Boulevard du crépuscule

Titre Original
Sunset boulevard
Genre
Pays
USA (1950)
Date de sortie
vendredi 4 avril 2003
Durée
106 Min
Réalisateur
Producteurs
Charles Brackett
Scénaristes
Charles Brackett, Billy Wilder
Compositeur
Franz Waxman
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Anglais
Oui
Oui
Oui
Français
Oui
Oui
Oui
Le Film
Critique de Frédéric Deschryver
Editeur
Edition
Simple
Label
Zone
2
Durée Film
106 min
Nb Dvd
1


L'histoire

Joe Gillis (William Holden) est un scénariste manqué. Harcelé par des huissiers venus saisir sa voiture, celui-ci se réfugie dans l'entrée d'une propriété délabrée au terme d'une course poursuite. Il est reçu par la maîtresse des lieux, Norma Desmond (Gloria Swanson) une ancienne star du cinéma muet, tombée dans l'oubli. Cette ex-vedette qui n'accepte pas son déclin et se croit toujours au faîte de sa gloire, embauche Gillis afin de finaliser un scénario qu'elle écrit pour son grand retour. A court d'argent, celui-ci accepte l'emploi proposé sans se douter de l'étrange relation qui va naître entre eux.

 

 

 

Critique subjective

 

Billy Wilder

Billy Wilder est né en Europe au début du siècle dernier, où il fait ses premières armes, avant de fuir l'Allemagne Nazie. Son talent éclate au grand jour en 1944 avec "Assurance sur la mort". Cinéaste cynique, aux héros souvent corrompus, dialoguiste sur la plupart de ses films, on lui doit entre autre "Sept ans de réflexion", "certains l'aiment chaud", ou encore "Le poison", pour lequel il reçut le premier des neuf Oscars de sa carrière.

 

 

Le côté obscur d'Hollywood

"Sunset Boulevard" ou "Boulevard du crépuscule" en français est un film tourné à Hollywood, sur Hollywood, une violente satire de l'usine à rêve, un portrait au vitriol du star system. L'œil acerbe de Wilder se promène au beau milieu de ce petit monde impitoyable, monde des illusions, des gloires éphémères, de l'arrivisme, de l'opportunisme, de l'asservissement, à travers le couple formé par Norma Desmond et Joe Gillis, l'étrange attirance qui les lie. Lui, le gigolo arriviste, prisonnier volontaire, l'animal de compagnie d'une relique pathétique, possessive, schizophrène. Crépuscule d'une idole: Norma Desmond incapable d'assumer sa déchéance "je suis une grande star, ce sont les films qui sont petits" dit-elle à Gillis lors de leur rencontre. Norma Desmond au personnage transcendé par l'interprétation de Gloria Swanson. Mélangeant les genres en une subtile alchimie, comédie pure, film noir, hommage au cinéma, "Boulevard du crépuscule", sur une intrigue complexe et une magnifique interprétation se hisse au rang des chef-d'œuvres du cinéma.

 

 

Des acteurs à l'image de leurs personnages

Comble du cynisme, Norma Desmond, la star déchue qui attend son come back, l'ex reine du muet, qui vit pitoyablement au beau milieu de ses illusions est interprétée par Gloria Swanson qui fut elle-même une icône du cinéma muet et qui effectuait son retour sur les écrans avec "Boulevard du crépuscule". Norma Desmond dont la maison est un musée à sa gloire passée, musée de cire dont les statues sont Anna Q. Nilsson, H. B. Warner et Buster Keaton tous dans leur propre rôle, réunis pour une partie de cartes. Loin d'être innocent, et aux accents terribles, le casting inclut dans la distribution Erich Von Stroheim, en ex-réalisateur et ex-mari de Norma, réduit à des tâches ancillaires, Stroheim, le grand cinéaste des années 20, qui dirigea Gloria Swanson dans Queen Kelly en 1929, film que visionnent Desmond et Gillis. Ed Sikov rappelle que: "Queen Kelly n'a pas rapporté d'argent, il n'a d'ailleurs jamais été achevé. Il a contribué à finir la carrière de Gloria Swanson et a sonné le glas de celle de Stroheim en tant que réalisateur." Gillis, le scénariste raté, et opportuniste lui aussi est joué par William Holden qui avait connu le devant de la scène en 1939 dans "L'Esclave aux mains d'or" et dont la carrière battait de l'aile. Pointe d'ironie dans cette géniale distribution, Cecil B. de Mille, dans son propre rôle, sur le tournage de "Samson et Dalilah" qui est est quant à lui dépeint comme un directeur tyrannique dont le caractère manipulateur lui a permis de rester sous le feu des projecteurs.

 

 

Un dernier mot

Incontournable, ce chef-d'œuvre de Billy Wilder trouve dans cette édition une seconde jeunesse en recevant l'écrin qui lui convenait. Une image sublime, des suppléments à foison, sont autant de raisons pour ne pas manquer ce grand classique du 7ème art.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
4/3 n&b
Format Cinéma
1.33:1


Le traitement de l'image est exemplaire. Ce film a subi une restauration digne de ce nom. Le résultat est époustouflant, on touche à la perfection. Impossible de déceler le moindre défaut dans cette image somptueuse, le moindre grain, ou encore le plus petit artefact dû à la compression, même en scrutant méticuleusement l'écran. Cette image en noir et blanc pourtant vieille de plus d'un demi siècle est précise à souhaits, aux sublimes contrastes, et exploite brillamment toutes les nuances, du blanc lumineux aux noirs les plus profonds. Une référence en matière de restauration.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
1.0
Anglais
1.0


La bande son est proposée en version originale sous-titrée ou en français. Le format mono d'époque qui a subi un très bon nettoyage est d'une excellente qualité. Aucun souffle ni crachement ne viennent perturber l'écoute, excepté une très légère tendance à la saturation qui reste cependant anecdotique. Les voix sont très claires et se détachent bien de la scène sonore.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
60 min
Boitier
Amaray


Quand quantité rime avec qualité:

 

Commentaire audio de Ed Sikov,

auteur de "on Sunset Boulevard: The life and time of Billy Wilder"

 

Ed Sikov, le biographe de Billy Wilder commente "boulevard du crépuscule" avec l'œil d'un spécialiste. Extrêmement documenté, Ed Sikov apporte ses analyses, resitue les événements dans leur contexte, introduit des parallèles entre les personnages et Wilder: " …C'est le cas de Joe Gillis, comme nous le verrons. Les déboires de Gillis n'étaient pas inconnus à Billy Wilder. Quand il a fait Sunset Boulevard, il était très prisé, mais à ses débuts à Berlin, il n'arrivait pas à vendre ses scénarios. Il a dû repartir à zéro à Hollywood, essayant de placer des idées dont on ne voulait pas. La scène dans l'appartement montre le Gillis magouilleur qui parle comme un dur et se prend pour un crack." Ce documentaire est très riche en informations, anecdotes, de renseignements sur l'œuvre de Wilder "le mépris de soi est très présent dans les films de Wilder. Dans deux de ses films suivants, Le Gouffre aux chimères, en 1951, et Stalag 17, en 1953, les personnages feraient tout pour arriver à leurs fins, même si, ou surtout si, c'est quelque chose d'immoral." Commentaire digne d'intérêt, grâce au regard de l'historien doublé de celui du critique.

 
Boulevard du Crépuscule: le making of (25'53) vostf

Ce documentaire, à la mémoire de Billy Wilder, retrace l'histoire de "Boulevard du crépuscule" au travers des commentaires intéressants d'Ed Sikov, auteur d'un ouvrage sur Billy Wilder, de l'actrice Nancy Olson, d'Andrew Sarris, critique de cinéma. On y parle de la première version qui proposait un prologue différent (voir "Prologue à la morgue"), du style de Wilder, des acteurs. A l'origine, c'est Montgomery Clift qui devait tenir le rôle de Gillis. Boulevard du crépuscule reçut un accueil mitigé à l'époque: "Le pays a accepté le film jusqu'à un certain point. Il a eu du succès mais pas l'Oscar du meilleur film… Le fait qu'il n'ait pas eu l'Oscar du meilleur film reflète en partie la répugnance d'Hollywood pour le sujet qui était Hollywood. Il était nommé avec Eve, qui a gagné. C'est (Sunset Boulevard) un film qui a continué d'avoir du succès bien après sa sortie. Tant et si bien qu'une comédie musicale avec Glenn Close a été crée il y a deux ans et a très bien marché". Très bien monté, ce documentaire alterne les interviews, des extraits du film, sur un rythme soutenu.

 

 

Cartes d'Hollywood vostf

En cliquant à différents endroits d'une carte d'Hollywood, on accède à de très courts reportages anecdotiques sur des éléments du film, on y apprend par exemple ce que sont devenus certains des lieux du tournage.

-Drugstore de Swab

-Appartement de Joe Gillis

-Voiture de Nora Desmond

-Getty Mansion

-Bronson Gate (porte principale)

-Dreier building

-Plateau 18

 

 

Galeries de photos

Regroupées en 3 sections: la production (46 photos), le film (24 photos), la publicité (16 photos).

 

Prologue à la morgue

Voici la partie la plus intéressante de la section interactivité. Avant de prendre sa forme définitive, "Sunset Boulevard" débutait d'une toute autre manière. On y montrait une scène d'ouverture très différente. Cette version fut rejetée par le public par des projections tests. Au lieu de débuter sur le corps de Gillis flottant dans la piscine, c'est à la morgue que la première scène entame le film, où vient d'être amenée la dépouille du scénariste. Les cadavres parlent alors entre eux de leur récente mort. Ed Sikov explique, dans le commentaire audio qu"A Evanston, Illinois, des cadavres qui parlent, ça a fait rire le public. Wilder, choqué, a dit : ''Je suis resté assis là un moment avant de quitter le cinéma. Je me suis assis sur les marches qui menaient aux toilettes. C'était un moment terrible. Une femme qui sortait est passée près de moi et m'a demandé si j'avais déjà vu une daube pareille et j'ai répondu: 'Jamais.''' Wilder a donc refait la scène d'ouverture."

C'est le script de cette première version de 1948 qui est présenté, plus six plans originaux de cette scène d'ouverture, que l'on peut visionner à l'aide de la télécommande, tout en lisant les pages dactylographiées, extraits non sonorisés, les bandes sons n'ayant pas été retrouvées. Un second script est également proposé, c'est une légère variante du premier, en date du 19 mars 1949.

 

 

Les années Paramount par Edith Head (13'45) vostf

Une rétrospective de la carrière de la costumière de "Sunset Boulevard" qui durant plus de 40 ans habilla les plus grandes stars pour la Paramount. Edith Head reçut 8 Oscars au cours de sa carrière. Notons que ce documentaire figure également dans la section bonus de "La main au collet" d'Alfred Hitchcock, également édité par Paramount.

 

La bande originale de "Boulevard du crépuscule" (14'28) vostf

Intéressant documentaire sur le compositeur Franz Waxman, raconté par son fils John qui parle de l'histoire de ce musicien, puis de son travail sur "boulevard du crépuscule", en expliquant quelques aspects de la partition, de la conception d'une bande originale. Ce documentaire est ponctué des interventions d'Elmer Berstein et John Mauceri.

 

Bande annonce cinéma (3'14) vo non sous-titrée
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
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Multi-angle
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