Le Film
Critique de Emmanuel Galais
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
100 min
Nb Dvd
1
Le président d’une grande multinationale, est arrêté à la sortie de son bureau. Il est ensuite présenté au juge qui lui signifiera sa mise en examen pour abus de biens sociaux.
Librement inspiré de l’affaire Elf, « L’ivresse du pouvoir » n’est pas seulement un film sur les coulisses d’une affaire, c’est une œuvre acide sur les conséquences du pouvoir sur l’être humain et son environnement. Car les apparences sont trompeuses. Claude Chabrol (Merci pour le chocolat, La demoiselle d’honneur), n’aime pas les personnages rectilignes. Si le président, campé avec beaucoup de retenue et de force par un François Berléand ( Les choristes, Mon idole)impeccable, a possédé et largement abusé de son pouvoir, l’ivresse ressentie semble plutôt se trouver du côté du juge. Isabelle Huppert (8 femmes, Les sœurs fachées) tout en nuance et en froideur, campe une juge tenace et ivre de cette force qu’elle possède sur son détenu. Car comme elle dit si justement « Ne dit on pas que le juge d’instruction est la magistrat le plus puissant du pays ? ». Elle s’abreuve de la détresse de ce président déchu et attend le moment de sa mise à mort, jouant de ces complices suffisamment lâches pour abandonner à la justice, celui qui les a engraissé. Mais le pouvoir, s’il enivre celui qui le détient, il détruit son entourage. Car on ne partage pas ce qui nous rend supérieur.
Et puis on avance dans le film et l’on s’aperçoit que chacun des personnages de cette affaire, ressent et recherche l’ivresse de ce pouvoir, au point de vouloir le garder comme un trésor enfoui et de ne le partager qu’avec peu de gens. Toute cette meute de loup ne cesse d’attendre le moment de prouver sa force et celui où le pouvoir sera entre les mains du plus fort.
Il est vrai que l’affaire Elf est présente dans chaque plan. De la barbe grisonnante du président, au politicien à l’accent du sud prononcé, avec encore la maîtresse cachée, rien n’est oublié ni laissé au hasard. Jusqu’à l’intrigue, où l’on sent le vice à chaque phrase et à chaque mot.
Bien plus qu’un film politique, Chabrol nous livre un constat accablant, avec des personnages rivalisant de mesquinerie, tous plus infâmes les uns que les autres. Mais loin de porter un jugement, le réalisateur pose ses héros et les regarde s’affronter les uns les autres. Et c’est certainement là, la force du film, car il eut été facile de juger et d’accabler l’un ou l’autre. Et Chabrol s’en gardera bien tout au long du film. Utilisant les mots comme nul autre, il parvient même à nous plonger dans une affaire dont on n’entendra que des mots, mais dont on ne verra jamais les actes. Et ce sont les personnages secondaires, à l’exemple du mari de Mme le juge, qui porteront le jugement le plus dur sur ce pouvoir et l’ivresse qui en découle. Magnifiquement campé par un Robin Renucci (Les enfants du siècle, Arsène Lupin) possédé par son personnage, il se noie dans l’élixir dont sa femme est prisonnière. Même son neveu, que rien ne semble toucher, n’arrivera pas à dégriser cette femme déterminée à contenir ce pouvoir.
Si l’ensemble est parfaitement maîtrisé, on regrettera quand même le jeu de Patrick Bruel (Le lait de la tendresse humaine, Ô Jerusalem), totalement mal à l’aise dans le rôle de ce vice président dont les dents ne cessent de rayer le parquet. L’acteur chanteur manque de crédibilité et se perd dans un accent en total décalage avec son personnage. Et l’on regrettera aussi une fin dont le traitement, un peu trop rapide, reste la faiblesse du film. Celle –ci laisse un trop grand nombre de questions ouvertes et laisse le spectateur sur sa fin.
En conclusion, un film parfaitement maîtrisé, dont les seules faiblesses sont le jeu de Patrick Bruel et une fin trop légère. L’ensemble est d’une redoutable efficacité et l’on ressort grandi d’avoir pris une leçon de vie de Mr Chabrol.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1
Une bien belle image dans cette édition. Parfaitement travaillée, les nuances ressortent sans trop de grains et l’univers froid du film est merveilleusement associé à une image nette. Le tout procure un vrai plaisir.
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Français
2.0
Une piste 5.1, qui sert à merveille l’ambiance de ce film dont la froideur ne bénéficie pas d’effets sonores particulièrement impressionnants. Par contre les voix et les sonorités ressortent grandies de cette qualité sonore. Pour ceux qui n'auraient pas de système Home Cinéma, une piste 2.0 est disponible.
Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
30 min
Boitier
Amaray
Un making Of intelligemment mis en image, mêlant conférence de presse, explications sur les cheminements, ainsi qu’une discrète comparaison entre l’affaire qui inspira le film et le long métrage. Avec une conclusion particulièrement intéressante sur l’impacte que ce film put avoir sur les protagonistes de l’histoire. Un vrai régal. Et pour finir la bande annonce du film.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
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