Sans Issue

Will Shaw part rejoindre ses proches en vacances en Espagne, mais les retrouvailles seront de courtes durées. Après s’être absenté un moment du bateau familial, il remonte à bord et découvre que tout le monde a disparu. Partant à leur recherche, le jeune homme apprend que son père est un agent de la CIA, impliqué dans la disparition de documents importants. Sa famille prise en otage, il n’a d’autre choix que de se lancer dans une course contre la montre infernale pour la sauver.

Si vous êtes fans de la série « Les Tudors », l’acteur Henry Cavill, ne vous est pas étranger puisqu‘il interprète Charles Brandon, pour les autres vous entendrez bientôt beaucoup parler de lui puisqu’il portera la cape et le slip de « Superman » dans la nouvelle version de Zack Snyder (300). Et rien de mieux pour faire patienter le retour du héros à la Kryptonite, qu’un film d’action. Et « Sans issue » est à coup sûr, le meilleur moyen de faire attendre les impatients. Car l’acteur est en pleine forme physique et il le montre dans ce film au scénario assez banal, mais à la dynamique particulièrement efficace.

Car il faut bien le dire, il n’y a pas grand-chose de neuf dans la trame de ce film, on commence même à en avoir plein le dos de voir toujours les mêmes clés utilisés, comme le méchant qui est obligatoirement du Moyen-Orient, un père qui est obligatoirement l'inverse de ce qu’il prétend être, et un gentil qui se bat pour sauver sa famille, avec un revolver qui semble être à recharge permanente. Mais en définitive, les amateurs du genre ne recherche pas forcément une trame qui sorte de l’ordinaire, ce qu’ils veulent c’est un film qui sait maintenir un rythme, suivre une dynamique régulière et surtout donner du spectacle et en mettre plein les yeux.

Et c’est le cas ! Le réalisateur Mabrouk El Mechri (JCVD) aime le cinéma d’action et le prouve à chaque plan. Il impose un style, fait des clins d’œil permanent, particulièrement autour de Bruce Willis, dont il n’hésite pas à utiliser les ficelles qui l’ont rendu célèbre. Les regards en coin, le sourire au bord des lèvres qui donne l’impression qu’il sonde les âmes, etc… Une bonne idée qui se révèle un peu maladroite, puisque l’on sait dès le départ que le père n’est pas celui qu’il dit être. Mais le réalisateur s’en fiche. Il semble s’amuser beaucoup à utiliser tous les codes du genre pour mieux coller au genre qu’il traite dans ce sujet. Pour cela, Mabrouk n’hésite pas à en rajouter, des effets de caméras tournant autour du héros, des courses poursuites effrénées, et une visite touristique de Barcelone par-dessus le marché.

Pour cela, le réalisateur peut s’appuyer sur les qualités de son acteur principal. En effet Henry Cavill (Les immortels) ne ménage pas sa peine. Il se démène comme un beau diable, parvient même à donner une composition particulièrement crédible en victime dépassée par les évènements. Si le reste de la distribution n’offre que le minimum syndical, Bruce Willis en tête qui ne semble toujours pas décidé à retirer sa peau de John McLane, et Sigourney Weaver (Avatar) se cantonne à celui de l’agent de la CIA trouble et sans véritable relief. Le film repose entièrement sur le charisme d’Henry Cavill et celui-ci s’en tire particulièrement bien.

En conclusion, « Sans issue » n’est pas forcément le film le plus révolutionnaire du moment, mais la mise en scène est suffisamment efficace pour offrir de bons moments de bravoure et donner au spectateur un spectacle à la hauteur de ses attentes. L’ensemble repose principalement sur la composition énergique d’Henry Cavill.

Une image soignée qui montre le soin apportée à l’ensemble. Car si le film ne brille pas par son originalité, il bénéficie d’une image remarquable avec un piqué minutieux. Les contrastes mettent parfaitement en valeur les paysages de Barcelone et les scènes moins lumineuses ne souffrent pas trop d’un déséquilibre.

Une piste Dolby Digital 5.1 qui ne fait pas dans le détail, et se montre rapidement en dessous du projet lui-même. Les scènes d‘action bénéficient assez peu d‘une véritable mise en valeur, et même si l’ensemble des canaux est mis à contribution. Le résultat est très loin d'être à la hauteur de l’attente.

Côté bonus, en revanche c‘est aussi la déception, les interviews de l’équipe du film qui se résument la plupart du temps à l’utilisation permanente de superlatifs. Epuisant au final !