L’enfant sauvage

Titre Original
L’enfant sauvage
Pays
France (1969)
Date de sortie
mardi 20 mai 2003
Durée
87 Min
Réalisateur
Producteurs
Claude Miller
Scénaristes
François Truffaut et Jean Gruault, d'après" Mémoire et Rapport sur Victor de l'Aveyron de Jean Itard (1806).
Compositeur
Antonio Vivaldi
Format
Dvd 5
Informations
Complémentaires
C'est la première fois que Truffaut joue dans l’un de ses films. Il recommencera avec La Nuit américaine et La Chambre verte. Le chef opérateur Nestor Almendros travaille ici pour la première fois avec Truffaut et fera huit films avec lui.
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Italien
Non
Non
Non
Français
Oui
Non
Non
Espagnol
Oui
Non
Non
Anglais
Oui
Non
Non
Allemand
Oui
Non
Non
Néérlandais
Oui
Non
Non
Suédois
Oui
Non
Non
Le Film
Critique de Alexandre Czapski
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
87 min
Nb Dvd
1


Synopsis :

Dans une forêt de l'Aveyron, au début du XIXème siècle, des paysans capturent un enfant sauvage. A Paris, le docteur Jean Itard l'examine et décide de tenter son éducation. Il l'emmène dans sa maison des Batignolles. Avec sa gouvernante, Mme Guérin, il entreprend un long et difficile apprentissage.

 

 

Critique subjective

 

Truffaut

Truffaut était lui-même l’enfant mal-aimé d'une mère qui confia l’éducation de son rejeton à sa famille. Avec Les 400 coups (1959) et L'argent de poche (1976), L'enfant sauvage (1970) appartient à un triptyque de François Truffaut sur le thème de l’enfance. Il transpose les expériences malheureuses de sa jeunesse, et dont il rechigne à parler ouvertement, à celles de l’histoire de Victor, l’enfant sauvage de l’Aveyron. C’est donc sous le couvert d’un fait réel qu’il aborde ce sujet si délicat. Le film est dédié à Jean-Pierre Léaud, acteur favori et « enfant sauvage » de Truffaut qui écrit : « Pendant que je tournais le film, je revivais un peu le tournage des 4oo coups pendant lequel j'initiais Jean-Pierre Léaud au cinéma »…

 

Victor, l'enfant sauvage de l'Aveyron

Le docteur Jean-Marc Gaspard ITARD (interprété par Truffaut), qui entreprit d’éduquer le jeune Victor, est une figure singulière de la pédagogie moderne. Comme le montre le film, ce dernier a consigné par écrit l’ensemble de ses expériences et observations. « Mémoire et Rapport sur Victor de l'Aveyron de Jean Itard » (1806) est une œuvre emblématique : la pédagogie entre science et philosophie. François Truffaut et Jean Gruault (scénariste) se sont donnés pour objectif de faire l’adaptation de ce livre marqué par la conviction, d’Itard, de l’éducabilité. Le film soulève donc les mêmes des question essentielles que le travail du pédagogue : jusqu'où peut aller la volonté d'éduquer ? Et quelles limites ne doit-elle pas franchir ?

 

Une leçon de cinéma

Le film se présente donc comme un reflet de l’enfance peu heureuse de Truffaut, comme une réflexion sur le bien fondé des expériences d’Itard et comme une interrogation sur les origines de cet enfant sauvage. Mais, doté d’un style très épuré et du choix du noir et blanc, le film semble être aussi une réflexion sur la manière dont on faisait les film à l’époque du muet : une sorte de rapport d’observations du réalisateur à propos de ces films tels qu’on les faisait avant et un parti pris esthétique pour replacer l’intrigue dans un certain cadre temporel. Le résultat s’avère être une grande leçon de cinéma qui met en avant la maîtrise du langage cinématographique du réalisateur qui joue avec l’image autant qu’avec le son et la musique.

 

L’enfant au centre des préoccupations ?

Le point de vue n’est jamais celui de l’enfant mais plutôt celui d’Itard. Le spectateur a la sensation d’être un « autre observateur » de l’expérience. Pourtant, malgré les longs monologues du pédagogue consignant ses remarques, le film n’est pas l’histoire d’Itard observant l’enfant. C’est l’enfant seul qui est au centre du film et c’est ce fait qui donne toute la force à cette vision de Truffaut sur l’œuvre d’Itard. La conviction d’éducabilité et la volonté d’éduquer s’efface devant cette seule question : n’était-il pas plus heureux avant ?

 

Une leçon de montage

Le montage, qui utilise parfois les fermetures de l'iris de la caméra pour clôturer une scène, nous propose d’observer l’enfant au travers d’un rond, comme sous le regard d’une loupe ou d’un microscope. C’est aussi le montage qui impose son rythme au film. C’est un rythme dicté par l’évolution de l’enfant. Dans la première partie du film, Victor n’est encore que « l’enfant sauvage de l’Aveyron », les plan se succèdent rapidement. L’enfant apparaît, puis disparaît. La caméra a du mal à le saisir. En même temps que l’entreprise d’éducation d’Itard et que l’emprise de la civilisation imposent à l’enfant leurs marques, le rythme ralentit, les plan sont plus longs et leur enchaînement plus posé. L’une des scènes clef du film, celle durant laquelle Itard teste le sentiment de justice de l’enfant, est un long plan séquence. Victor est présent à l’image presque constamment. Quand il quitte le champ, le spectateur se trouve immédiatement marqué par le doute et participe plus activement aux interrogations du pédagogue.

 

Comme un reflet ?

Truffaut joue aussi avec les symboles. De nombreuses images, lourdes de sens, se font écho dans le film. Ce sont celles de l’enfant, dans la nature, grimpant aux arbres, qui répondent à celle de Victor qui, en tâtonnant, monte pour la première fois les escaliers de la maison d’Itard. Ce sont aussi celle de Victor, face à un miroir, qui essaye de saisir l’image de la pomme (celle de la connaissance ?) qu’Itard lui tend au dessus de la tête. Plus tard dans le film, on retrouve Victor s’amusant d’un miroir. Ne sommes nous pas tentés, encore, grâce à cet enfant jouant avec son image, d’y voir un autre clin d’œil de Truffaut qui, dans ce film, joue avec le spectre de son enfance.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.33:1


Le master laisse apparaître quelques traces : des griffes et quelques points de poussière disséminés sur l’ensemble du film. On distingue aussi une sorte de scintillement qui provient sans doutes de la nature du support originel du film. On devine le grain de la pellicule. Pourtant ces défauts ne sont jamais dérangeants. Le film, dispose d’un très beau contraste : les images de l’enfant dans la forêt en sont particulièrement représentatives. On pourrait presque compter les feuilles sur les arbres. A cause de tous ces petits défauts, qui sont aussi des caractéristiques du support « pellicule » 35 mm utilisé, il est bien difficile de juger de la qualité de la compression. Disons que l’ensemble est plus que satisfaisant.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Allemand
2.0
Anglais
2.0
Espagnol
2.0
Français
2.0
Italien
2.0


L’édition nous propose plusieurs pistes assez identiques d’un point de vue technique. C’est donc à la version originale Française que nous nous intéresserons en particulier. Celle-ci dispose d’une dynamique insuffisante, de peu de basses. Finalement d’une gamme de fréquence peu étendue. Est-ce dérangeant ? Bien sur que non. Un remastering aurait, sans doutes, dénaturé le film. Tel qu’il est présenté, il garde la saveur des vieux films dont Truffaut s’est inspiré de la forme pour cet enfant sauvage.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
2 min
Boitier
Amaray


Rien, malheureusement, a part cette bande annonce originelle, en anglais, du film.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
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