Le sabreur solitaire

Titre Original
Have Sword, Will travel ou Bao Biao
Pays
Hong-Kong (1969)
Date de sortie
jeudi 24 novembre 2005
Durée
105 Min
Réalisateur
Producteurs
Runme Sahw
Scénaristes
Ni Kuang
Compositeur
Wang Fu-Ling
Format
Dvd 9
Informations
Complémentaires
Chorégraphies : Tang Chia, Yuan Xiangren
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Cantonais
Non
Non
Non
Français
Oui
Oui
Non
Le Film
Critique de Laurent Berry
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
105 min
Nb Dvd
1


L'histoire :

Un chevalier solitaire (David Chiang) décide d’escorter une petite troupe de convoyeurs qui emmènent un chargement d’or à l’autre bout du pays. Mais un redoutable gang de voleurs va chercher par tous les moyens à mettre la main sur le butin…

Critique artistique :

Grâce aux efforts concurrents de CTV et Wild Side associés à Celestial Pictures pour la restauration des films, le catalogue de la Shaw Brothers n’en finit plus de dépoussiérer les mémoires restées accrochées à une vision réduite des production du Wu Xia Pian de l’une des plus grosses sociétés de production Hongkongaise. Après les éditions DVD de Vengeance (1970) par CTV ou de la trilogie du sabreur manchot de Chang Cheh par Wild Side, Le sabreur solitaire met en perspective à la fois le personnage du héro solitaire sabreur ou boxeur porté par David Chiang (récemment dans Frères d'armes (1994) et surtout sous la direction de Johnnie To dans Election (2005)) et les thèmes récurrents du réalisateur Chang Cheh dont il est difficile d’oublier le goût pour les signes sanglants qui giclent des corps en accompagnant le mouvement du sabre ou les éventrements et autres mutilations. En plus de cela, il faut noter un plébiscite évident pour la prédominance des personnages masculins héroïques contre ceux des personnages féminins qui semblent reléguer à des seconds rôles comme pour être certain de magnifier ses héros masculins et une forme de romantisme qui ne se privent pas de métaphores concupiscentes.

Il peut paraître étonnant de parler d’un romantisme propre à Chang Cheh qui est surtout connu pour sa filmographie constituée essentiellement de films d’art martiaux. Cependant, cet artisan de la Shaw Brothers s’impose en tant qu’auteur par des thèmes et une approche propres des relations entre hommes et femmes alors que l’on connaît une tendance du réalisateur à construire des scénarios teintés d’une relative charge homosexuelle. Il n’en reste pas moins vrai que le réalisateur se permet de montrer des scènes où les personnages échangent parfois des dialogues amoureux évocateurs et emprunt d’un érotisme tels que cette phrase délivrée par Li Ching à Ti Lung : « Si ton dard arrive à décrocher ma fleur alors tu pourras annoncer notre mariage ».

L’autre aspect essentiel du film est inévitablement son appartenance à un cinéma de la vengeance qui est très présent dans les films d’arts martiaux et particulièrement dans ceux du réalisateur. Chang Cheh aimait à faire incarner par David Chiang des héros solitaires virtuoses et dont la violence tranche parfois étonnamment avec une image et une attitude de dandy sujet à une forme de  refoulement sentimental combiné par moment avec une tendance au sacrifice et à l’effacement sentimental au profit d’un rival. Il est aisé de saisir les parallèles entre le scénario du Sabreur solitaire (1969) et de Vengence (1970) qui révèlent la capacité de Chang Cheh à réutiliser des recettes pour faire du neuf. Les deux films ont ceci de différent que le premier est un film de sabre et le second explore une forme de polar que les combats de rue chorégraphiés par l’excellent Tang Chia créditent de beaucoup de réalisme.

Le sabreur solitaire affiche déjà le duo Ti Lung / David Chiang que Chang Cheh s’ingénie à représenter en homme fatale, séduisant le personnage féminin du film tandis que Ti Lung doit se contenter des restes ou lui être gré de ne pas lui piquer sa petite amie. Dans vengeance (1971) Ti Lung incarne le frère manipulé par une épouse qui l’oubliera bien vite par la suite, assassiné très tôt dans un scénario théâtral que le personnage vengeur de David Chiang peut ainsi occuper pleinement. Chang Cheh dessine ainsi au fil de ses réalisations une topologie de la psychologie masculine tiraillée entre les sentiments des amitiés guerrières et un romantisme dont David Chiang parvient à nous faire ressentir l’intensité des sentiments rejoignant celle des combats ; moments jubilatoires où les giclures rouges zébrant le bleu du ciel sont peut-être les signes d’une forme de jouissance cruelle et guerrière.

Verdict :

CTV propose une édition DVD très correcte d’un des premiers films de David Chiang que l’on découvre déjà dans une esquisse du futur personnage de sabreur manchot que Chang Cheh lui confira 2 ans plus tard dans Le nouveau sabreur manchot (1971) à la suite de Jimmy Wang-Yu, sabreur manchot des deux premiers volets de la trilogie. Le sabreur solitaire est un de ces films qui permettent de retracer certains des mécanismes de la production des films par un réalisateur comme Chang Cheh dans le contexte d’une société de production très présente.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1

Le master restauré est d’une beauté évidente et l’iamge brillante est marquée par un beau contraste et des noirs profonds. On peut ressentir comme un léger voile sombre ce qui se traduit par des couleurs qui semblent manquer de peu de luminosité. Cette impression est peut-être due au fait que les tournages étaient très souvent réalisés en studio avec un éclairage artificiel. On ressent cette impression dès le début du film où l’on retrouve le couple Ti Lung Li Ching au milieu d’un parterre de fleur jaune. Hormis cette impression toute subjective on ne remarque pas de défauts particuliers si ce n’est de légères striures et discrète sur le contour des certaines formes. La définition est très bonne même sur les arrières plans qui peuvent être riches en végétation, motif fourmillant de détails qui ont tendance a malmené la compression. On a donc une très bonne image.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Cantonais
2.0

Cette édition est proposée avec la désormais traditionnelle piste audio Dolby Digital 2.0 mono en VO cantonnais (192 kps). Comme précédemment constaté sur les autres DVD de film du catalogue de la Shaw Brothers restaurés par Celestial Pictures, la bonne qualité de l’image du master est accompagnée d’une piste son certes en mono d’origine passée en DD 2.0 mais dotée d’une bonne dynamique. Le mixage de l’époque devait exploiter au maximum les possibilités de l’équipement audio des salles ce qui permet d’avoir des pistes très honorables pour l’équipeement de l’époque. Les mixeurs savaient parfaitement habiter l’espace sonore avec les bruitages des combats et de l’environnement tout en dynamisant le visionnage. Les bruits métalliques des sabres qui s’entrechoquent sont toujours aussi présents et les bruits de chocs sourds compensent l’absence de réels surround. Une piste honorable qui remplit son office.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
25 min
Boitier
Amaray


Bonus :

- Interview de Karim Bourouba (19 mn 38) : il retrace l’histoire de la réception des œuvres de la Shaw Brothers au cinéma puis en VHS autant en version originale qu’en version française. Il fait le parallèle entre les films de la Shaw Brothers et ceux de stars hollywoodiennes comme Clint Eastwood dont on peut aimer les films sans pour autant savoir qui les réalise. Contrairement aux films de Western spaghettis qui ont été défendu asse tôt par la presse, les films de Kung Fu étaient plutôt considéré comme peu intéressants et on du attendre certaines éditions en VHS pour commencer à être réévalué.

- Bande-annonce d’époque (4mn 23) :
 en version originale non restaurée

- Nouvelle bande-annonce (1 mn 04 sec) :
nouvelle version à l’image restaurée très belle

- Collection Shaw Brothers : Intimate confessions of a chinese courtisan, Vengeance, Shaolin temple, Super Inframan, Buddha’s Palm, Les 13 fils du dragon d’or, Le colosse de Hong-Kong, Les 12 médaillons d’or, Death Duel, The Bastard, Humans Lantern.

- Chapitrage en 12 parties.

Menus
L’interface est toujours soignée sur les éditions en DVD du catalogue de la Shaw Brothers ce qui est cohérent et heureux quand on voit la qualité du travail de restauration opérée par Celestial Pictures. Il aurait été de fort mauvais goût de présenter un tel travail de manière bâclé. Le fond du premier menu est animé avec des extraits du film et les sous-menus sont statiques mais accompagnés d’un fond musical.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Collection Shaw Brothers