monde existe réellement. Ca pourrait être une histoire surréelle, mais, en fait, c’est une façon très cynique de décrire le monde. Dans cette optique, je trouvais amusant de titrer le film : "We’re going to eat you"! (Nous allons vous bouffer!) »
L’enfer des armes (Don’t play with fire) 1980
Vingt ans après son interdiction par la censure de Hong Kong, L’enfer des armes reste une œuvre fascinante dont le nihilisme rageur et la violence outrancière lui ont valu la réputation d’Orange Mécanique chinois.

Synopsis:
Lors d’une virée, trois fils de bonne famille tuent accidentellement un passant. Témoin de la scène, une jeune fille aux tendances psychotiques va les faire chanter pour mieux les obliger à la suivre dans ses pérégrinations suicidaires et ses actes de vandalisme…

Critique subjective:
Désormais considéré comme un cinéaste méphistophélique, Tsui Hark décide pour son troisième film de ne plus se cacher derrière un assemblage hétéroclite de genres comme le film de kung fu, la comédie ou le film d’horreur. L’enfer des armes est un projet contemporain, filmé dans la rue, dans lequel il décide de confronter bien plus ouvertement (que dans Histoires de Cannibales) la société dans laquelle il vit avec ses démons. Malheureusement, le film ne reçu pas l’accueil escompté : « La première version que j’avais faite, fut, dès le début, interdite par la censure. Ils n’ont même pas demandé à ce que certaines séquences fussent coupées. Le film fut totalement interdit » (Tsui Hark). Le réalisateur dû donc tourner en catastrophe les scènes nécessaires à une nouvelle version du film afin de diluer son aspect contestataire et anarchiste. HK vidéo nous propose donc, pour cette édition, les deux versions du film. L’ « originale », qui était donc considérée comme étant dangereuse pour la communauté particulièrement parce quelle montrait des étudiants nihilistes préparant des bombes, est sans doute celle qui reçue le titre prestigieux d’Orange Mécanique Chinois. Et la seconde, plus décente pour la censure, qui reste toujours très violente mais qui apparaît plutôt comme un exercice autour de la notion de genre : un thriller urbain ayant pour fond un trafic d’armes international...
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1


La qualité de l’image est en général plutôt décevante. L’éditeur a sans doutes fait de son mieux afin de corriger la plupart des défauts présents sur les masters. Malheureusement, il y a des traces, laissées par le temps et l’usure, qui ne peuvent être effacée. Pour Butterfly Murders, les couleurs sont souvent délavées et les contrastes très moyens. Pour les autres films, la qualité est tout de même satisfaisante. Même si les couleurs sont plutôt pales, les contrastes sont corrects et il n’y a pas de problèmes de compression. Un dernier mot concernant la version originelle de L’enfer des armes : une seule version du film sur VHS ayant survécue à la censure, l’image est donc de très mauvaise qualité. C’est à la limite du regardable mais son intérêt vous fera oublier ses nombreuses imperfections !

 

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
1.0
Cantonais
1.0


Que du mono criard pour les trois films. Si l’édition nous propose de découvrir ces trois films dans leur format d’origine, une simple équalisation aurait pu rendre l’ensemble plus agréable ?

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
80 min
Boitier
Digipack


En plus des Bandes annonces, filmographies et photographies réparties sur les trois dvd de l’édition, HK Video nous propose trois bonus tout particulièrement intéressants.

 

Interview exclusive de Tsui Hark (22’48’’).

Sur le dvd de BUTTERFLY MURDERS
Ce documentaire, est particulièrement intéressant et ce, de bout en bout. Ce n’est pas une simple re-présentation du film comme c’est le cas trop souvent avec certains bonus crées à la vas vite. Ici, en effet, le réalisateur nous propose une réelle relecture du film. Quelle est, selon lui, la symbolique des images et des thèmes abordés ? Quelle est sa place dans le cinéma de l’époque ? Quelles étaient ses intentions de jeune cinéaste ? L’ensemble est bien monté, de petits textes ponctue l’interview et le recours au split screen permet de dynamiser le tout : une belle réussite !

 

Interview de Lo Lieh (6’55’’)

Sur le dvd de L’ENFER DES ARMES

Fort d’une carrière qui compte plusieurs centaines de titres et se déploie sur quatre décennies, Lo Lieh fut l’une des figures les plus populaires de l’histoire du cinéma de Hong Kong. Il nous propose ici une petite rétrospective de la manière dont on travaillait à l’époque des Shaw Brothers mais aussi témoigne de la manière dont Tsui Hark se comporte sur les tournages. Comment dirige t il ? Quelle liberté laisse-t-il aux acteurs ?

 

A la recherche d’un film perdu (41’13’’)
Documentaire sur le montage original
Sur le dvd de L’ENFER DES ARMES, Director’s cut.


Tsui Hark se charge se replacer le film dans le cadre de l’époque. Tourné en 1980, alors que le rattachement de Hong Kong à la chine est encore une question en suspens, la jeunesse est bien plus concernée par le manque de considération du gouvernement britannique que par un éventuel accord de rétrocession. La situation est explosive et le film est le reflet de cette époque marquée par un avenir incertain. « Voilà ce que dit le film : les actes du passé se répercutent sur le présent, il n’y a pas d’issue. Le futur est un cimetière, l’horizon est bouché. » Tsui Hark. Ce constat est le point de départ de la création de l’enfer des armes. Malheureusement, ce petit bout de cinéma, considéré comme un brûlot anarchiste, fut vite censuré par le gouvernement. Tsui Hark du remonter le film et tourner de nouvelles scènes pour contenter les producteurs. Le reportage nous propose de comparer au travers de quelques extraits les deux versions du film. L’un des meilleurs bonus qu’il nous ait été donné de voir !
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Version Director's cut de L'enfer des Armes