Le Caméléon

L'histoire :
Alors qu'il n'était qu'un enfant, Jarod (Michaël T. Weiss) a été enlevé et placé dans un Centre obscur de recherches où de nombreux tests d'intelligence sont effectués sur lui et d'autres êtres tombés entre les mains de scientifiques peu scrupuleux. Mais, un jour, il échappe à leur surveillance et part en quête de son passé volé. Doué de capacités hors normes, il peut se fondre dans le monde en adoptant de multiples identités. Dès lors, les aventures se multiplient au rythme de la traque dont il fait l'objet.


 
La critique : Cette série, sans nul doute, vous tiendra en haleine de par sa structure en puzzle. Chaque nouvel épisode, chaque nouvelle aventure vécue par le séduisant Jarod (Michaël T. Weiss) au regard rusé vous entraîne un peu plus avant dans les méandres de son passé en distillant ici ou là quelques bribes d'informations. Vous l'aurez donc compris, vous pouvez aussi participer à la reconstruction de son identité en vivant à ses côtés des aventures qui le mènent d'un lieu à l'autre sur le territoire américain. Au coeur de chaque épisode s'intercalent des images d'archives, en noir et blanc, qui sont les témoins des multiples expériences menées sur Jarod et qui permettent d'entrevoir des personnes, de simples silhouettes parfois, de surprendre des propos qui lèvent un pan du voile sur le mystère entourant ce Centre, mais jamais trop pour ne pas déflorer l'intérêt de la série. En outre, au-delà de cette narration, ce sont des leçons d'humanité, de morale, de détermination et bien d'autres qui se dégagent de chaque nouvelle aventure. Tantôt compatissant au sort de cet être floué par un destin hors du commun, tantôt vibrant au rythme de la traque, la série se joue de vos émotions pour votre plus grand plaisir.

 

 

L'intrigue est attachante mais elle le serait peut-être moins si, comme vous avez pu le percevoir, elle n'était pas supportée par un casting judicieux. Michaël T. Weiss, par la sensibilité qui émane de sa personne, incarne son personnage à la perfection. Sincère, naïf comme l'enfant qu'il n'a jamais pu être, son jeu et ses manies (son attrait pour des sucreries qui vous rappelleront sûrement des moments de votre propre enfance, son goût pour tous les gadgets du rayon "farce et attrape") sont touchants. Serein, il fait face à toutes les situations qu'il rencontre et, tel un justicier, il cherche réparation pour toutes les victimes d'injustices. Rusé, il déjoue toujours les pièges que lui tend la belle et ténébreuse brune, Mlle Parker, interprétée par Andrea Parker, dont la mission n'est autre que de  capturer et de ramener le fugitif au Centre avant qu'il ne découvre la vérité. Dure, exigeante, intransigeante, égoïste, sa froideur laisse néanmoins filtrer une grande sensibilité, une grande fragilité. Loin d'être sans coeur, cette personnalité n'est qu'une carapace qui cache, pour elle aussi, de terribles blessures entourées de mystères et auxquelles le Centre n'est pas étranger. Dès lors, ce n'est plus une identité qu'il faut s'évertuer de reconstituer mais deux. Enfin, le Docteur Sydney Green , auquel Patrick Bauchau prête ses traits, forme avec la jeune femme un duo de charme et de choc partagé entre l'adrénaline de la chasse et le désir plus ou moins avoué de seconder ce fils, que la science lui a confié, dans sa quête de la vérité. A ce trio s'ajoutent d'autres protagonistes qui, au fil des épisodes, prennent de l'ampleur et installent de nouveaux questionnements.

 


Conclusion : Mystère, suspense, action, tendresse, révélations, tout est réuni pour non seulement vous faire passer un agréable moment mais aussi pour solliciter votre réflexion. Moins simpliste qu'elle pourrait paraître au premier abord, cette série soulève la fameuse question existentielle qui, plus ou moins inconsciemment, taraude chacun d'entre nous : Qui suis-je ?

 


Les Episodes :
1.01 : Le chat et la souris
1.02 : Chaque tableau a son histoire
1.03 : Pilote de chasse
1.04 : Les jeux sont faits
1.05 : La pendule en carton
1.06 : Servir et protéger
1.07 : Un virus parmi nous
1.08 : Le premier Noël de Jarod
1.09 : Chute libre
1.10 : Question de courage
1.11 : Equipe de déminage

 

 



 

 

La restitution de l'image se révèle convaincante. Quelques plans laissent apparaître un grain disgracieux et sur  certains passages la compression a du mal à suivre (plus particulièrement visisble lors des scènes d'action). Mais ces défauts ne pénalisent pas trop l'image dans la mesure où ils sont assez rares et peu accentués.

Le Dolby Digital 2.0 se charge de la restitution des versions originale et française. Il s'en sort très bien, notamment grâce à sa dynamique. La VF offre un confort supérieur en raison d'une plus grande précision des détails. Mieux fournie en "micro-informations" sonores, elle gagne en relief avec même un semblant de profondeur, dans la mesure du possible pour ce type de format audio. Finalement, le seul regret concerne l'absence de choix en multicanal, mais le plaisir passera quand même par vos oreilles ...   

Les menus : Ils se limitent à quelques vignettes animées d'images furtives de scènes sur un fond sonore plutôt crispant car répétitif donc, pour le moins austères. Ils ne proposent que les titres des épisodes et le choix des langues, limité à la VF et la VO sous-titrée, sans rappel du format audio. 

En dehors de cela, l'interactivité n'offre rien en suppléments, c'est fâcheux et très regrettable. Heureusement, un effort devrait être fait de ce côté -là pour les prochains coffrets. Espérons que ce ne soit pas qu'une parole en l'air !!