Joue-la comme Beckham

Jess (Parminder Nagra), une jeune anglaise d’origine indienne a pour passion le foot et pour héros David Beckham. Assez douée, elle est remarquée par Jules (Keira Knightley) qui l’invite à rejoindre l’équipe féminine régionale. Mais ses parents, épris de tradition, voient pour elle un tout autre destin : finir ses études et faire un beau mariage ! Jess décide alors de passer outre et de jouer en secret...

 
Critique subjective

 

Joue-la comme Beckham, voilà un titre qui signifie beaucoup pour certains et rien du tout pour d’autres. Pour ceux qui ne le sauraient pas, Beckham, de son prénom David, est un footballeur mondialement connu (sauf aux Etats-Unis), autant pour son talent que pour ses frasques extra-sportives. L’ancien joueur de Manchester United, qui vient de signer au Real de Madrid soit dit en passant, est plus connu auprès des médias pour sa relation avec Victoria Adams (ex Spice Girls) que pour ses coups d’éclats sur le terrain ! C’est un soir de juin 1998 que Gurinder Chadha, la réalisatrice, eu l’idée de demander le soutien à David Beckham pour son film. Ce soir-là, l’Angleterre venait d’être éliminée de la Coupe du monde de football par l’Argentine. Mais ce n’est pas tout, lors de ce match, David Beckham fut expulsé pour un mauvaise geste sur un joueur adverse, et les supporters britanniques en firent leur bouc émissaire. Pour se racheter (pour avoir bonne conscience ?), il offrit gracieusement son image pour ce film. Avec un titre pareil, on pourrait penser que le film va se focaliser sur la star anglaise, il n’en est rien ! Joue-la comme Beckham se penche bien entendu sur le football, mais féminin cette fois, et non masculin. Cependant, le foot n’est qu’un prétexte pour évoquer un tout autre sujet : les difficultés d’intégration de la communauté indienne en Angleterre. Le sujet est évoqué de façon humoristique, comme ce fut le cas en France avec La vérité si je mens (1997) ou aux Etats-Unis avec Mariage à la grecque (2002), et force est de constaté que le pari est réussi. Le succès est planétaire, de l’Angleterre, à l’Inde en passant par les Etats-Unis, le film séduit le public comme les critiques (cf. les nombreux prix aux différents festivals).

 
Un scénario autobiographique

 

Joue-la comme Beckham dépeint la vie d’une famille indienne, épris de tradition et de culture. La réalisatrice et co-scénariste du film, Gurinder Chadha, a inclus de nombreux éléments autobiographiques dans l’histoire, comme le quartier londonien de West London où se déroule l’action, mais aussi les relations conflictuelles entre son père et elle. Dans le film, on retrouve cette opposition parentale. Jess (Parminder Nagra) désire jouer au football, ses parents s’y opposent catégoriquement, préférant qu’elle soit à la maison pour apprendre à être une bonne épouse. Le film pourrait délivrer le message suivant : ce qui plait aux enfants ne plait pas nécessairement aux parents. Ceci est aussi bien valable dans la communauté indienne que dans une famille britannique. On le remarque dans le film avec le désaccord entre Jules (Keira Knightley) et sa mère au sujet du foot.

 

 

Un choix judicieux

 

Pour donner vie à cette histoire, la réalisatrice s’est attachée les services d’acteurs plus ou moins confirmés. Le rôle de Jess est tenu par l’inexpérimentée Parminder Nagra et celui de Jules / Juliette fut confié à la sublime Keira Knightley. Parminda Nagra, actrice d’origine indienne, était une novice, elle fut repérée par Gurinder Chadha lors d’une représentation théâtrale. Keira Knightley au contraire, fait du cinéma depuis sa plus petite jeunesse, on a pu la voir à l’âge de 14 ans dans Star Wars : Episode 1 (1999), dans The Hole (2001) ou dernièrement dans Pirates des Caraïbes : la légende du Black Pearl (2003). Prochainement, elle apparaîtra dans Le Roi Arthur d’Antoine Fuqua. Sa côte à Hollywood est à la hausse ! Dans Joue-la comme Beckham, les filles sont énergiques et agréables, toutes les deux apportent beaucoup d'esprit, d’émotion à leurs personnages respectifs. Notons également les bonnes performances de Jonathan Rhys-Meyers (Velvet Goldmine) et d’Anupam Kher (plus de 130 films à son actif).
Bilan
Une formidable comédie, pleine d’esprit et de moralité, soutenue par un superbe casting ! Les mauvaises langues diront que le scénario est prévisible, mais le but d’une comédie n’est-il pas de rendre les gens heureux.

Le transfert 16/9 du film sur le DVD est parfaitement respecté. L’image est vraiment belle. Les couleurs sont fidèles à la réalité avec notamment des tons verts respectés concernant les nombreuses pelouses. La définition s’avère également de bonne tenue. En outre, le master ne présente aucune saleté ou autres points blancs. Enfin, la compression est maîtrisée, juste quelques petits fourmillements de temps en temps. Une image presque parfaite.

Deux pistes audio sont proposées sur le DVD : la VF Dolby Digital 5.1 et la VOST Dolby Digital 5.1. Peu de différences à signaler entre les deux pistes, elles sont équivalentes. Côté technique, la piste possède une large ouverture des canaux sans toutefois tomber dans le déluge sonore. Les enceintes sont utilisées à bon escient, sans subterfuge ! Par conséquent, les effets localisés sont peu nombreux durant le visionnage mais ils ne sont pas absents, comme par exemple, le passage d’une voiture sur la surround gauche ou la voix de Jesse sur la frontale droite. Une piste à la hauteur du film, ni plus ni moins, bien au contraire !

Menus


Les menus sont animés avec pour fond sonore la (très réussie) chanson du film « Hot Hot Hot. »


 
Suppléments (vost)

 

· Commentaire audio de la réalisatrice Gurinder Chadha et du co-scénariste Paul Mayeda Berges. Cet exercice n’a pas l’air d’être une spécialité pour les deux intervenants, certes, les anecdotes sont amusantes mais sinon on s’ennuie ferme (le commentaire est ponctué de nombreux blancs.) Quelques phrases retiennent tout de même notre attention, par exemple, la réalisatrice nous apprend que l’intrigue est fondée sur son propre vécu. Au final, le commentaire s’avère peu emballant !

 

· Les scènes coupées (15’). Dix scènes coupées sont présentes dans cette section sans commentaire audio de la réalisatrice. La première est : « Je m’en moque maman » (56’’). Jules et sa mère sortent de la boutique de lingerie et rencontrent un groupe de garçons. Une scène qui montre le caractère "garçon manqué" de Jules. La deuxième est : « Dire qu’on est parentes » (58’’). Jesse et sa soeur se disputent. L’intérêt de cette scène est bien mince ! La troisième est : « J’ai trimé ici toute la journée » (20’’). Jesse n’a rien acheté pour le mariage de sa soeur, sa mère est furieuse. La quatrième est : « Ca te donnera de grandes possibilités » (1’38’’). Les parents de Teetu, le copain de Pinky, ne veulent plus qu’il se marrie avec elle. Jesse essaie de la consoler. La cinquième est : « C’est que j’aime encore Pinky » (1’45’’). Teetu vient s’excuser du comportement de ses parents auprès de ceux de Pinky. Cette scène n’est pas indispensable dans le film. La sixième est : « Spice Girl » (1’). Jesse et sa mère parlent de Beckham et notamment, sa coupe de cheveux. La septième est : « Rouge tomate » (40’’). Les copines de Pinky se moquent de la couleur de sa robe. La huitième est : « C’est un grand jour » (1’19’’). Jour du mariage de Pinky avec présentation des deux familles. La neuvième est : « Bataille pour la caméra » (1’41’’). Scène allongée déjà présente dans le film. La dixième et dernière scène est : « Festivité du mariage » (4’08’’). Aucun dialogue, juste des danses. On comprend pourquoi elle fut réduite !


· Les coulisses du tournage (15’10’’). Making of du film avec les interviews de l’équipe (réalisatrice, acteurs), des images du film et des coulisses. Les interviews abordent les thèmes habituels dans ce genre de reportage : l’histoire, le caractère des personnages, les relations acteurs-réalisatrice et quelques anecdotes. On aurait aimé que les deux actrices principales se livrent plus, leurs interviews sont vraiment trop courtes !


· Joue-la comme « Corinne Diacre » (7’16’’). La capitaine de l’équipe de France de Football parle de l’origine de sa passion pour le ballon rond, de sa semaine type d’entraînement, de la différence entre le foot féminin français par rapport aux Etats-Unis et un peu du film. Une interview spéciale pour la France !


· Le Aloo Gobi (14’56’’) : - « Qui veut cuisiner le Aloo Gobi ? » La réalisatrice, accompagnée de sa mère et de sa tante, nous concocte une spécialité indienne à base de pommes de terre (Aloo) et de chou-fleur (Gobi). Un supplément étonnant mais très appréciable, surtout pour les fins gourmets !  - « La fiche-cuisine du Aloo Gobi. » Tous les ingrédiens nécessaires pour effectuer cette recette sont énumérés.


· Le vidéo-clip « Hot HotT Hot » (6’13’’). Le vidéo-clip est en fait un mixage d’images du film, des coulisses du tournage et des acteurs chantant « Feeling Hot Hot Hot ». Le clip ne dure que 2mn 50s, le reste est une sorte de bêtisier montrant Victoria Beckham, le sosie de David Beckham et les deux actrices principales en train de chanter la chanson.


· Bande-annonce du film (4’) en VF et VOST.


· Liens internet vers le site officiel français du film.