L’échine du diable

Titre Original
The devil’s Backbone
Genre
Pays
Espagne (2001)
Date de sortie
lundi 10 février 2003
Durée
103 Min
Réalisateur
Producteurs
Augustin Almodovar
Scénaristes
Guillermo Del Toro, Antonio Trashorras, David Munoz
Compositeur
Javier Navarette
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Espagnol
Non
Non
Non
Français
Oui
Oui
Oui
Le Film
Critique de Alexandre Czapski
Editeur
Edition
Simple
Label
Zone
2
Durée Film
103 min
Nb Dvd
5


 

Synopsis :

En Espagne, durant la guerre civile, Carlos, un garçon de douze ans, débarque à Santa Lucia, un établissement catholique pour orphelins dirigé par Carmen (Marisa Paredes). Il va devoir faire face à l’hostilité de ses camarades et de Jacinto, l’homme à tout faire (Eduardo Noriega). Dès la première nuit, Carlos aperçoit le fantôme d’un enfant qui hante les murs de l’orphelinat…

 

 

 

Critique subjective :

L’échine du diable se place résolument en opposition avec la plupart des productions cinématographiques actuelles qui appartiennent à ce genre si codifié qu’est le film d’horreur. Tandis que d’autres s’amusent à reprendre, faisant preuve d’humour et d’autodérision, ces différentes caractéristiques grossières et usitées (à la manière de Wes Craven dans la série des Scream) afin de proposer des divertissements appartenant au genre mais décalés, Guillermo Del Toro, lui, va faire fis des ces règles afin de proposer quelque chose d’inédit. Un film d’horreur, oui, mais doté d’une étrangeté picturale et d’un scénarii original plein de mélancolie.

 

Qu’est ce qu’un fantôme ?

Un fait terrible condamné à se répéter encore et encore

Un instant de douleur peut être

Quelque chose de mort qui semble encore en vie

Un sentiment suspendu dans le temps

Comme une photo floue

Comme un insecte piégé dans l’ambre…

 

Ce petit texte déclamé à la fin et au début du film résume à merveille le ton donné. Avec l’aide de son directeur de la photographie (Guilermo Navarro), le réalisateur construit ou plutôt compose avec soin chacun des plans tournés. Les filtres utilisés donnent au film une couleur jaune orangé qui n’est pas sans nous rappeler celle de l’ambre. Les couleurs se font l’écho de la situation géographique de l’orphelinat : isolé de la ville, sur un plateau désertique a une journée de marche de la civilisation : les protagonistes sont piégés, l’atmosphère est lourde, l’air irrespirable.  L’histoire se déroule en Espagne, à une période importante  durant laquelle les républicains et les fascistes s’affrontent pour le pouvoir. Il y a cette scène de fusillade, au début du film. Il y a surtout cette bombe, au milieu de la cour, devenue une sorte de totem pour les enfants de l’orphelinat. La guerre n’est pas dévoilée, juste dotée d’une présence diaphane. Et puis il y a ce fantôme, cette présence éthérée qui hante, la nuit, les couloirs de l’orphelinat symbolisant, encore, cette guerre dont on entend l’écho des bombes. Le jour, ce sont les enfants et leurs professeurs qui hantent les couloirs de l’orphelinat. Ils sont là, le spectateur ne sais pas trop comment ils occupent leurs journées, comme s’ils étaient eux aussi les échos de vies passées. Cet équilibre d’images, de sons et de situations qui se répondent comme autant de rimes, va être brisé avec l’arrivée du jeune Carlos. Une fois ce dernier accepté par tous les enfants, il va compléter d’une certaine manière ce groupe de pieds nickelés en leur donnant de la consistance. Les différentes anecdotes découlant de sa présence sont dignes des meilleures planches de la bande dessinée Paracuellos de Gimenez. Une fois les enfants « ramenés » à la vie, ces derniers se retrouvent donc en opposition avec tout ce qui composait leur univers et dont ils étaient l’une des pierres fondatrices. Cet environnement, déséquilibré, est donc amené à être détruit. Encore une autre métaphore, ou un échos de la guerre toute proche.

 

Un dernier mot :

Comme un rêve éveillé…
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1


Le master, la compression, la définition, tout est optimal. Les noirs sont profonds, le contraste très bon.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
2.0
Français
5.1
Espagnol
2.0
Espagnol
5.1


La musique est bien spatialisée, les effets bien répartis et bien localisés. Le caisson de basse est utilisé très ponctuellement et avec beaucoup d’efficacité.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
100 min
Boitier
Digipack


Chose suffisamment rare pour mériter d’être soulignée (par rapport à l’ensemble du marché), l’édition dispose d’un très beau digipack en trois volets, brillant, illustré : un très bel objet. Un livret d’une trentaine de pages est présent dans le « coffret », voyons ce qu’il contient.

 

Le livret :

Studio Canal, avec la participation de Mad Movies, nous propose donc un petit livret de trente pages. Celui-ci dispose d’une belle mise en page et de nombreuses illustrations. Bertrand Rougier, rédacteur pour Mad Movies, nous propose une courte préface immédiatement suivie par une Biographie de Guillermo Del Toro entrecoupée des propos du biographié qui nous dévoile plusieurs anecdotes concernant son enfance : son premier film, ses essais avec le format super huit. C’est ensuite a Rafik Djoumi de s’y coller : celui-ci nous donne des pistes de réflexion, dans un article qui s’appelle : « Pour une approche critique », afin de jeter sur le film un certain regard. C’est ensuite le réalisateur lui-même qui nous dévoile certains aspext du film : « les enfants et la caméra »,  « Les enfants et l’histoire »… Puis la parole est laissée à Augustin Almodovar, frère du réalisateur, producteur, qui nous explique sa rencontre avec Guillermo Del Toro. David Marti, fondateur de DDT, l’entreprise leader sur le marché des effets spéciaux en Espagne, qui nous propose ensuite de découvrir certains des effets spéciaux du film. On termine avec Guillermo, « je désirais raconter une histoire de fantômes où l’on ait pas peur des morts mais des vivants. », extrait d’un petit texte qui s’appelle « souvenirs ».

 

Interactivité :

Les menus sont animés, ils reprennent des images et des sons d’ambiance du film. Sur le cd1 on découvre le fantôme de Santi qui, derrière une fenêtre sale, nous regarde prendre notre télécommande afin de déplacer un curseur sur les différents boutons qui apparaissent sur les vitres tels des éclairs. Sur le cd 2, un plan d’ensemble de l’institution, les différents choix possibles sont inscrits dans le sable. L’ensemble dispose d’une bonne visibilité et d’une ergonomie sans failles.

 

Les bonus :

Ils sont répartis sur les deux dvd de cette édition.

 

Films annonces :

Deux films annonces nous sont proposés. Le premier dispose d’un son dolby digital stéréo, sans dialogues. L’image est de mauvaise qualité : le master est griffé, les couleurs pales. Le second film annonce, lui est bien meilleur: de bonnes dynamiques pour cette piste dolby digital stéréo, la compression est bonne presque autant que celle du film. Notons que la seconde est proposée en VF et en VO mais que les trois (donc) bandes annonces sont enchaînées.

 

Commentaires audio du réalisateur :

Guillermo Del Toro, le réalisateur, et Guillermo Navarro, le directeur de la photographie s’associent pour nous proposer de re-découvrir certains aspects du film et anecdotes de tournage. Entre autres : le décor de l’institution est composé de quatre extérieurs différents et que certains étaient à plusieurs kilomètres de distance, l’effet qu’ils souhaitaient créer avec cette caméra qui bouge tout le temps, leurs sentiments concernant certaines scènes,  etc. L’ensemble est très intéressant.

 

Making of :

Ce nom a été choisi par l’éditeur pour nous proposer un reportage dont le titre est « les arcanes du film ». Les acteurs nous parlent du tournage, expliquent à quel point les biographies de leurs personnages étaient complètes. Le réalisateur explique comment il a dirigé les enfants. De nombreuses interviews jalonnent ce documentaire et de nombreux plans sur lesquels on nous dévoile l’ambiance du tournage.

 

Interviews :

On a trois interviews : Démons et merveilles de Guillermo Del Toro, Eduardo Norriega le mal à l’état brute, Marisa Paredes et les fantômes du franquisme. Toutes sont sous titrées et disposent d’un son dolby digital stéréo.

 

Galerie photos :

Des Photos du film, présentée dans un cadre accroché à un mur de l’institution du film. Dommage qu’elles ne nous soient pas présentées en plein écran…

 

Effets Spéciaux :

La décomposition de deux plans truqués du film (sur 80 au total). Quelle est la manière de construire ces effets spéciaux, à partir de quels supports et/ou textures compose t on ces images…

 

Filmographies :

Des différents acteurs ou intervenants du film.

 

StoryBoard :

Une petite originalité de cette très belle édition : le storyboard, de quelques scènes du film, est accompagné de l’extrait correspondant sur un écran partagé en deux. La comparaison est directe, et assez ludique.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage