The black cat

L’histoire :

Provoquant des accidents mortels, un chat noir diabolique sème la terreur dans un petit village anglais.

Critique subjective :

Précisons tout d’abord que le titre en présence ne doit être confondu avec Le chat noir de Edgar G. Ulmer, qui, en 1934, confrontait Bela Lugosi à Boris Karloff, ni avec l’un des sketches de L’empire de la terreur (Roger Corman - 1962), également intitulé Le chat noir et mettant en scène un meurtrier (excellent Peter Lorre) dont le forfait était révélé par les miaulements d’un chat, le félin ayant été emmuré avec le cadavre. Le chat noir qui nous occupe en ces lignes est celui de Lucio Fulci, réalisateur qui restera à jamais un nom important du cinéma de genre transalpin, ceci en dépit d’une carrière en dents de scie. Datant de 1981, le film se situe au beau milieu de la trilogie « zombiesque » (L’enfer des zombies, Frayeurs, L’au-delà) qui a forgé la réputation de Fulci.

Succédant à Roger Corman, Lucio Fulci s’attaque à son tour à une adaptation des écrits de Poe. De la nouvelle Le chat noir, le métrage ne reprend que d’infimes éléments au profit d’un scénario mince comme un fil à couper le beurre et, disons-le tout net, guère intelligible (presque une constante dans l’oeuvre du cinéaste). Il est ici question d’un chat maléfique qui, via l’hypnose, provoque une série d’accidents mortels. C’est dans ce contexte fantastique que se croiseront un médium au faciès inquiétant, une photographe américaine et un inspecteur dépêché par Scotland Yard.

S’il abuse des plans subjectifs (surtout du point de vue du matou), des zooms brutaux et surtout des cadrages très serrés sur les yeux des personnages (une véritable obsession), Fulci livre néanmoins une mise en scène qui a déjà le mérite d’être efficace et compose quelques plans assez remarquables. Supporté par la photographie de Sergio Salvati et la musique de Pino Donaggio, le réalisateur italien installe une ambiance gothico-baroque de bel effet. On notera que, mises à part quelques profondes griffures, Lucio Fulci n’a pas l’occasion de céder à son célèbre penchant pour les déferlements gore, les amateurs de ses envolées sanguinolents seront prévenus.

Verdict :

Loin d’être une purge artistique, le métrage n’en est pas moins passablement longuet et a grand peine à capter l’attention du spectateur. Pâtissant avant tout d’un script confus et quasi-inexistant, Le chat noir est un Fulci mineur, soit un titre dispensable.

Un rendu visuel de piètre qualité puisque l’on cumule les défauts : définition approximative, nombreuses aspérités sur le master (points, rayures et tutti quanti) et compression régulièrement visible à l’écran. Seule la restitution des couleurs remporte l’adhésion étant donné que la photographie de Sergio Salvati est plutôt bien retranscrite à l’image.

Un mono de qualité honorable. Si l’ensemble ne fait pas d’étincelles, il a déjà le mérite d’être assez clair et dynamique, du moins pour un film âgé de vingt-cinq ans. On préfèrera la version originale (en anglais), les doublages français étant de qualité moyenne.

 

Aucun supplément.