The Constant Gardener

Synopsis :

Au Kenya, Tessa Quayle ( Rachel Weisz ), brillante avocate militante, est retrouvée assassinée. Son mari Justin ( Ralph Fiennes ), diplomate réservé, ébranlé par ce deuil, décide de terminer l’enquête que menait sa femme sur l’industrie pharmaceutique, afin d’en révéler les actes criminels…

 

Les personnages :

Justin Quayle : dépourvu de toute animosité, Justin est un homme gentil, poli bien sous tout rapport.

Le meurtre de sa femme va lui fournir la motivation et l’énergie nécessaires pour aller jusqu’au bout de lui-même.

 

Tessa Quayle : Avocate tenace et déterminée, elle déborde d’énergie. Mais à vouloir se battre seule, elle finira par tomber.

 



La critique subjective :

Que penser de Fernando Mereilles qui s’attaque à un best-seller de John Le Carré, entouré d’acteurs confirmés et d’un budget confortable ?

On a peur. Peur que la virtuosité et l’inventivité que nous avait montrées Mereilles dans l’inclassable  La Cité de Dieu  ne passent à la trappe pour laisser place à une réalisation plus académique.

Confirmation dès les premières minutes du film, The Constant Gardener ne ressemblera pas à La Cité de Dieu.

Pour dénoncer le misérabilisme et la violence des Favelas de Rio, Fernando Mereilles avait opté pour une réalisation aérienne et complètement folle qui donnait une claque aux spectateurs.

Dans The Constant Gardener, Mereilles traite son sujet plus en profondeur et profite de l’immensité africaine pour adopter une réalisation plus contemplative, centrée sur les deux protagonistes principaux.

Cependant, la marque du réalisateur est bien là, à chaque plan. Des angles de caméra inventifs, et une atmosphère en constante cassure. On passe, en effet, sans transition de l’intérieur confortable d’une maison bourgeoise à la lumière bleutée au jaune sec de l’Afrique.

L’Afrique, véritable acteur du film, s’insinue dans chaque scène.

Les acteurs sont pour beaucoup dans la réussite du film.

Rachel Weisz, saisissante en avocate tenace qui va jusqu’au bout de ces convictions. Elle trouve enfin un rôle à la mesure de son talent trop longtemps cantonnée à jouer la belle de service.

Acclamée par la critique, Rachel Weisz a reçu une fournée de prix pour son interprétation. Bizarrement, Ralph Fiennes n’a pas suscité le même enthousiasme.

Il est pourtant époustouflant. Il suffit d’une scène : quand il apprend la mort de sa femme pour immédiatement se rendre compte de l’étendu de son talent. Un vide s’installe sur son visage, dans ses yeux.

Tout en nuances, son jeu monte en puissance tout au long du film, et sa quête devient vite la nôtre.

Le film n’est pas exempt de tout défaut. La constitution en flash-back devient lassante et le film met longtemps à trouver son rythme.

 

Grand thriller poignant et engagé, ce film ne laissera personne indifférent. Laissez-vous porter par une musique envoûtante et une photo hypnotique et découvrez le terrible quotidien d’un continent délaissé.

Tout simplement sublime. La photo très nuancée, avec des filtres bleu et jaune, épouse parfaitement l’évolution des personnages et décrit parfaitement le Kenya : magnifique mais sec et violent.

Compression parfaite, le traitement des couleurs s’adapte parfaitement aux contraintes du petit écran.

Un dolby digital de bonne facture.

Sans être transcendant, les effets sonores sont bien appuyés et ne prennent jamais le pas sur l’interprétation des acteurs. Un son discret mais efficace au service de l’histoire.

 

Edition collector riche et complète, fait la part belle aux comédiens et au réalisateur.

 

·        4 scènes coupées : une scène vraiment intéressante qui pousse un peu plus loin l’enquête de notre héros. Les autres restent instructives mais sans réelles valeurs.

·        Fernando Meirelles un cinéaste engagé : entretien avec le réalisateur qui nous explique ce qui lui a plu dans ce projet. Le sujet jamais traité de façon réaliste au cinéma, son envie de tourner avec Ralph Fiennes. Il nous dévoile aussi sa peur de faire son premier film de studio.

·        Anatomie d’un thriller politique : interview de l’équipe du film sur ce thème brûlant qu’est l’exploitation de l’Afrique par les compagnies pharmaceutiques.

·        Un autre regard sur l’Afrique : visite des lieux du tournage, rapport avec la population et un aperçu de la richesse visuelle du continent.

·        John Le Carré : l’adaptation d’un best-seller à l’écran : Entretien avec le célèbre écrivain, analyse du sujet et découverte d’un auteur engagé.

·        Haruma joué a Kibéra : scène rallongée d’un spectacle de rue aperçu dans le film.

·        Bandes annonces : du film et d’autres films du même éditeur.