Le carton

Directement adapté d’une pièce de théâtre à succès de Clément Michel, « Le carton » raconte l’histoire d’Antoine, étudiant un peu tête en l’air, que son propriétaire réveille pour lui rappeler qu’il doit vider les lieux avant 13 heures. Son studio est un bordel hallucinant. Seule solution pour être à l’heure et ne pas perdre sa caution : ameuter tous ses potes. Mais le plus encombrant dans un déménagement, c’est justement les potes.

Et nous non plus, rien ne nous sera épargné. Ce qui se présentait comme une comédie sympathique au fort potentiel humoristique, devient un ensemble de gags, qui mis bout à bout finissent par fatiguer. On n’ qu’une envie c’est d’appuyer sur le bouton stop. Et chacun d’y mettre sa pierre à l’édifice de ce désastre. A commencer par Vincent Desagnat ( Les dix commanements, 03, La beuze, 02)qui à force d’être gentil et de faire toujours les mêmes grimaces, finit par avoir l’air complètement stupide et l’on a plus envie d’abréger ses souffrances que de continuer à le voir s’enliser. Bruno Solomone (Les Indestructibles, 03, Brice de Nice, 04)en dragueur beauf n’arrive pas lui non plus à nous faire hurler de rire. On esquisse quand même quelques sourires, mais rien de vraiment transcendant. On ne peut surtout pas s’empêcher de faire la comparaison, avec le beauf le plus célèbre de France à savoir Jean Claude (Yvan Le Bolloch) de « Caméra Café ». Et même si le comédien a peaufiné son personnage lors de ses spectacles, à l’écran il devient parfaitement irritant et sans aucune consistance. Seule Armelle Deutsch (Tais toi, 02, Nos amis les Flics, 03), parvient à tirer son épingle du jeu. Chacune de ses apparitions est une bouffée d’air frais dans cette panade grossière.

Pour ce qui est de la réalisation en elle-même j’ai envie de dire que tout le monde n’est pas Balasko ou Leconte. Et donc que tout le monde n’a pas la capacité de transposé avec panache une pièce de théâtre au cinéma. Ainsi quand Balasko nous régale de sa complicité avec Thierry Lhermitte dans « Nuit d’Ivresse » (1986), en rajoutant quelques scènes supplémentaires en extérieur dont la fameuse du parking et en s’offrant des liberté narrative afin de rendre plus fluide l’ensemble, ou encore quand Leconte axe plus « Le père Noël est une ordure » (1982), sur les rapport de Pierre et Thérèse face à la réelle misère accentuant plus l’ironie des situations, Charles Nemes (La tour Montparnasse Infernale, 00) semble lui ne rien faire de plus qu' une pâle copie de la pièce de théâtre à qui l’on a offert que très peu de liberté.

En conclusion, un film qui manque cruellement d’audace malgrés la réelle volonté de ses auteurs et de ses comédiens d’en faire une comédie aussi drôle que la pièce de théatre dont il est l’adaptation.

Une image propre qui se laisse regarder avec plaisir.

 

Une piste 5.1 qui rend honorablement les sonorités ambiantes du film.

Un Making Off un peu fade où l'on assiste plus à l'ambiance qui régnait sur le plateau qu'à une démarche réelle de présentation de la création de l'adaptation. Même si il est intérressant de savoir que l'ensemble des comédiens ont fonctionné comme une véritable troupe avec tout ce que cela comporte de liens. Un bêtisier qui de ce fait est plus amusant que le film lui-même. Puis la bande-annonce.