Dans un collège de Grande Bretagne, un groupe d’étudiants brillants souhaitent intégrer la prestigieuse université d’Oxford. Aidé par leurs professeurs, ils vont devoir apprendre l’humilité et l’amitié.
Tout est dit dans le résumé, nous allons assister à une nouvelle version du « Cercle des poètes disparus ». Un groupe d’étudiants aussi arrogants que brillants, des institutions enfermées dans leur protocole et son esprit conservateur, et un autre soucieux d’amener ces jeunes gens à penser autrement que par la bienséance. En gros, rien de bien neuf sous le soleil de Shakespeare.
Ou plutôt, presque rien ! Car si l’idée de réunir un groupe d’étudiants et de leur insuffler la règle du « Carpe diem » n’est pas nouvelle, « Wild Géneration » brille par le ton plus en accord avec une époque en pleine mutation : les années 80. Ici les profs se font le challenge de porter leurs élèves au firmament des universités, de leur apprendre une règle de conduite, un état d’esprit. Si le film de Peter Weir amenaient les étudiants à penser par eux même et à ne pas soucier de la bien séance, mais plutôt à ne suivre que leur propre voie pour la paix intérieure que cela leur procurera, dans celui de Nicholas Hytner (La folie du roi Georges) on forge l’esprit de ces jeunes pour entrer dans une université, aussi prestigieuse que conservatrice, tout en les aidant à utiliser leur arrogance dans leurs propres idéologies.
Ici, tout est sujet à délibération, et chaque personnage s’en fait l’image, on passe aussi bien revue : La différence (qu’elle soit sexuelle ou physique), la société (son image ou sa vie) les rapport professeurs – élève (avec en parallèle le problème de la pédophilie), beaucoup de sujet qui peuvent freiner l’envie de se plonger dans l’histoire de ces jeunes anglais.
Et pourtant, et c’est certainement la grande force de ce programme, le ton est résolument léger et décalé pour qu’il ne soit pas soporifique. Tout en citant des auteurs tels que Shakespeare ou Byron, les personnages nous emmènent dans l’univers joyeusement révolté des années 80. Avec l’aide des professeurs comme Hector, professeur de littérature aussi passionné que passionnant, merveilleusement interprété par Richard Griffiths (La série Harry Potter).
Si chacun des personnages peut être une sorte de caricature de la société anglaise des années 80, le jeu des acteurs leur donne une crédibilité saisissante. Pour la petite anecdote, lors du tournage, un professeur du lycée anglais qui servait de décor, ordonna d’une fenêtre aux acteurs d’arrêter de jouer aux ballons et de rejoindre leur salle de classes. Une petite histoire qui en dit long sur la recherche de crédibilité voulue par le réalisateur.
Directement inspiré d’une pièce à succès (et reprenant d’ailleurs le casting original), "History Boys" brille par une mise en scène intelligente, qui ne sombre jamais dans le statisme inévitable des adaptations de pièces de théâtres, mais qui au contraire se sert de la caméra et des décors pour faire prendre du volume, tant aux dialogues qu’aux jeux des comédiens.
Fort d’un scénario impeccable, où les nombreuses références littéraire se distillent intelligemment sans jamais ralentir ou alourdir le rythme, « History boys » est de loin l’un des meilleurs petits frères du « Cercle des Poètes disparues ».
En conclusion, une film qui sonne le déjà vu, mais qui se révèle être un véritable plaisir pour les yeux comme pour l’esprit. Car en plus d’être une œuvre légère et divertissante, il en devient un programme ludique pour mieux connaître la littérature anglo-saxonne et surtout mieux la comprendre. A voir donc !