Synopsis.
D'ici quelques années...Lincoln Six-Echo et sa camarade Jordan Two-Delta font partie des centaines de Produits d'une immense colonie souterraine où la vie est étroitement surveillée et régie par des codes très stricts. Le seul espoir d'échapper à cet univers stérile est d'être sélectionné pour un transfert sur "l'Île". A en croire les dirigeants de la colonie, l'Île serait le dernier territoire à avoir échappé à la catastrophe écologique qui ravagea notre planète quelques années auparavant et en rendit l'atmosphère à jamais irrespirable... Lincoln, comme la totalité de ses congénères, a longtemps cru à ce paradis. Mais depuis quelque temps, des cauchemars récurrents troublent ses nuits, et le jeune homme commence à s'interroger sur le sens de sa vie et les restrictions faites à sa liberté.
Poussé par une curiosité tenace, Lincoln découvre bientôt l'atroce vérité...
Critique Subjective.
Le réalisateur.Difficile de ne pas parler de
Michael Bay qui a commencé à faire ses armes sur des clips vidéo, stigmates qui se voient encore dans sa façon de filmer. C'est en 1995 qu'il débarque dans le monde du cinéma et signe son premier carton
Bad Boys avec Will Smith en remettant au goût du jour le buddy movie survitaminé, suivent alors d'autres blockbusters :
The Rock,
Armageddon,
Pearl Harbor et le trés original
Bad Boys ...2 !
Comme on peut le constater que du bon gros film d'action où la part de la réflexion reste trés trés mince voire inexistante. D'où de légitimes questions quant à son choix pour réaliser un film comme The Island où le sujet de fonds, le clônage humain, amène bien plus à réfléchir... Quid de la réponse dans la suite de la critique.
The Island = science fiction + action ébourriffante + un peu de réflexion.
Autant l'annoncer de suite, pour un gros "vulgaire blockbuster" d'été
The Island est une agréable surprise. En effet un peu comme
Le Jour d'Apres, ce film à gros budget mélange effets spéciaux assez déments, grosses scènes actions et une petite dose de réflexion peu flatteuse sur notre société qui est loin d'être désagréable. Cela explique peut être aussi son relatif échec aux USA.
La première partie du film fait quelque part penser à l'univers de l'excellent
Bienvenue à Gattaca matiné de
X-Files où tout est propre, froid, uniformisé et aseptisé donnant un sentiment de huit clos légèrement étouffant. Le nom des personnages : Lincoln Six-Echo (E. Mc Gregor) et sa camarade Jordan Two-Delta (S. Johansson) fait quelque part référence au film
L'âge de Cristal , sorti en 1976, ayant un thème un peu similaire dans l'esprit et des personnages nommés Logan 5 ou encore Jessica 6...
Nos 2 héros vivent dans un lieu souterrain qui leur permet d'échapper à la contamination de l'extérieur suite à la catastrophe écologique qui a sévit à l'échelle planétaire. Ils sont des survivants. Leur vie est régie de A à Z par une étrange police interne, les contacts rapprochés sont interdits, tous leurs faits et gestes sont surveillés, toute saute d'humeur immédiatement controlée, leur état de santé surveillé de près, rien n'est laissé au hasard. Tout ceci crée une ambiance délicieusement inquiétante, tant on se demande ce qui se cache derrière tout cela...
La plupart des "survivants" s'accommodent tant bien que mal de cette condition de vie et se raccrochent chaque semaine au tirage de la Loterie où l'un d'entre eux pourra quitter la colonie en gagnant le droit de rejoindre...l'île ! Dernier paradis terrestre ayant échappé à la contamination globale... Une île dont tout le monde a entendu parlé mais ne l'a jamais vu...
Cette première partie est trés bien traitée et aurait mérité d'être plus approfondie, car ensuite, une fois le secret de polichinelle a été découvert par nos 2 protagonistes, on rentre dans une partie de film totalement "Michale Bay-esque", c'est à dire courses poursuite, actions, cascades, explosions partout et gunfights ! Rendons quand même hommage à ces scènes car elles sont bigrement réussies et trés impressionnantes ! La course poursuite sur l'autoroute avec le camion rempli d'essieu et la moto volante est largement du niveau de celle de
Matrix Reloaded.
Reste toutefois que certaines cascades sont un peu exagérées, voire de trop, mais le spectateur jugera de lui même.
Des rebondissements bien amenés.
Cette deuxième partie sort de la classique chasse à l'homme par des retournements de situation intéressants et bien amenés tenant le spectateur en haleine du début à la fin, ce qui n'est pas peu quand on sait que le film dure plus de 2 heures (heures que l'on ne voit pas passer ce qui est plutôt bon signe).
Les acteurs.
Signalons un trés bon casting, le duo
McGregor -
Johansson crève l'écran, sans mièvreire aucune, en même temps ils en ont pas trop le temps. Les seconds rôles sont impeccables et importants.
Steve Buscemi est comme à son habitude excellent,
Michael Clarke Duncan en heureux gagnant du voyage sur l'île nous gratifie d'une scène limite d'anthologie dans le long couloir de la colonie,
Djimon Hounsou est inquiétant en mercenaire et Sean Bean parfait en grand gourou de l'étrange firme Merrick.
L'ambiance futuriste de 2019.
Pas facile de tourner un film censé se dérouler dans un futur assez proche. Il faut rester crédible sans tomber dans le tout science fiction devenu grottesque d'un
Cosmos 1999 par exemple. Ici, le pari est relévé haut la main tant les évolutions de nos technologies actuelles semblent possibles. Le décor tout électronique de la colonie souterraine est digne d'un Big Brother du futur, on a même la chance d'y découvrir la Xbox dans sa version de 2019. Quant aux décors extérieurs des villes, ils sont du même accabit, c'est à dire trés réussis avec un reste de civilisation telle qu'on la connait (automobiles) et des transports volants (comme dans
le 5eme élément). Les bons vieux annuaires des cabines téléphoniques sont remplacés par des cabines MSN Search à commandes vocales et vidéo trés bien vues. Tous les contrôles d'identité se font par empreintes digitales ou de l'iris. Bref, toutes ces évolutions sont parfaitement crédibles et couplé au sujet du film cela peut faire froid dans le dos si l'on se dit que l'on se dirige tout droit vers ce futur....
On regretta juste le trop de publicité voyante qui par moments peut transformer le film en un vaste spot de pub puisque l'on peut énumérer la présence des marques suivantes : Puma, Speedo, Xbox (version an 2019), Calvin Klein, MSN Search, Nokia et Ben & Jerry. Cela fait un peu beaucoup...
Conclusion.
Un blockbuster trés agréable et trés efficace dans sa partie divertissement, et qui comme le Jour d'Apres interpelle quelque part, entre 2 cascades hallucinantes, la conscience du spectateur sur un problème de fonds de société permettant à ce film d'être un peu plus qu'un simple gros titre sorti durant un été. Quand on sait que Spielberg est à l'origine de tout cela, on comprends peut être pourquoi. Et puis Scarlett est... argh. Ce film se positionne comme un DVD à voir dans sa catégorie et peut être un peu au delà.