Stoker

Hum, voilà un film qui intrigue. Quand le réalisateur de Old Boy dynamite et reformate un thriller hollywoodien, ça donne un petit chef-d’œuvre très esthétique saupoudré d'un soupçon d'érotisme. Stocker est édité par la 20th FOX.

Résumé

Après la mort de son père dans un accident de voiture, India, jeune adulte, découvre un oncle dont elle ignorait tout de l’existence. Il vient s’installer avec elle et sa mère. Rapidement, la jeune fille se met à soupçonner l’homme d’avoir sur ses motivations. La méfiance s’installe, mais l’attirance aussi…

Critique

Une esthétique à la fois froide et recherchée

À l'image des menus du DVD, le film propose une esthétique glaciale et recherchée tout utilisant des décors chaleureux, du bois, une décoration qui normalement aurait du donner un cadre chaleureux à l'histoire. Si le film semble intemporel et peu marqué dans une époque, dès que l'on sort du contexte familial on se rend compte que tout se passe de nos jours. Des tonnes de petits détails permettent cette tonalité si originale; le directeur artistique mérite une prime !

Une mise en scène incroyable

J'avoue lancer les films sans savoir qui est derrière. Dès le générique d'ouverture classique, on est frappé par l'intégration des titres dans l'image, de la déconstruction, par la recherche esthétique et les enchaînements de plans. Et ce jusqu'au générique final qui défile à l'envers. Bref, ça surprend comme le passage de cheveux bonds à un champ de blé. On retrouve aux manettes, Chan-wook Park , connu pour sa trilogie sur la vengeance et découvert plus particulièrement avec Old Boy (second film de cette trilogie avec "Sympathy for Mr Vengeance" et "Lady vengeance".). Le réalisateur coréen transforme un thriller qui aurait pu être trop classique en magnifique leçon de mise en scène. On savoure du début à la fin.

Un huis clos haletant

Un peu comme un film de Hitchcock, le huis clos se place avec un nombre de personnes limité. Bien entendu, l'originalité est de nous perdre, nous mener sur de fausses pistes entre cet oncle énigmatique, cette jeune fille timide et cette mère sensuelle. Quelques autres personnages arrivent et disparaissent mystérieusement. Mais la force du scénario, de la mise en scène et des personnages est d'insuffler une dose de sexualité perverse incroyable ... pour un film américain. Je n'en dis pas plus, mais 2 scènes resteront dans les mémoires (le piano, la douche) avec une dose d'érotisme soft parfaitement distillé.

Verdict

Une histoire qui captive et surprend (mais à réserver à un public averti) dans un mode gothique. Le film peut rebuter, mais nous, on a adoré l'histoire, les personnages et la mise en scène.

Excellent master avec une définition (cheveux, textures, etc.) incroyable, des couleurs pastel magnifiques et une compression invisible. C'est un DVD ? Bah oui, tiens !

Excellent rendu des ambiances, action et musique en Dolby Digital aussi bien en Français (très bon doublage) qu'en anglais.

Menus animés et sonorisés.

Point de vue bonus, on trouve la bande-annonce cinéma, 10 minutes de scènes coupées et un making of découpés en thématiques gardant au ton fortement promotionnel. Dommage, on aurait aimé, sur ce film, un commentaire du réalisateur.