Uniformes et jupons courts (Coffret Billy Wilder)

L’histoire

En 1942, alors que la guerre est déclarée en Europe, aux États-Unis, certains souhaiteraient pouvoir engager le pays dans le conflit. Mais en attendant, la vie continue et n’est pas facile pour tout le monde. C’est le constat que fait Susanne (Ginger Rogers), une belle jeune fille qui est montée à New York pour essayer de trouver un travail et éventuellement un mari. Embauchée dans une entreprise de soin capillaire à domicile, elle se rend chez un riche industriel qui tente, une fois de plus, de la peloter. Après lui avoir cassé un œuf sur la tête, elle abandonne son emploi et décide de retourner dans son village natal au fin fond du pays.

Avec juste la somme nécessaire au prix de son billet, elle se rend à la gare, pour constater, dépitée, que les tarifs ont augmentés. Pour pouvoir quand même monter dans train, elle se fait passer pour une petite fille de douze ans. Malheureusement, durant le voyage elle est démasquée par les contrôleurs et parvient de justesse à se réfugier dans le compartiment du Major Philip Kirby (Ray Milland) qui prend cette « enfant » sous sa protection. Pour Susanne, cela va être le début d’un week-end d’enfer…



Critique subjective

Avec « The Major and the Minor », très mal traduit en « Uniforme et Jupon Court », le réalisateur et scénariste Bill Wilder nous propose une gentille comédie avec deux acteurs de premier plan. Partant d’une idée originale de cette jeune femme qui se fait passer pour une petite fille et qui va se retrouver dans une école militaire pleine de 300 adolescents, il multiplie les situations cocasses. Ce film agréable et amusant véhicule également des idées que l’on a maintenant du mal à admettre, avec, en particulier, un sexisme poussé à son paroxysme par l’idée suggérée par l’actrice principale : elle recherche un gentil mari pour simplement terminer sa vie à ses côtés et ne plus avoir à se préoccuper de chercher un travail. Même si, dans le film, les femmes sont plutôt manipulatrices et assez libres, cette idée choque un peu !

Avec de l’humour, une histoire d’amour compliquée et de nombreux quiproquos, « The Major and the Minor » est donc un film sympathique qui vous fera passer une bonne soirée. À condition toutefois de ne pas être allergique a l’anglais puisque le film n’est disponible qu’en anglais avec sous-titrage. A noter que le coffret vendu par l’éditeur comprend également le film « Les 5 secrets du désert » .

Proposé en noir et blanc et en 4/3, ce film propose une image satisfaisante, débarrassée des rayures et des tâches, mais pas exempte d’un grain assez fort. La restauration permet toutefois d’avoir de bons contrastes et donc de profiter du long-métrage dans de bonnes conditions.

Le film est accompagné d’une unique piste sonore en Dolby Digital 1.0 anglaise. La dynamique est satisfaisante, mais la spatialisation inexistante. Pour les spectateurs français, l’éditeur nous offre un sous-titrage dans notre langue.

Le DVD propose un menu assez classique avec des images animées du film. En dehors du chapitrage du film, l’éditeur Carlotta nous offre un documentaire sur Bill Wilder intitulé : « Portrait d’un homme à 60 % parfait ». Ce film de 56 minutes retrace la carrière du réalisateur à l’aide de nombreuses interviews, dont celle de Bill Wilder lui-même. Il parle de son enfance dans l’empire austro-hongrois, de ses débuts de journalistes puis de scénariste pour le cinéma. Il évoque son ‘exode’ vers Hollywood après la prise de pouvoir d’Hitler en Allemagne. Enfin, il parle de sa transition vers la réalisation et de ses différents films. Ce document est intéressant dans son aspect de synthèse historique sur l’arrivée des réalisateurs allemands à Hollywood et l’évolution du cinéma après la Seconde Guerre mondiale.