Synopsis.
Inventé par un alchimiste du XVIème siècle, le Cronos est un petit objet doré, renfermant un mécanisme mystérieux, qui a le pouvoir de donner la vie éternelle. Convoité pendant des siècles, l'objet réapparaît de nos jours chez un antiquaire mexicain, Jesus Grís qui découvre par hasard dans la statue d'un ange une étrange machine en forme d'insecte, également convoitée par un riche américain atteint de maladie incurable...Tout d'abord intrigué, celui-ci se laisse peu à peu vampiriser par sa découverte qui va le transformer en créature assoiffée de sang...
Critique subjective
Vampire moderne
Del Toro réalise en 1992 son premier long métrage, un film de vampires intitulé
Cronos, qui remporta le prix de la Critique au Festival de Cannes, ainsi que neuf prix (Meilleur film, Meilleur scénario, Meilleure mise en scène…) aux équivalents mexicains des Oscars
Le mythe du vampire et de l'immortalité est revu et corrigé par le réalisateur de
Mimic et nouveau maître de l'angoisse,
Guillermo Del Toro, dans un film bardé de récompenses internationales qui bénéficie, en outre, de la présence inquiétante de
Ron Perlman (
Alien : La résurrection).
Un réalisateur prometteur
Né en 1964 au Mexique, Guillermo Del Toro est l'un des réalisateurs de films fantastiques les plus reconnus de sa génération. En 1992, il se fait connaître dans le monde avec Cronos, film produit par l'Institut mexicain de cinématographie, qui lui permet par la suite d'exporter son travail aux États-Unis. Ainsi, en 1997, il réalise, à Hollywood, Mimic qui est un grand succès commercial. Mais déjà à cette époque, il a un autre film en tête : El espinazo del diablo. C'est finalement en Espagne qu'il concrétise son projet grâce à la maison de production des frères Almodóvar qui lui a offert la possibilité de signer un film plus personnel. S'il a un air angélique, Guillermo Del Toro a une imagination intarissable lorsqu'il s'agit de créer des histoires fantastiques.
Le chemin de croix
Tourné en 1993, Cronos a beau récolter une vingtaine de récompenses, devenir un film culte et alpaguer le bouche à oreille, Del Toro est crucifié sur l’autel de la rentabilité cinématographique paradoxalement le film est à peine distribué. Trois années passent et c'est l'heure, comme tout à chacun, de rencontrer Harvey Weinstein, patron de Miramax. Cronos lui semble un peu difficile à distribuer ; Guillermo n'aurait-il rien d'autre dans ses tiroirs ? Mimic et là , bingo…
Et Cronos dans tout ça.
Un film hybride, entre film fantastique "à-l'américaine" et film d'auteur mexicain est difficilement évaluable. Alliant des images magnifiques à un amateurisme quelque fois maladroit, le film se remarque surtout par de très bonnes intentions visuelles, mais on se demande un peu ou l'on va et si le réalisateur le sait aussi.
CRONOS, présenté à la Semaine de la Critique à Cannes à une époque où Cannes voulait s’ouvrir au cinéma de genre et de sortir de son ghetto soi-disant intellectuel. Cronos a donc remporté, en 1993, le Prix de la Semaine de la critique et 9 « Arieled » aux prix de l’Académie mexicaine ainsi que 20 prix internationaux. de l’histoire du ce film, qui en 1992 était le deuxième plus gros budget du cinéma mexicain, apporte un peu de « sang neuf » au mythe du vampirisme et laisse à Guillermo Del Toro une sacrée carte de visite.
La mécanique du vampire
Guillermo Del Toro réalise un film vraiment personnel, avec un sens du visuel et de la mise en scène prometteur, le magnifique travail sur les décors, la pièce où l'industriel cancéreux attends par exemple et un jeu intéressant autour du mythe du vampire et des codes inhérent à ce genre. Les personnages (leurs prénoms, Jesus et Angel veulent-ils signifier quelque chose ?) sont sous-exploités et le public ne s’y repère pas très bien (où est le vampire ? Comment ça fonctionne ?). Le film s’attache à décrire la recherche de l’immortalité et la lente transformation en autre chose. Le réalisateur aime ce genre, e fantastique et l’horreur font partie intégrante de sa culture et il a envie de s’y illustrer et ce n’est pas seulement un tremplin.. Sans Blade II, ce film aurait sombré dans les oubliettes du cinéma fantastique mexicain, il reste pourtant un film intéressant et intriguant….pour un premier film.
Un denier mot.
Récemment, la revue anglaise
Shivers a désigné ce film comme l’un des cent meilleurs films d’horreur, c’est peut-être un peu excessif. Mais quand on aime…..Un réalisateur à suivre de près.
Menu et interactivité
Les menus sont animés et sonorisés. Une voix off nous explique clairement ce qu’est le Cronos.
Bonus
- Commentaire audio du réalisateur (VOST) : Del Toro est minutieux et se livre ici à un exercice intéressant puisqu’il revient de nombreuses années après sur son travail et relève surtout les défauts de sa première œuvre.
- Interview exclusive de Guillermo Del Toro (38 minutes - VOST) : Cette interview très intéressante nous permet d’apprécier à sa juste valeur le personnage Del Toro. De plus cette longue interview est fragmentée en 7 chapitres. La phiulosophie de Del Toro, que l’on retrouve avec Cronos et L’échine du diable est de jouer avec le spectateur et sa connaissance des codes fantastiques.
- Guillermo Del Toro à Paris : les confidences du réalisateur lors de sa tournée de promotion (7 minutes - VOST) :
En Avril 2002, le réalisateur se rend à Paris pour la promotion de Blade 2. Cette interview est un peu redondante avec le bonus précédent.
- La présentation du film : la découverte du film sélectionné par la Semaine Internationale de la Critique au festival de Cannes et la révélation de son réalisateur (7 minutes - VOST) : Par Caroline Vié qui suit Del Toro depuis sa découverte à Cannes. Une suite d’anecdotes dithyrambique sur le réalisateur qui nous apparaît de plus en plus au fil des bonus comme quelqu’un de chaleureux et sympathique.
- Les galeries de photos : les dessins de Guillermo Del Toro et les photos de production de CRONOS : Tournage et effets spéciaux
- Filmographies des acteurs
- Filmographie du réalisateur avec un accès aux bandes-annonces de se films : CRONOS, BLADE 2, L’ECHINE DU DIABLE, MIMIC
- Bandes-annonces en VOST et VF :
Vérité apparente, le 51 e état, Sueurs et Jason X
Un dernier mot sur les bonus
Il faut souligner l’effort de l’éditeur de nous proposer une vraie édition collector qui mériterait que l’on rachète le film.