Voyage à Tokyo

Genre
Pays
Japon (1953)
Date de sortie
lundi 19 février 2007
Durée
133 Min
Réalisateur
Producteurs
Takahashi Yamamoto
Scénaristes
Yasujiro Ozu, Kogo Noda
Compositeur
Kojun Saito
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Japonais
Non
Non
Non
Français
Oui
Non
Non
Le Film
Critique de Guillaume Patard Legendre
Editeur
Edition
Collector
Label
Zone
2
Durée Film
133 min
Nb Dvd
1


Résumé:

Un couple âgé entreprend un long voyage afin de rendre visite à ses enfants, habitant tous à Tokyo. Après la chaleur entourant les retrouvailles familiales, la présence des parents devient rapidement encombrante et le fossé générationnel se marque peu à peu.

 

Le film :
En 1953 sortait sur les écrans nippons Voyage à Tokyo, quarante-troisième film du cinéaste Yasujirô Ozu. Bien qu’il s’agisse d’une des oeuvres maîtresses de l’auteur, il aura tout de même fallu attendre plus de vingt-cinq ans pour voir ce film débarquer sur les écrans occidentaux. Classé successivement troisième et cinquième plus grand film au monde par la revue britannique Sight and Sound (en 1992 et 2002 - voir en fin d’article pour une bref explication...), Voyage à Tokyo  est certainement le film permettant au néophyte de pénétrer au mieux la poésie d’Ozu...

Voyage à Tokyo  part d’un constat on ne peut plus simple : la société se transforme et les rapports humains ne peuvent qu’être victimes de cette évolution. L’histoire est banale, quotidienne : un couple au crépuscule de sa vie décide de se retrouver une dernière fois entourée de tous ses enfants. Ozu ne cherche jamais le spectaculaire et va privilégier tout au long de son film l’émergence d’une habitude, d’une banalité du quotidien. En conférant à son film un rythme lent, presque mécanique mais où chaque séquence diffère de la précédente grâce à des évolutions minimes mais perceptibles, le cinéaste donne à son film un pouvoir envoûtant, magique... Voyage à Tokyo  pénètre peu à peu le spectateur, s’immisce dans ses affects, dans ses souvenirs et permet à ses personnages de nous hanter bien après le générique de fin.

Un cadrage essentiel
La légendaire caméra d’Ozu au "ras du sol" fixe des plans d’une beauté confondante. Servie par un cadrage minutieux, l’image de Voyage à Tokyo  est un des facteurs essentiels de cet envoûtement : la place de la caméra dans les intérieurs n’est jamais laissée au hasard et permet d’architecturer l’espace et de définir les personnages. En effet, quasi systématiquement, Ozu va avoir recourt à des surcadrages (créer un cadre à l’intérieur du cadre de l’objectif) qui vont avoir pour effet "d’enfermer" les personnages dans les intérieurs. Les enfants, habitants de Tokyo, vont être les premières victimes de cette utilisation du cadre : leur enfermement à l’intérieur de celui-ci devient l’écho visuel de leur vie quotidienne. Contraintes professionnelles, familiales, sociales, les personnages de la grande ville apparaissent assez rapidement prisonniers d’un monde trop bien réglé, où l’apparition d’éléments perturbateurs (les parents) est ressenti comme un dérèglement trop lourd à supporter. A l’opposé, le couple âgé va se retrouver bien plus souvent dans des cadrages ouverts (fenêtres...), révélateur de leur plus grande liberté. Un choix de mise en scène des plus cohérents, révélateur du génie Ozuesque.

 

Je ne peux que vous encourager à découvrir ou redécouvrir Voyage à Tokyo, réflexion passionnante sur le temps et les effets que celui-ci peut avoir sur les relations humaines. Film unique d’un cinéaste fondamental, l’oeuvre d’Ozu est portée aux nus par bon nombre de cinéastes, de Kaurismäki, à Wim Wenders en passant par Tarantino... Loin d’être aussi difficile d’accès qu’elle n'y parait, laissez-vous envoûter par la poésie d’Ozu, cette édition dvd de qualité étant une occasion parfaite.





Sight and Sound est la revue éditée par le British Film Institute. Depuis 1952 elle publie tout les dix ans la liste des dix plus grands films au monde. En 1992 et en 2002 environ 150 critiques internationaux et une centaine de cinéastes y ont participé. Depuis cinquante ans, Citizen Kane s'accroche à la première place du podium. Voyage à Tokyo est arrivé en 1992 et 2002 troisième et cinquième...
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
4/3 n&b
Format Cinéma
1.37:1
Le film a plus de cinquante ans et l'image s'en ressent. La restauration effectuée par Carlotta n'empêche pas les taches et les effets du temps. En outre, la luminosité varie assez régulièrement... Néanmoins, le travail de l'éditeur est plus que convaincant et propose le film dans son plus bel habit.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Japonais
1.0
Même remarque que pour l'image... La restauration est convaincante et le son mono se laisse écouter sans problème particulier. Uniquement en vost. 

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
53 min
Boitier
Digipack


Récit de Tokyo (11 min) : Illustration d'un texte de Kiju Yoshida, tiré de son essai Ozu ou l'anti-cinéma.. Une illustration très convaincante, un texte particulièrement pertinent. Sans aucun doute le bonus le plus original et le plus intéressant.

Jeux de rôles (27 min): Paul Jobin, Kazuhibko Yatabe et Charles Tesson reviennent sur le film. Une discussion intéressante mais qui perd assez rapidement le spectateur...

Voyage dans le cinéma (15 min) : Un retour par la télévision japonaise sur les lieux du tournage. Pas toujours passionant, mais intéressant de voir l'évolution d'un pays cinquante ans après.

Bande annonce 
Bonus
Livret
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Making of
Documentaire
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Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
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