En territoire ennemi

Chris Burnett, un jeune lieutenant des forces armées américaines se voit confier, avec son meilleur ami, une mission de reconnaissance dans une zone démilitarisée de l'ex-Yougoslavie. Lorsqu'ils découvrent l'existence d'une fosse commune, leur avion est touché par un missile, et s'écrase. Chris s'en sort miraculeusement, mais il se retrouve vite face à une armée de terroristes à ses trousses. De son côté, l'amiral Leslie Reigart met en place sa propre mission de sauvetage.

Basé sur un fait divers relatant l'histoire du pilote américain Scott O'Grady qui avait été abattu au-dessus de la Bosnie et qui avait esquivé des troupes Serbes hostiles pendant 6 jours avant de se faire secourir par des hélicoptères. Les producteurs ont préféré renoncer à utiliser le vrai nom (pour des raisons judiciaires) au profit de Chris Burnett interprété par Owen Wilson. Owen Wilson a longtemps été une présence de soutien forte dans de nombreux films (Mon Beau-Père et Moi, Armageddon ...) et En territoire ennemi marque le premier rôle principal de l'acteur dans un film d'action. Lorsqu'on vous parle du héros atypique d'un film d'action, vous pensez forcément à Bruce Willis, Arnold et autres confrères. Même Wilson a admis ne pas être le premier choix pour le rôle du protagoniste. Néanmoins, il a beaucoup de choses pour lui dans ce genre de registre. Il est très agéable, jeune, et mêle humour et sérieux avec brio comme l'a montré auparavant un certain John McLane dans Die Hard. Il fait maintenant parti de la nouvelle génération montante qu'Hollywood s'arrâche. Mais, ce qui frappe au premier abord, c'est la mise en scène.

Pour son premier film, John Moore nous épate par sa maîtrise technique de la caméra. Cet irlandais de 32 ans qui a fait ses classes comme assistant opérateur auprès de Neil Jordan, se fait remarquer par la suite pour ses spots publicitaires d'Adidas et surtout, de Sega, où il obtient une récompense aux MTV Music Video Awards. Notoriété oblige, il est contacté par la Fox pour diriger En territoire ennemi. Dans ce film, il développe un sens visuel fort avec une cinématographie très élaborée en employant différentes types de caméras pour un rendu dès plus spectaculaire. Quelques scènes se détachent, comme notamment l'efficace scène dans laquelle l'avion de Wilson est abattu, on suit le F18 essayant d'éluder deux missiles guidés par infrarouge, la tension monte avec les effets de caméra qui nous plonge au coeur même de l'action.

Le problème principal avec ce film, c'est que la plupart du public n'est pas bien informé de la guerre qui a eu lieu dans l'ancienne République yougoslave. Oui, nous savons que c'était une guerre sanglante et que beaucoup de gens innocents ont été tués, mais qui se battait, contre qui, et pour quelle cause, et toutes les questions qui auraient pu aider les novices à comprendre mieux le film si elles avaient été répondues. On peut se demander aussi, comment Burnett a fait pour échapper aux balles pendant tout le film. Dans une scène, Burnett fait expolser une série de mines, mais réussit d'une façon ou d'une autre à rester indemne. Puis dans la scène finale, Il réussit à ne pas être frappé par un escadron entier de soldats tirant avec des armes automatiques dans sa direction alors qu'il court en terrain dégagé. Enfin, on regrettera qu'En territoire ennemi est un de ces films cherchant à profiter de la montée du patriotisme aux Etats-Unis. Il sanctifie des soldats américains et montre tous les non-américains comme des gens épouventables, alors que se sont pour la plupart des anti-musulmans.

Ce film à mi-chemin entre Top Gun et le Fugitif reste quand même un bon divertissement, où les amateurs du genre passeront un agréable moment.

La qualité de l'image est indéniable avec une retranscription fidèle des couleurs choisient par le chef opérateur. La définition est très précise même lors des scènes de combats. On note par contre, quelques défauts de compression mais qui ne gâche rien à cette image sompteuse.

Quelque soit la piste choisit, le spectacle est garantit. La VO 5.1 propose certainement celle qui a les plus belles ambiances, plus détaillée que les pistes françaises, mais encodée un ton en-dessous de la piste VF DTS. Il faut bien reconnaître que la piste DTS est ici détonante, en étant un cran plus haut en terme de dynamique. Les effets surrounds n'arrêtent pas, que ce soit lors de la poursuite en avion (chapitre 6 et 7) ou lors des tirs à l'arme automatique. Les basses sont également très profondes. Enfin, la VF 5.1 est la moins efficace des trois, si l'on peut dire, avec des voix trop mises en avant.

Comme à son habitude, la Fox nous propose en insérant le dvd quelques bandes annonces qui peuvent être passées assez facilement. Côté bonus, on a le droit à deux commentaires audio, un making of et quelques scènes inédites.

-Le premier commentaire audio du réalisateur et du monteur est assez intéressant pour comprendre les choix artistiques qui ont été faits sur ce film. Le metteur en scène s'applique, dès qu'il le peut, à remercier les acteurs pour leur performance.

-Le deuxième commentaire audio des producteurs est vraiment moins passionnant. Il est plus axé sur le côté business du film, de la mise en place du tournage avec entre autre le choix des acteurs principaux.

-Le making of (6mn) relate le tournage sur les deux portes-avions de la Navy. On aperçoit Owen Wilson qui se familiarise avec les avions de chasses en montant à bord. C'est informatif mais vraiment trop court

-Les 7 scènes inédites et modifiées (15mn) sont pour la plupart des scènes rallongées ou qui ont été coupées à cause de leur violence (cadavres décomposés dans la scène du charnier). 2 seulement sont inédites : -le générique de fin qui est partagé en deux, montre d'un côté la découverte du charnier par les émissaires des nations unis et d'un autre côté, l'arrestation de Lokar par la police. L'autre scène est celle où Reigart est relevé des ses fonctions d'amiral au sein de l'OTAN.

-La scène de l'éjection (5mn 25) est une réplique quasi exacte de la scène originale où l'avion est pris en chasse par deux missiles SAM. Cette scène est tournée sous forme de story-boards mêlée d'images de synthèse.