Embrasse-moi idiot

Synopsis

Dino (Dean Martin), chanteur de charme sur le retour, tombe en panne dans une petite ville du Nevada, Climax.

Le professeur de piano, Orville J. Spooner (Ray Walston) dont ses oeuvres mémorables écrites avec le garagiste Barney Millsap (Cliff Osmond), n'ont pas recueilli jusqu'ici le moindre succès, l'accueille en voyant là la chance de sa vie de placer ses compositions. Ainsi, lorsque le lubrique Dino réclame de la compagnie pour la nuit il semble judicieux de lui proposer Zelda (Felicia Farr) l'épouse du professeur de piano, afin de rentrer dans ses bonnes grâces. Mais Orville est maladivement jaloux de Zelda. Il décide donc de lui faire une scène et de la renvoyer chez sa mère afin de pouvoir recruter Polly (Kim Novak), serveuse dans un bar et entraîneuse à ses heures, et de la faire passer pour sa femme. Mais le destin et parfois capricieux...

Critique subjective

Une comédie du grand Billy Wilder qui pourtant avant la comédie, s'est essayé avec succès aux films noirs dont Boulevard du Crépuscule (Sunset Boulevard) en 1950 avant Embrasse-moi idiot (Kiss me stupid) en 1964.

Mais son genre de prédilection reste la comédie avec pour acteurs fétiches, Walter Matthau, Jack Lemmon, William Holden, Shirley Mac Laine ou encore Marylin Monroe avec lesquels il tourna notamment les films suivants : Sept ans de réflexion (The Seven Year Itch) (1955) avec Marylin Monroe dont l'apothéose est la scène mythique de la robe de Marylin virevoltant autour d'elle au-dessus d'une bouche de métro, Certains l'aiment chaud (Some like it hot) (1959) avec Jack Lemmon, Tony Curtis, Marylin Monroe..., La Garçonnière (The Appartment) (1960) avec Shirley Mac Laine et Jack Lemmon..., Irma la Douce (1963) où nous retrouvons le tandem Shirley Mac Laine et Jack Lemmon..., La grande combine (The Fortune cookie) (1966) avec Jack Lemmon et Walter Matthau...

Le film est bien mené. Au tout début, nous voyons l'image du Sands hôtel de Las Vegas, ce même hôtel qui est montré dans la fameuse scène du film L'inconnu de Las Vegas (Ocean's Eleven) (1960) où sont réunis Dean Martin, Frank Sinatra, Samy Davis Junior, Joey Bishop et Peter Lawford. Grande et belle image.

L'humour de Billy Wilder est acerbe et grinçant. Il en a déjà fait preuve auparavant notamment en se moquant de l'homme américain dans Sept ans de réflexion (The Seven Year Itch) (1955), mais aussi de la prohibition et du déguisement dans Certains l'aiment chaud (Some like it hot) (1959), de la promotion sociale dans La Garçonnière (The appartment) (1960) et bien sûr du mariage dans Embrasse-moi idiot (Kiss me stupid) (1964).

Il reste cependant le maître de la comédie américaine avec à son actif pas moins de 26 films mis en scène, récompensés par six Oscars.

Billy Wilder et la censure

Dans le film Embrasse-moi idiot, notamment mais aussi durant toute sa carrière, Billy Wilder dut contourner habilement la censure américaine et plus précisément des ligues de vertu. Dans ce film et à cette époque, se moquer du mariage n'était pas de bon ton et de plus il était impossible de montrer le nombril nu d'une femme, c'est pourquoi il "habilla" Kim Novak d'un diamant.

Caricature

Le grand Dean Martin nous épate par son naturel dans ce film. Il est le même à la ville comme à l'écran, le Dino italien, crooner, aimant les femmes et l'alcool. Il s'auto pastiche totalement !

Jouant son propre rôle dans ce film, nous retrouvons un Dean Martin plus vrai que nature. Dès le début du film lorsqu'il sort de son récital, toutes les femmes se pâment à ses pieds, et lui adore ça. Il se retrouve ensuite à Climax dans cette petite ville du Nevada et ne va pas se gêner à jouer de son charme et à flirter avec celle qu'il croit être la femme du professeur de piano qui l'héberge, un verre de scotch à la main et entonnant une chanson de sa voix sensuelle qui le caractérisait tant.

Le mot de la fin

Film tout public. Ray Walston qui a déjà joué dans la Garçonnière de Billy Wilder, nous montre une excellente prestation alors qu'au départ Peter Sellers devait interpréter le rôle du professeur de piano. Mais ce dernier stoppe le tournage à cause de son état de santé et du fait qu'il ne s'entend pas avec le réalisateur. Certes il n'a pas le charisme de Peter Sellers mais nous apporte une réelle fraîcheur. Kim Novak, belle blonde, nous dévoile ses dons de comédie et nous ensorcelle de sa voix rauque. Quant à Dean Martin, sa prestance, son jeu et sa voix de velours nous envoûte totalement.

Pour les amateurs de Billy Wilder, une comédie plaisante et amusante.

 

Le master original en noir et blanc est bien respecté, le transfert numérique est exempt de défaut de compression. Les défauts d'origine sont peu présents à l'image qui malgré un léger flou sur les arrières plans est tout à fait correct.

La bande originale est en mono, pour le DVD la piste mono est simplement dupliquée sur les deux canaux droit et gauche de la piste dolby digital 2.0. Aucun souffle important n'est perceptible sur les deux pistes proposées (française et américaine).

Un conseil, préférez regarder ce film en version originale, vous prendrez un réel plaisir à entendre la voix de ces superbes acteurs, sachant que la version française est souvent mauvaise dans le sens où les voix françaises ne sont pas toujours adaptées. Dans ce cas rien ne vaut la voix de Dean Martin à celle d'un autre, surtout lorsqu'il chante et qu'ensuite il se met à parler ! Autant savourer la voix originale des acteurs.

A noter, les chansons sont de George et Ira Gershwing. Un pur régal pour ceux qui aiment.

Pas de bonus dans ce DVD.

Il est vraiment dommage qu'il n'y ait que le film dans ce DVD. Cela aurait été précieux qu'il y ait des bonus ou des interviews, notamment les rushs des premières scènes filmées avec Peter Sellers.