Du jour au lendemain

L’histoire :

François mène une petite vie dont il se plaint régulièrement. Pourtant, un mardi matin, du jour au lendemain, la vie semble enfin lui sourire. Les gens sont agréables, le bonheur fait son apparition… Mais comment François réussira-t-il à gérer ce bonheur ?

La critique :

Le point de départ est amusant, et l’histoire est à deux doigts du conte fantastique, tant le changement est soudain et radical. Le réalisateur Philippe Le Guay ne se cache pas d’ailleurs d’une certaine influence avec le chef d’œuvre de Harold Ramis « Un jour sans fin » (1993). S’il n’arrive pas à la hauteur de son génial modèle, « Du jour au lendemain » n’en recèle pas moins quelques belles qualités
.
Entièrement tournée autour de Benoît Poelvoorde, l’histoire se concentre sur la perception du monde selon son héros. Complètement décontenancé par ce bonheur soudain, le spectateur est invité à suivre l’évolution cohérente de ce personnage. Enchanté à première vue, le personnage de François va-t-il bien réussir la transition entre une vie morose et une vie heureuse ? Et l’acceptera-t-il ? Là sont tous les fondements du scénario, une interrogation sur notre rapport au bonheur.

Quelques séquences sont d’ailleurs plutôt réussies. Comme cette séquence musicale, hommage à Jacques Demi. Mais si elle est réussie, la scène ne s’insère pas forcément bien dans l’esprit du film. D’ailleurs notons en parlant de musique la ressemblance que peut avoir la composition du film avec celle d’un Amélie Poulain (de Yann Tiersen). On regrettera également quelques baisses de rythme, malgré la durée restreinte du film. Mais qu’importe, le plaisir est là. 

Du côté du casting, Philippe Le Guay a eu bon goût. Benoît Poelvoorde est fidèle à lui-même (agaçant pour certains, excellent pour d’autres), et parvient à tenir le film sur ses épaules, navigant régulièrement entre humour et émotion. A ses côtés, on appréciera plus particulièrement les présences de Rufus et de la géniale Anne Cosigny (re-découverte récemment dans « Je ne suis pas là pour être aimé », et bientôt présidente de la république à la télé). En femme de Poelvoorde, elle illumine les scènes qu’elle traverse.

Réussir la fin du film était la tâche ultime du réalisateur et du scénariste. L’exercice était périlleux et casse gueule, mais il est plutôt réussi. On n’en dira bien entendu pas plus pour ne rien dévoiler de l’histoire.

« Du jour au lendemain » est une comédie très divertissante qui nous présente une vision personnelle du bonheur. Comme quoi les comédies françaises savent très bien être originales et réussies.

Une image claire et colorée. La compression est très correcte. Largement à la hauteur pour une comédie.

La plupart des séquences sont dialoguées, donc pas de grands effets.

Les menus sont animés et faciles d'accès. On regrettera simlpement l'impossibilité de changer le canal audio et les sous-titres pendant le visionnage. Oui, il y a des sous-titres en anglais !

Pas mal de bonus sur ce DVD.

Making of (25 minutes) : franchement pas très intéressant. Principalement basé sur les pitreries de Poelvoorde sur le plateau, on n'en apprend pas énormément sur le tournage, si ce n'est par quelques brêves interventions du réalisateur et du scénariste.

Scènes coupées (15 minutes) : de nombreuses scènes de plus ou moins 2 minutes chacune, avec commentaire du réalisateur. Des scènes intéressantes à découvrir et qui apportent un plus évident au film, surtout avec la perception et les explications de Philippe Le Guay.

Entretiens (2 minutes chacun) : plutôt intéressants, les acteurs nous exposent leur approche du personnage qu'ils interprêtent. On notera le sens de la métaphore pour le moins particulier de François-Eric Gendron.

Bande annonce (2 minutes)

Commentaire audio : Du réalisateur Philippe Le Guay. Des remarques pertinentes et intéressantes qui valent le détour. Un exerice réussi.