S1mOne, une star est créée

Titre Original
S1m0ne
Genre
Pays
USA (2002)
Date de sortie
jeudi 5 juin 2003
Durée
115 Min
Réalisateur
Producteurs
Andrew Niccol
Scénaristes
Andrew Niccol
Compositeur
Carter Burwell & Samuel Barber
Format
Dvd 9
Site Internet
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Anglais
Non
Non
Non
Français
Oui
Oui
Non
Le Film
Critique de Christophe Bonnet
Editeur
Edition
Simple
Label
Zone
2
Durée Film
115 min
Nb Dvd
1

A Hollywood, le réalisateur Viktor Taransky (Al Pacino) est sur le déclin. Pour compliquer les choses, il est confronté au départ de Nicola Anders (Winona Ryder), l'actrice principale de son dernier film en cours de réalisation. De ce fait, sa productrice et ex-femme, Elaine Christian (Catherine Keener) met fin à son contrat professionnel mais conserve des liens avec lui dans l'intérêt de leur fille, Lainey (Evan Rachel Wood). A la sortie des studios, dans la terrible solitude de la nuit, un admirateur l'aborde et lui parle d'un logiciel qu'il vient de créer et qui pourrait solutionner tous ses problèmes grâce aux acteurs virtuels, enfin rendus réalistes. Quelques jours plus tard, l'informaticien en question, Hank Aleno (Elias Koteas), décède d'une tumeur au cerveau après avoir pris le soin de faire parvenir à Viktor Taransky le disque dur renfermant le révolutionnaire programme Simulation One. La technologie lui permet alors de reprendre son film prématurément avorté et qui deviendra alors un immense succès grâce à l'actrice virtuelle à laquelle il a donné vie, Simone (Rachel Roberts). Mais les choses prennent des proportions imprévues au point que l'on ne sait plus qui contrôle qui ...

La critique :
Après avoir réalisé le trop méconnu « Bienvenue à Gattaca » (1997) et après avoir écrit le surprenant « The Truman show » (1998), Andrew Niccol nous revient avec son thème de prédilection : les rapports entre la vie réelle et la vie virtuelle, quand présent et futur s’entremêlent. Cette comédie visionnaire aborde le cinéma Hollywoodien, non pas par ses stars internationales généreusement rétribuées ou par les block-busters qui captent l’attention de millions de personnes, mais plutôt sous l’angle de la technologie informatique. Il part d’un constat simple, le numérique permet aujourd’hui des choses autrefois inimaginables et sera, à l’avenir, de plus en plus présent dans les oeuvres. Andrew Niccol ne porte aucun jugement de valeur et ne cède pas au travers de la caricature stérile. Si quelques scènes plaident en faveur du numérique, elles sont toujours contrebalancées par d’autres passages qui en montrent les limites et les faiblesses. Finalement, le spectateur est considéré comme un adulte qui se forgera son opinion de façon autonome : chose assez rare pour être soulignée.

Le casting repose sur un Al Pacino employé dans un rôle inhabituel : un réalisateur plutôt paumé qui retrouve la gloire un peu malgré lui. Si sur le papier on peut être perplexe, il faut bien avouer qu’il s’en sort bien, et même très bien à l’écran ! Il joue sur plusieurs registres, du plus léger au plus grave, avec la même force de conviction. Et même s’il frôle parfois le cabotinage, jamais il ne sombre dans le ridicule. Il emploie son physique, et plus particulièrement les expressions de son visage, avec justesse. Pour s’en convaincre, il suffit de visionner une scène du début puis d’avancer sur les derniers chapitres (merci au passage à la technique du DVD !) dans lesquels il est beaucoup plus marqué et éprouvé par ce qui lui arrive. Mais, il n’est pas seul ; et, pour incarner cette « vactrice » (actrice virtuelle), Andrew Niccol a fait appel à une comédienne canadienne inconnue : Rachel Roberts. En premier lieu, c’est probablement son physique de top model qui a intéressé le réalisateur qui recherchait l’archétype de l’actrice hollywoodienne, une belle jeune femme blonde au sourire éclatant. Néanmoins, elle ne démérite pas, même si son jeu est beaucoup plus limité au niveau des expressions en raison du rôle qu’elle doit incarner. Ainsi, contrairement à Viktor, sa voix, son visage, ses mouvements restent identiques tout au long du film ce qui accentue son caractère virtuel. Elle se joue du temps et des évènements. Elle arrive même à nous troubler car, bien que parlant pour Viktor et grâce à Viktor, elle reste toujours sereine, radieuse alors que son créateur est torturé par ses cas de conscience. Ce dédoublement de personnalité confère à S1mOne une humanité qui nous interpelle. Quoi qu’il en soit, le duo fonctionne à merveille, joue avec bonheur et un juste dosage entre la nature profondément humaine de Viktor et les réactions froides et artificielles (mais pas trop !) de S1mOne.

La réalisation, quant à elle, ne souffre d’aucune approximation majeure et réussit à captiver l’attention sur la totalité de la durée. On peut simplement s’interroger sur la scène de rencontre entre Viktor et Hank Alieno durant laquelle Al Pacino prétend être novice en informatique alors que, neuf mois plus tard ( !), il arbore une aisance déconcertante. Et puis il y a des détails comme le clavier avec des touches « mimic » ou l’obsolète disquette 5 pouces, détails peu cohérents si l’on s’attache à la « haute technologie » du thème du film.
Le traitement visuel et l’emploi des effets spéciaux est très judicieux. Quant au cahier des charges, il n’ était pas très habituel. Et, donner à une actrice réelle une touche virtuelle sans pour autant la transformer en personnage d’animation, l’équipe y est parfaitement parvenue grâce à la technique mais aussi au jeu de Rachel Robert qui contribue grandement à ce résultat (ainsi, l’actrice ne devait pas cligner des yeux pendant les prises pour que S1mOne puisse avoir un visage plus figé qu’un humain). Les personnages sont correctement traités à l’exception de Lainey Christian (Evan Rachel Wood), la fille de Viktor et de Elaine, dont le goût pour l’informatique est trop ouvertement évoqué, alors que son père n’est pas vraiment crédible dans ce domaine après s’être lui-même qualifié de novice. Et puis sa maturité avancée lui enlève une grande partie de spontanéité, mais rien de bien grave sur le fond.

Enfin, la grande force de ce film c’est qu’avec un scénario assez ténu, Andrew Niccol réussit à émouvoir, à faire réfléchir et parvient même à nous surprendre, plus rarement il est vrai. Il ne traite pas uniquement des rapports réalisateur/actrice virtuelle mais ouvre de multiples brèches telles que :
- la superficialité des acteurs et du public.
- les rapports professionnels dans l’industrie cinématographique d’Hollywood y compris entre mari et ex-femme.
- la création d’une « entité » qui échappe au contrôle de son « géniteur ». Le mythe de l’automate redore son blason !
- l’exploitation mercantile du talent, même s’il est virtuel.
- la sincérité des acteurs dans leurs participations aux oeuvres humanitaires

Donc, ce film procure une dose de plaisir, d’émotions, de rire, tout en sollicitant nos neurones. Le tout est fait sans prétention démesurée mais les qualités intrinsèques de cette oeuvre et le bon traitement technique de ce DVD n’ont rien de virtuels, bien au contraire ! Le seul regret réside dans une interactivité en retrait, qui n’exploite que très superficiellement le thème central. Un commentaire du réalisateur ou une option multi-angle avec story-board auraient incontestablement bonifié ce DVD qui reste néanmoins une bonne production.  Dernier point, pour tous ceux qui ont l'habitude de se lever dès le début du générique de fin, restez assis quelques instants supplémentaires une petite surprise vous attend ...

L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1
Dès les premiers instants, on remarque la très bonne définition de l'image. Elle est riche en détails, offre des couleurs saturées et une luminosité toujours en adéquation avec l'ambiance restituée. Quelques scènes se démarquent par des dominantes de couleur (passages des films de Taranski)  dont l'impact est d'autant plus saisissant qu'il n'y a pas d'abus. La qualité des effets spéciaux n'est en rien amoindrie par la restitution de l'image comme, par exemple, la peau de S1mOne qui présente une texture à mi-chemin entre le naturel et l'artificiel.
Un beau travail, le résultat fait plaisir à voir.  

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Anglais
6.1
Deux formats disponibles : VF en DD 5.1 et VO en DD EX.
La VF exploite au maximum les capacités du DD 5.1. La restitution des voies frontales est parfaite et les enceintes surround, bien que plus discrètes, se manifestent avec bonheur. Les dialogues entre Viktor et S1mOne, de part et d'autre de l'écran d'ordinateur, mettent en évidence un mixage très  peaufiné, avec la voix du réalisateur au centre et la voix de l'actrice partout ailleurs, le tout couronné par une réverbération très marquée : impressionnant. Le positionnement des sons n'a d'égal que leur précision. Seuls la dynamique et le canal LFE semblent un peu sur la retenue.
La VO propose un environnement sonore plus enveloppant, par l'ajout de l'enceinte centrale arrière, spécificité du format EX.  Assez peu de scènes sollicitent cette enceinte mais on peut citer le passage du concert (minutes 62 à 65) au cours duquel on est littéralement plongé au milieu du public. Le mixage est tout aussi efficace que celui de la VF, rien à dire. La différence vient surtout de la dynamique et du canal LFE qui s'expriment sans la moindre retenue; la même scène du concert est très significative notamment lors du plan du satellite qui réveille le caisson de graves et pourrait vous fâcher avec vos voisins. Enfin, la reproduction des voix est nettement plus mate en VO alors que dans la VF elles ont une touche plus claire, plus "cristalline". Pour ce point, l'appréciation du résultat réside dans les gôuts personnels.
En conclusion, un traitement audio de tout premier ordre, avec un avantage pour la VO, grâce à l'apport du format EX, mais pas seulement.
 

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
55 min
Boitier
Amaray
Le menu général est précédé d'une séquence qui simule le chargement d'un programme informatique. Une ambiance hi-tech est ainsi instaurée et renforcée par des menus animés et sonores au design futuriste : une réussite visuelle et ergonomique. Quatre rubriques principales sont proposées :
- Le film
- Le choix des langues : la sélection de la VO impose le sous-titrage Français qui ne peut être enclenché d'une autre façon.
- Les chapitres : vignettes animées
- Les suppléments : section bonus à proprement parler
* Cyberstar (7min47 - DD 2.0 - VO s/titrée Français) : Quelques réflexions du réalisateur, des acteurs et des techniciens sur l’utilisation des stars virtuelles. Le ton est plutôt consensuel et l’argumentaire est « politiquement correct ». Mais les propos n’en demeurent pas moins intéressants et agrémentés de quelques touches d’humour. En filigrane apparaît l’idée que les acteurs réels n’ont pas vraiment de raisons de craindre cette concurrence numérique. A noter que les images de quelques interviews (celles réalisées avec incrustation en arrière plan des décors du film) présentent un flou, très gênant visuellement mais qui n’empêche en rien la compréhension totale des propos.
* Les effets spéciaux (6min51 - DD 2.0 - VO s/titrée Français) : Ce chapitre traite plus particulièrement des effets spéciaux et de leur mise en oeuvre. Sans débauche excessive de termes techniques la présentation des principaux effets spéciaux reste instructive et plaisante. On apprend que la scène du concert a constitué la principale difficulté avec l’utilisation de l’hologramme.
* Les scènes coupées (10 scènes pour un total de 24 minutes) :
* Le teaser (1min12 - DD 5.1 - VO s/titrée Français) : d’une efficacité inversement proportionnelle à sa durée, un bel exemple de ce genre d’exercice.
* La bande annonce du film : en DD 2.0 deux options, la VO sous titrée (2min05) et la VF (1min46). Assez efficaces, avec un petit avantage pour la VO légèrement plus longue et qui présente mieux le film sans trop en révéler les clés.
* Les bandes annonces : cinq bandes annonces en DD 2.0 pour une durée de pratiquement douze minutes avec "Austin Power dans Golmember", "Le Seigneur des Anneaux, les deux tours", "Entre chiens et loups", "Les 9 reines" et "Scary scream movie"
De beaux menus à la navigation aisée, deux documents instructifs mais une interactivité perfectible.

Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Teaser