L'histoire :
La dynastie Ming vit ses derniers jours, quand soudain le continent chinois subit l'invasion brutale des troupes mandchoues. Le temple de Shaolin menacé, les disciples rejoignent rapidement les résistants patriotes pour contrer l'invasion et prennent peu à peu les commandes. Trois hommes d'horizons différent s'unissent dans ce combat et se voient littéralement confier le destin de la Chine...(wild side)
Critique artistique :
Wild side continu sa politique de diffusion des rééditions des Shaw Brothers dans leur collection "Les essentiels ". Intéressant donc de voir les travaux de restauration et d'apprécier avec quelle manière le film a traversé la dure épreuve du temps. En effet, il faut que les choses soient mises au clair dès le départ, ces films sont devenus mythique par la manière avec laquelle les Shaw Brothers les produisaient ainsi que leur manière unique de créer un genre avec ses propres codes. Pas étonnant dès lors que Shaw Brothers soient associés au cinéma spectacle de Hong-Kong.
Après des sorties telles que "La rage du tigre" du même réalisateur, Chang Cheh, ou encore "La 36 eme chambre de Shaolin", sur lequel il sera futur chorégraphe, nous nous retrouvons en présence de ce "Monastere Shaolin". Film qui en fait marque le second volet du Cycle de Chang Cheh peu de temps après "2 heros", où il raconte la première rencontre entre Fang Shi-Yu et Hung Hsi-kuan. Ces deux héros que l'on retrouve donc dans cette suite qui est autant une préquelle qu'une séquelle puisqu'au début du film, 3 courtes parties nous montrent comment chacun des personnages est devenu un disciple Shaolin. Si l'histoire assez violente n'est pas le point fort de ce genre de film il était donc intéressant de voir comment le film a vieilli techniquement et si les codes propres au style des Shaw brothers marchaient toujours.
En effet, on relève aisément que pour les chorégraphies d'arts martiaux, la réalisation est construite autour de cours plan séquence, alternés de plan de coupes. On est donc loin de se retrouver dans des films ultradécoupés, rappelons que ce film tourné en 1974 est comme le reste de la production Shaw Brothers assez révolutionnaire pour l'époque. Par exemple l'utilisation du zoom rapide sur les yeux d'un personnage n'est pas toujours très bien maîtrisé, mais fonctionne encore assez bien. De plus le faux sang au rendu trés "Ketchup", les combats très carrés ainsi qu'un jeu d'acteur "mémorable" font que la nostalgie opère avec une certaine ironie. Même si une impression générale assez brouillon, des découvertes studios "poilantes ",un montage parfois hasardeux, un combat de fin de plus de 16 minutes fait qu'après visionnage on reste marqué par des images fortes, comme souvent dans les productions des 2 frères.
Verdict :
Pas de doute ce film s'adresse uniquement au fan du genre. Ce n'est pas le meilleur dans la filmographie de Chang Cheh mais un sentiment ambigu persiste : entre film incontournable et film à oublier.
À part la scène de début de film qui est un peu trop sombre, le travail de restauration sur tout le film est de très bonne qualité. Le travail sur les négatifs originaux du film donne des résultats excellent. Les menus sont agréable.