Milly et Jess sont deux meilleures amies inséparables depuis l’enfance. Alors que Milly se voit diagnostiquer une grave maladie, Jess tombe enceinte de son premier enfant...
L’amitié et la maladie, voilà deux thèmes chers aux producteurs et scénaristes du monde entier. Deux sujets porteurs qui offrent de multiples possibilités aux scénaristes et autres réalisateurs en manque de trame solide pour toucher un public en mal de larmes. Parfois, le sujet est suffisamment bien traité pour se laisser tirer vers le haut comme cela fut le cas par exemple dans « Love Story » d’Arthur Hiller ou « Philadelphia » de Jonathan Demme ou encore dans une autre mesure « Un été à Osage County » de John Wells. Toutes ces productions ont un point commun : Donner une vision différente de la maladie en insufflant toujours soit une note d’espoir ou dans tous les cas la grandeur d’un combat qui puisse donner un sens à la vie de chacun et de chacune. De ces films ont en ressortait caque fois en se disant que ces malades et leurs procès avaient mené un combat qui ne pouvait rester vain et nous touchait au cœur de notre sensibilité.
Avec « Ma Meilleur Amie », la réalisatrice Catherine Hardwick (Twilight) se lance dans l'exploration des méandres de la maladie et ses désastres sur les personnes qui entourent le malade. En se basant sur le scénario de Morenna Bancks, qui est aussi la scénariste d’une série sur le système social anglais : « Damned », la réalisatrice nous entraîne dans le combat qui ne refuse rien à la vie et à ses plaisirs et la mord à pleine dent pour mieux s’ouvrir aux autres et à elle-même. Mais lorsque le cancer sonne à sa porte, son monde s’effondre et la vie prend une autre saveur qu’il faut aimer à chaque seconde, entre colère et combativité, il ne doit pas y avoir de grande place. Du coup, le scénario inlassablement s’enlise dans le pathos et ne parvient pas à tenir ses promesses. Car au lieu de nous toucher, le personnage de Milly nous fatigue plus et devient chaque fois plus incompréhensible, pour, au final arriver à une fin d’un classicisme dégoulinant.
En commençant par la mise en place de son personnage forcément décalé, croquant la vie à pleine dent, aimant faire des blagues potaches, poussant son amie à se dépasser ou encore à bousculer les codes pour mieux assumer sa personnalité extravertie que la maladie à forcément briser. Et puis ensuite viennent les différentes étapes d’acceptation de la fatalité, Milly s’enfonce dans le grand n’importe quoi, comme si la maladie devait la rendre « Bête à manger du foin ». Oui la seule pensée que la mort vient de sonner à la porte est une épreuve qui peut pousser aux excès mais cela n’apporte pas la facilité ni le n’importe quoi. Les stigmates des traitements, l’ultime voyage, tout cela est un questionnement permanent qui pousse les malades à la colère, à la révolte et met les procès dans une position difficile, mais tout cela se traite avec beaucoup plus de complexité, qu’une simple image d’Epinale dans laquelle tout le monde fait des grands sourires, devient « bon père bonne mère ».
En conclusion, « Ma meilleure Amie » traite du cancer comme on pourrait parler d’une bluette adolescente chez Disney. Ca dégouline de sourire, puis de larmes et de beaucoup de choses pas très passionnantes dans une espèce de naïveté et de facilité assez désarmante Du coup, au lieu de se passionner et d’être touché par cette histoire, qui arrive, malheureusement trop souvent. Le sujet méritait beaucoup plus de finesse et de subtilité dans son traitement