Tornade pop de l’année 2007, Mika pose ses valises pour un concert à l’Olympia.
Il y a quelque chose de magique dans l’histoire de ce jeune chanteur, fils de businessman libanais assassiné, qui après avoir subit les traumatismes d’un tel drame se réfugie dans la musique, pour nous offrir ce qui peut aisément s’appeler l’album que l’on attendait plus. Et une telle appellation n’est pas superflue car, l’artiste nous présente un album construit avec rigueur de bout en bout. Chaque chanson impose un potentiel scénique incontestable, chaque note profite à une énergie indéniable et l’ensemble amène une preuve que l’on espérait plus : Il est encore possible de faire des albums sans remplissage. Autrement dit chaque morceaux de « Life in a cartoon motion » est susceptible de devenir un tube, chaque textes est un trésor de tendresse et d’énergie mêlée. Une formidable revanche sur la vie que l’on peut déguster de bout en bout. Mika s’impose avec cet album haut en couleur, à la saveur sucrée qui nous faisait tant défaut depuis de trop nombreuses années, où les artistes passent plus de temps à se prendre au sérieux qu’à donner du plaisir autant que d’en prendre. Et le public ne s’y est bien évidemment pas trompé.
Cela se voit bien évidemment dans la salle mythique de l’Olympia, où le public semble ne pas pouvoir trouver de repos et l’artiste décidé à ne pas lui en donner. Mika arrive sur « Relax, Take it easy », pose sa voix, déchaîne les sonorités et affiche une énergie qui ne retombera pas avant la fin d’un concert ou virevoltant et envoûtant, le chanteur embrase son public qui ne cesse d’en redemander. Les tubes s’enchaînent, un inédit arrive au détour d’une reprise saisissante de « Sweet Dreams » d’Eurythmics, Mika en profite pour glisser comme un règlement de compte autant que comme une fierté que « Quelques mois auparavant ils jouaient devant 15 personnes seulement à Birmingham ». L’enfant blessé se livre dans « No happy ending » pour mieux renaître dans une version live de « Love Today » particulièrement énergique et qui a même la fâcheuse tendance de vous hypnotiser au point de vous retrouver en train de danser au beau milieu de votre salon, comme le firent les personnages de « Beetlejuice » sur la musique d’Harry Bellafonte.
Tout l’album passe sur la scène de l’Olympia pour s’achever sur « Lollipop », la plus sucrée des chansons de « Life in a cartoon motion ». Mika prouve, grâce à ce concert que les comparaisons hâtives avec Freddie Mercury pour le jeu de scène ne sont pas si innocentes, car effectivement, rarement une telle énergie chez un chanteur ne fut aussi perceptible. Le bonheur affiché de l’artiste est communicatif, et les influences pop type Elton John ou Georges Michael apparaissent aisément au grand jour.
En conclusion, un concert énergique et complet de bonheur que l’on regarde avec délectation à maintes reprises sans jamais en perdre une once de plaisir. Si Mika s’inquiétait il y a quelques mois de son avenir, qu’il soit rassuré en se produisant à l’Olympia, il vient de se voir ouvrir les portes du sanctuaire des stars planétaires. A suivre de toute évidence.