Lord of War

L'histoire

Youri est un jeune fils de restaurateur sans le sou. Fraîchement émigré aux USA, il découvre cependant un secteur d'activité en pleine expantion qui l'intéresse énormément : la vente d'armes à feu. En quelques années il passe de revendeur de quartier à un des plus importants trafiquants et voit ses armes présentes dans les principales guerres du globe.

 

Critique subjective

Andrew Niccol reste un cinéaste sous-éstimé, c'est un fait. Pas people pour un sou, discret et n'enchaînant pas vraiment les projets sur un rythme effrené il est pourtant aussi l'un des cinéastes les plus intéressants apparus ces dernières années. Que ce soit en tant que réalisateur (Bienvenue à Gattaca et l'excellent et pourtant méconnu Simone) ou scénariste (Le terminal, Thruman show) ses films sont toujours marquants et même sans les réaliser contiennent sa patte, sa touche personelle.

Avec Lord of war, Niccol change pourtant pour une fois son fusil d'épaule. Si jusque ici son thème de prédilection, présent dans tous ses scripts, était le contrôle et la manipulation (bien qu'il soit toujours présent, à un autre degré) il s'agit ici avant tout d'une charge cynique et virulente contre le commerce des armes à feu et ceux qui l'alimentent.

 

En conclusion

Tantôt brillante, tantôt maladroite, cette charge anti-armes à feu pêche paradoxalement par une certaine tiédeur. Le film, manquant parfois singulièrement de virulence, s'emploie plus à dénoncer les travers de son personnage plutôt que ceux de sa profession et jamais la question même des armes à feu n'est vraiment posée ni les gouvernements mis en cause (mis à part dans un carton de fin de film). Cela dit, même en l'état, Lord of war reste un film rentre dedans comme on en voit peu.

Malgré un score finalement modeste au box-office mondial Lord of war se fend d'un double DVD collector remplit de bonus à l'intéret variable. Petit revue des forces en présence :

DVD 1. Le premier DVD s'ouvre sur une bande-annonce, ici celle de Underworld 2. Même si le gros des bonus est réparti sur le second DVD, quelques-uns subsistent ici.

* Commentaires du réalisateur : un commentaire intéressant dans l'ensemble si on excepte de trop nombreux blancs. Le réalisateur revient surtout sur ses personnages, leurs motivations, livre quelques anecdotes de tournage ou impressions personelles et met en phase le film avec la réalité des choses

* Bandes-annonces : les bandes-annonces de Lord of War, Mr et Mrs Smith, Underworld 2 et The matador

* Les armes en circulation : les 8 armes les plus fréquement rencontrées dans le monde sont présentés avec à chaque fois un historique et ses caractérisitques techniques

 

DVD2. Comme à l'habitude le gros des supplément est ici stocké sur un DVD qui leur est entièrement consacré.

* Les marchands de mort : un reportage intéressant sur la réalité des marchands d'armes, pas très différente de celle exposée dans le film, on y apprend un tas d'informations pertinentes (par exemple que sur les 600 millions d'armes en circulation légale dans le monde, 250 le sont aux USA) et aussi les conséquences de ce trafic, images (parfois choquantes pour les âmes sensibles) à l'appui (15.10)

* Effets spéciaux : on dirait pas comme ça, mais Lord of war est remplit d'effets spéciaux... invisibles à l'écran (ce qui prouve leur réussite). Ce petit reportage présente donc une partie de cette masse de travail, de la création entière d'une scène (le démontage de l'avion) à l'excellente introduction du film(16.54)

* Making of : un bien grand mot... le reportage est court et présente divers aspect de la production à vitesse grand V. Pour un tel film (aussi compliqué à monter) on aurait grandement apprécié un making-of plus long et détaillé. Celui-ci ressemble quand même beaucoup à un reportage monté pour la TV destiné à vendre le film. Au menu donc, quelques scènes sur le tournage et des interviews eux-aussi pris sur le plateau entre deux prises (20.06)

* Scènes coupées : 7 scènes coupées de courte durée. Toutes anecdotiques elles ne présentent que des informations redondantes avec le film où des petites scènettes par vraiment utiles mais parfois amusantes (la référence à Scarface) (7)

* Interview  - Andrew Niccol : le réalisateur revient sur ses motivations liées au film, sur les personnages et livre quelques anecdotes et réflexions personnelles. C'est un peu redondant entre le commentaire et le making-of mais ça reste intéressant (19.02)

* Interview - Jean-Vincent Puzos : le chef décorateur du film revient sur son implication dans le tournage de Lord of war et explique ses différents choix et la réalisation de certains décors (7.58)

* Interview - Phillippe Rousselet : interview franc d'un producteur qui revient surtout sur les difficultées liées au montage du film et qui annonce sans ménagement qui lui arrive de regretter de s'être lancé dans son financement et ce même si le résultat le satisfait (11.06)

 

Au final ce double DVD déçoit tout de même au niveau des bonus. Il manque un véritable making-of et l'aspect promo est bien trop présent.