Capone

L’histoire

Grandeur et décadence du célèbre gangster de Chicago.

La critique

Sortir ce film 30 ans après est déjà discutable. Quand en plus le passage au DVD se fait avec un énorme passif technique, il y a de quoi être mécontent. Revue de détail.

Le film a été produit par l’un des plus célèbres producteurs de séries B et Z, Roger Corman. On apprendra sans surprise que le film est sorti 3 ans à peine après le Parrain, le mythique film de Coppola, et la même année que le Parrain 2. Sans doute Roger Corman et Steve Carver, le réalisateur, ont-ils eu à l’esprit de surfer sur la vague gangsters des années 20-30.

Premier élément choquant, la réalisation. Dès le générique, on est mis dans le bain. L’action se déroule, puis est coupée régulièrement par une image figée filtrée en rouge nous présentant le générique au fur et à mesure. C’est extrêmement agaçant de voir ce générique venir nous perturber d’une manière aussi désagréable à l’œil pendant toute la durée de la première scène. De plus, cet effet fondu rougeoyant revient régulièrement pour appuyer les transitions. C’est aussi inutile que moche ! Rajoutez à cela un montage plus qu’approximatif qui manque de cohérence et de continuité entre les scènes, et le film prend rapidement une tournure délicate à supporter.

L’histoire de base, elle est connue. C’est l’un des rares points positifs du long métrage. L’ensemble garde sa cohérence. L’évolution du célèbre gangster dans la hiérarchie et la manière dont il gère ses affaires sont plutôt convenablement retracées. Beaucoup de personnages sont ici exposés. Seulement voilà, on aurait apprécié une exposition plus précise des enjeux et des mécanismes du monde du Chicago de l’époque. De plus, le réalisateur a jugé bon de nous coller une pseudo love story complètement inutile en plein milieu, qui manque totalement d’épaisseur et de crédibilité. Les éléments clés sont assez peu clairement énoncés. La réalisation se focalise sur son personnage central sans nous captiver, et en oublie de nous exposer pas mal d’éléments. On regrettera par exemple particulièrement l’absence totale des incorruptibles qui le combattirent de manière virulente. De même, dès son emprisonnement (on ne précise même pas qu’il séjourna à Alcatraz), le film n’est qu’une vague ellipse jusqu’à une scène finale dans laquelle on voit un Ben Gazzara paresseusement maquillé pour un semblant de vieillissement.

Il faut avouer que Ben Gazzara est largement en deçà de son niveau. Il surjoue totalement. Une prestation monotone, sans variation, qui joue sur le hurlement lors des trois quart des dialogues du film, en gardant éternellement la même expression sur le visage. Agaçant et peu crédible. Du coup, aucun moyen de s’attacher ou même de croire à ce personnage. A noter la présence au casting de John Cassavetes et également du jeune débutant Sylvester Stallone, plutôt convaincant. Maigre consolation.

Rajoutez à cela les défauts techniques flagrants sur l’édition DVD et l’absence de bonus (une bande-annonce, non, non, c’est trop, il ne fallait pas !), et vous obtenez un DVD à éviter. Allez, je vais plutôt me revisionner le Parrain ou les incorruptibles de Brian de Palma (De Niro y était beaucoup plus crédible).

Image sombre, couleurs fades, beaucoup de grains... bref, un vrai film des années 70 laissé en l'état ou presque. Indigne d'un DVD en tout cas !

Les dialogues ressortent mal, les fusillades sont désagréables... C'est moche à écouter, en somme... Au moins c'est cohérent par rapport à l'image : les deux sont moches ! Et le doublage français est assez amusant, si l'on écoute la voix de Stallone.

Menu muet et sans animation. Moche, quoi !

Et une bande annonce qui s'est perdue sur le DVD (2 minutes) .