Pour le jeune Sam Witwicky, il s’agit sans doute du plus beau jour de sa vie : son père va lui offrir sa première voiture. Soutenu par ses parents, mais raillé par les autres élèves du lycée, il s’est pourtant fait une place. Le cœur sur la main, il a jeté son dévolu sur la plus jolie fille du lycée, Mickaela. Il est prêt à mener une bataille pour la conquérir, et cela sans savoir qu’il se trouve au cœur d’un combat encore plus grand, ignorant qu’il détient peut-être la clef nécessaire pour mettre un terme à la lutte centenaire qui a détruit la planète de Métamorphes. Les Autobots, menés par Optimus Prime, et les Decepticons, tenus d’un gant de fer par le mortel et dangereux Megatron.
Voilà un résumé qui en dit long sur ce qui nous attend dans « Transformers ». On sait bien évidemment que l’on ne va pas forcément faire dans la finesse, que le calme et la sérénité des êtres aux cœurs des grands débats de ce monde ne sera sûrement pas la priorité du propos, que la reproduction délicate des iguanes en Amazonie ne s’invitera pas non plus dans l’esprit de nos héros, et encore moins l’avenir de « la Star Academy ».
Non, ici nous avons à faire à du lourd ! Du vrai ! Celui qui pète dans tous les coins, celui qui fait exploser les tympans aux rythmes des scènes d’actions menées tambours battants, celui qui fait que l’on se fiche complètement de ce qui arrive sentimentalement au héros, pourvu qu’il s’en prenne plein la figure, que les buildings explosent autant que les voitures sur le chemin des méchants. Du lourd qui fait que l’on ne se pose aucune question de cohérence, pourvu que le rythme soit soutenu, que les méchants aient une voix d’outre tombe, les yeux rouges et la méchanceté vénale à fleur de peau. Un film où les héros ont les yeux bleus et la voix pesante et envoûtante d’un Barry White d’outre-tombe et surtout ne reculent devant aucun sacrifice pour combattre les méchants.
« Transformers », c’est tout ça !
Alors bien sur il y a toujours les bien-pensants, les adeptes de la lévitation transcendantales, les non-violents du fin fond du Gers, qui viendront poser la question primordiale du moment : « Toute cette violence, est-ce bien nécessaire ? », et bien nous répondrons tous d’une seule voix « Oui », particulièrement quand elle est bien menée.
Et c’est le cas, car le film peut se diviser en deux parties, la première plus proche de la finesse d’un Steven Spielberg particulièrement vigilant à la cohérence de son scénario face à l’incroyable de son propos. La mise en place se veut passionnante et drôle, car l’accent est évidemment mis sur l’humour, à la manière d’un Indiana Jones. Le jeune Sam est un anti-héros véritable qui donne toute la crédibilité à son personnage et à la situation qu’il va vivre, car comme chacun le sait : « C’est toujours aux personnages les plus communs qu’arrivent les choses les plus extraordinaires ». Le jeu de Shia Lebeouf (Paranoiak, Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal) y est d’ailleurs pour beaucoup, sa fraîcheur et l’aspect naturel de ses gestes en font un véritable comédien impliqué dans son personnage. On rit de ses frasques, on tremble pour lui et on lui souhaite de s’en sortir, comme on s’en doute un peu, avec les honneurs.
La deuxième partie se veut par contre beaucoup plus lourde, avec ce qu’il faut d’effets spéciaux, d’images de synthèse, de robots et de bagarres destructrices. Une deuxième partie qui commence avec l’arrivée des Autobots et de leur chef Optimus Prime, qui dès les premières paroles nous tapent déjà sur les nerfs (Des robots muets auraient été une très bonne idée). Particulièrement quand environs toutes les 15 minutes le chef de ces machines gentilles ne cesse de dire « Autobots, en avant ! ». Le scénario semble d’un coup subir un coup de plomb, car dès que les robots ouvrent le bec, on part dans les banalités affligeantes du genre. A l’inverse, cette deuxième partie met en avant les talents d’orchestrations et de maîtrise du rythme de Michael Bay (Armageddon, Bad Boys). Le réalisateur est particulièrement à l’aise avec les scènes d’actions (Un peu moins avec les effets spéciaux) et cela se voit. Le rythme est soutenu, le ton haletant, on ne nous laisse que quelques secondes pour reprendre notre souffle et re-plonger dans de l’action véritable. Une maîtrise qui permet d’amener n’importe quel spectateur à profiter agréablement du spectacle même le plus opaque aux films « Bou-Boum ».
En conclusion, « Transformers » n’est pas le film Coréano-tchèque que l’on attendait avec ce qu’il faut de réflexion, de sujets graves, d’images contemplative et comédiens jouant à s’en exploser les orbites. C’est simplement un grand film d’action qui tient ses promesses, divertir sans se poser de questions, mais qui va bien au-delà en nous offrant une première partie intelligemment écrite qui permet de ne pas s’approcher des abîmes dans lesquels ont plongées certaines grosses productions de l’été dernier, comme « Les 4 fantastiques et le Surfer d’Argent ».