L’histoire
La fille d’un scientifique défunt et un journaliste se rendent sur une île tropicale où les morts reviennent à la vie.
Critique subjective
Sorti sur les écrans en 1979, L’enfer des zombies (ou Zombi 2) est la réponse italienne au Zombie de George A. Romero. Le film marque aussi la première incursion de Lucio Fulci dans un genre qui assurera sa renommée et pour lequel il signera ensuite des oeuvres cauchemardesques quasi-abstraites (on pense surtout à
L’au-delà) révérées par une frange de la communauté fantasticophile. Si certains considèrent aujourd’hui feu Fulci comme un honnête artisan au style bien affirmé, d’autres (au moins autant) estiment qu’il n’était qu’un simple faiseur tout juste bon à enchaîner les séries Z risibles.
Plus rigoureux que bien des scénarios tournés par Lucio Fulci, le script de L’enfer des zombies n’en affiche pas moins des longueurs dommageables et surtout une scène d’un autre monde : un combat subaquatique entre un zombie et un requin. Il faut voir un pauvre bougre grimé en mort vivant s’échiner contre un vrai squale (!) pour le croire. Passée cette séquence ahurissante,
Zombi 2 renoue avec les origines du mythe du zombie (le vaudou) et localise le personnage dans la moiteur d’un décor tropical.
Venons-en maintenant au principal intérêt du film, à savoir sa forme décomplexée. Chez Fulci, les zombies apparaissent comme de véritables cadavres ambulants dans un état de décomposition parfois très avancé (certains grouillent de vers !). Les mouches bourdonnent et le spectateur peut presque sentir les effluves nauséabondes des corps putrescents. Très marquée par les canons visuels de l’époque (travellings latéraux soudains, zooms brutaux), la mise en scène de Lucio Fulci, scrutatrice, se complaît à nous détailler un gore poisseux (Giannetto De Rossi assure les effets spéciaux). Surenchère sanglante donc, comme dans cette célèbre scène où un morceau de bois s’enfonce bien profondément dans un oeil. Des passages très graphiques, le métrage en renferme d’autres dans sa dernière demi-heure, morceau de choix pour le zombophile (le final apocalyptique est jubilatoire).
Verdict
A
réserver aux amateurs (ces cinéphiles dégénérés qui mangent des enfants), L’enfer des zombies s’impose comme un zombie movie plaisant quoique imparfait. Une chose est sûre, le métrage est largement supérieur à un
Zombi 3 réalisé par le même Fulci en 1988, mais caviardé de scènes tournées Bruno Mattei, le pape du navet italien.
Un DVD nanti de pas moins de quatre pistes sonores (italien en 2.0, français en 2.0, 5.1 et DTS), des pistes de qualité variable. Décevantes car très artificielles, les pistes 5.1 et DTS sonnent faux et sont donc à éviter. On se tournera plus volontiers vers le 2.0 (en italien et en français), un format sonore plus « authentique » et ici de qualité (clarté et bonne dynamique sont au rendez-vous).