L’histoire :
Un tueur cagoulé sème la peur sur un campus.
Critique subjective :
Bellâtre abonné aux seconds couteaux oubliables (une apparition dans Pearl harbor constitue son plus haut fait d’armes), l’acteur Jeff Wadlow a rapidement nourri des ambitions de réalisateur. Après avoir dirigé quelques courts-métrages sans saveur, notre homme tente l’aventure du long avec Cry_Wolf (2005). Direct to DVD en France, le film s’inscrit dans le sous-genre horrifique le plus prolifique qui soit : le slasher.
Cry_Wolf attire le chaland avec un matériel promotionnel dévoilant un tueur qui a de la gueule. Avec une panoplie qui n’est pas sans évoquer certains massacres dans des universités américaines (treillis, cagoule, couteau de chasse), le look du meurtrier distille d’emblée une troublante résonance et augure d’un slasher brutal. Las, il n’en est rien ! Le « Loup » (c’est son petit surnom) s’avère être un boogeyman maladroit (il se vautre royalement après avoir glissé sur un sol lessivé … la classe) et pas charismatique pour deux sous (malgré un potentiel esthétique évident). Après un premier meurtre (hors champ), une scène où le tueur localise sa victime en l’appelant sur son téléphone portable (lorsqu’on vous dit que c’est dangereux pour la santé …), plus rien. Il faudra en effet se contenter de meurtres simulés (sic) et d’un homicide involontaire (un comble). Bref, plus soft tu meurs.
Le reste du film est à l’avenant. Pendant près de quatre-vingt-dix minutes, il faudra endurer une intrigue de campus dans laquelle des teenagers insipides lancent une grosse rumeur. Recherche du coupable, fausses pistes, commérages, manipulation(s), tout cela pour nous conduire à un pur twist en mousse (une révélation finale soulignée par une musique pompée sur Saw). Précisons aussi que le tout est emballé n’importe comment (réalisation impersonnelle, photographie parfois à la limite de la sous-exposition, etc.).
Verdict :
Pire qu’un slasher éventé, Jeff Wadlow signe un inoffensif thriller pour les « d’jeuns ». Au final, on oscille entre la tromperie sur la marchandise et le mépris flagrant du public.
Une image de très bonne qualité. Le piqué force le respect, la colorimétrie est bien gérée et le master dépourvu du moindre défaut de pellicule. La compression est globalement de bonne tenue puisque seuls de rares arrière-plans laissent entrevoir de petits artefacts liés au pressage numérique.
- Les essais des comédiens (14 minutes) : Des essais disponibles avec ou sans commentaires de Jeff Wadlow (réalisateur et coscénariste) et Beau Bauman (producteur et coscénariste) … entendez avec ou sans flagornerie éhontée (un jeune comédien fadasse en diable est qualifié de « nouveau Philip Seymour Hoffman » !). Dans tous les cas, on assiste à des prestations loin d’être convaincantes.
- Le journal du tournage (13 minutes) : Tournage de quelques scènes-clés, passage au maquillage et visite d’une caravane pour acteur (!). Très promotionnel.
- Les scènes coupées (19 minutes) : Quatre scènes sans grand intérêt, disponibles avec ou sans les commentaires de Jeff Wadlow (réalisateur et coscénariste), Beau Bauman (producteur et coscénariste) et Seth Gordon (monteur et producteur associé).
- Les courts-métrages des créateurs de Cry_Wolf (28 minutes) : Deux courts-métrages (La tour de Babil, Contractions) qui, déjà, ne laissaient rien présager de bon.
- Matériel promotionnel (2 minutes) : Bande-annonce du film (VF ou VOST) et galerie de photos.
- Les bandes annonces (7 minutes) : Resident evil extinction, Toolbox murders, Fido, Nothing.
- Lien Internet.