Le maitre de musique Jean-Sébastien Bach après s’être vu
refusé par l’empereur son congé lors de la journée portes ouvertes du
conservatoire de musique, doit donner un cours de musique à l’ensemble des
élèves d’un jour.
Le comédien Alexandre Astier débarque là où on ne
l’attend pas, mais alors pas du tout et en l’occurrence dans un one man show
ayant pour personnage principal Jean-Sébastien Bach. L’occasion pour l’artiste
de nous montrer une facette finalement assez méconnue de son talent : La
musique. Alexandre Astier semble maitriser l’art de la composition sur le
bout des doigts et nous le fait partager de la manière la plus drôle qui soit.
Comme il l’avait fait avec le roi Arthur, le comédien appose sa touche
personnelle, son phrasé si particulier, avec ses répliques anachroniques et ses
moments de bravoures scénique.
Mêlant des instants d’émotions autour de la vie du
célèbre compositeur Allemand, Alexandre Astier joue les virtuoses, et parvient
à nous capter, presque à nous hypnotiser. On rit beaucoup, on s’émeut aussi de
la vie si torturée et torturante pour un
homme de son génie. Dans les moments d’inspirations incroyables, il y a le sketch
de la composition, où Astier/Jean Sébastien Bach en mangeant un sandwich a
subitement une inspiration, et se met à composer frénétiquement. Un moment
incroyable où l’on rit mais où l’on s’extasie de la connaissance saisissante et
remarquable de l’artiste aux commandes de son clavecin.
Mais Alexandre Astier sait aussi prendre le public à
revers et lors du sketch où Jean Sébastien Bach se rend ivre à l’église pour
écouter la chorale des enfants interprété son œuvre. Et fait un parallèle avec
la douleur d’avoir perdu deux de ses enfants dans la même année. L’artiste puise
dans la véritable existence de son personnage pour le rendre touchant, pour
créer des poses dans son spectacle. Pour que le public puisse rire, mais aussi
s’émouvoir d’un artiste déchiré par son existence parfois lourde à porter.
En conclusion, « Que ma joie demeure »
d’Alexandre Astier est un spectacle original où l’artiste passe du rire aux
larmes, de la comédie à la musique. Il fait preuve d’une grande maitrise
musicale, avec un ton toujours aussi décalé que dans la série
« Kameloot ». Un fabuleux instant de théâtre et de musique à partager
en famille.
Dans l’ensemble l’image est de bonne tenue avec des
couleurs bien pesées et des contrastes qui donnent une véritable profondeur à
l’ensemble. Le spectacle oscille entre environnements à luminosité sobre, blanchâtre
et une scène plus éclairée dans les tons jaunes sans beaucoup de distorsion.
Côté son la piste stéréo est un peu décevante toutefois,
puisqu’elle ne met pas suffisamment en valeur la musique qui habille le
spectacle, notamment les chants religieux. Même si dans l’ensemble la piste
stéréo est suffisante pour un One Man Show, ici elle parait un peu fade et fait
perdre le volume que le spectacle gagnait en salle.
Il est tout de même assez rare dans une édition de
spectacle de trouver une section bonus intelligemment menée. C’est justement le
cas avec ce spectacle d’Alexandre Astier, avec pour
commencer : « L’expertise d’un Orgue », dans lequel
l’artiste explique avec passion et parfaite connaissance le fonctionnement d’un
orgue d’église. Puis une présentation en forme d’hommage comprenant un
entretient avec l’historien Gilles Cantagrel qui nous parle de la musique de
Jean Sébastien Bach mais aussi de l’homme et nous en dit un peu plus sur ce
qu’il fut réellement. Des bonus tout simplement passionnant !