Comment voler 1 million de dollars

L'histoire

 

Charles Bonnet (Eli Wallach) est un membre de l’aristocratie parisienne qui possède un superbe hôtel particulier dans la capitale et de nombreuses œuvres d’art. De temps à autre, il vend certaines de ces œuvres aux enchères, au grand désarroi de sa fille Nicole (Audrey Hepburn)… ces œuvres sont en effet des faux !

Par orgueil, Charles accepte de prêter une magnifique statuette, la Vénus de Cellini à un musée. Réalisée par son grand-père, cette statuette est aussi fausse que les peintures qu’il réalise lui-même dans son atelier secret. Le soir du vernissage, un intrus profite de l’absence de Charles pour s’introduire chez lui afin d’examiner l’un de ses tableaux de Van Gogh. Nicole intercepte le cambrioleur, qui n’est autre que Simon (Peter O’Toole), un détective spécialisé en œuvres d’art…

Critique subjective

« Comment voler un million de dollars » a été réalisé en 1966 par William Wyler, qui s’était illustré par la réalisation de « Ben-Hur » et de « Vacances romaines ». Il change ici complètement de style en dirigeant une comédie légère, avec une belle histoire d’amour et du suspens. L’histoire en elle-même n’est d’ailleurs pas très originale, mais la qualité du film vaut surtout par ses acteurs principaux : Audrey Hepburn et Peter O’Toole.

L’action se passe entièrement à Paris, mais on ne verra pas beaucoup la capitale et les plans extérieurs en voiture ont été rejoués en studio avec les images défilant en arrière-plan (comme souvent à cette époque). Les nombreuses scènes d’intérieurs bénéficient de très beaux décors, à défaut d’être très grands, comme ce placard à balais dans lequel les acteurs passe vingt bonnes minutes du film !

Audrey Hepburn joue le rôle d’une jeune femme française de la haute bourgeoisie. Son personnage est frais et naïf, ce qui n’était pas évident à jouer à l’âge de 37 ans. Pourtant, l’actrice nous démontre à nouveau l’étendue de son talent en parvenant parfaitement à insuffler une âme dans son personnage. Nicole est dynamique, émancipée (elle travaille) et un peu fleur bleue. Elle refuse toutefois de se laisser mener par les évènements, même si elle ne peut résister au charme du beau Peter O’Toole.

Ce dernier montre ici qu’il est capable d’interpréter à merveille n’importe quel rôle. Après son extraordinaire prestation dans « Laurence d’Arabie », il n’avait pourtant plus rien à prouver. Il faut dire qu’il a aussi le physique de l’emploi : un beau brun aux yeux bleues, jouant de son charme naturel avec espièglerie et une certaine effronterie à laquelle aucune femme ne pourrait résister.

De ces personnages assez caricaturaux, ces deux acteurs d’exception parviennent à faire un couple attachant. Les multiples rebondissements comiques vont ajouter du piment à cette histoire d’amour, comme une cerise sur un déjà délicieux gâteau. Déjà doté de ces sérieux atouts, ce film y ajoute un esprit « bon enfant » qui a totalement disparut des films d’aujourd’hui.

A aucun moment on ne verra ici de violence, d’insultes, de gros mots, de tenues dépravées. Tous les personnages sont naturellement polis, élégants, respectueux. William Wyler n’a pas non plus jugé nécessaire de mettre des femmes nues ou des scènes de sexe pour attirer les spectateurs ! Enfin, tous les acteurs ont une diction parfaite qui rend même le film assez facile à suivre si vous avez quelques notions dans la langue de Shakespeare.

Ce film, qui pourra être vu par toute la famille, est donc un véritable régal. On y rit beaucoup, on est ébahi par le talent des acteurs et le plaisir est total durant deux heures. On en demande pas plus au septième art et ce DVD, à défaut de valoir un million de dollars, méritera amplement sa place dans votre collection.

L’image du film est assez belle dans l’ensemble, avec un grain très « cinéma » et des couleurs précises et éclatantes (ce qui est important pour un film qui parle de peinture !). La définition est généralement bonne, avec des arrières plans précis et souvent très détaillés. On note tout de même de légers fourmillements dans certaines scènes, surtout lors des extérieurs. Le film n’est pas non plus exempt de petites tâches blanches qui apparaissent de temps à autre, sans parvenir à gâcher le spectacle.

Le film a été tourné en son monophonique et l’éditeur n’a pas souhaité transformer cette piste sonore, ce n’était de toute façon pas nécessaire vu la nature du sujet. Le DVD nous propose donc des pistes sonores au format Dolby Digital 2.0 Mono, dont une piste française et une version originale anglaise.La piste française est à éviter : elle est terne et manque singulièrement de dynamique. Les bruitages en sont pratiquement absents et la musique fortement atténuée. Seul les doublages sont de bonne qualité, mais on aura tout de même intérêt à préférer la version anglaise (sous-titrée si nécessaire). Cette version originale est en effet de très bonne qualité, avec une bonne dynamique et parvient même à donner une certaine ampleur à l’ensemble du spectre sonore. De plus, vous aurez le plaisir de bénéficier jusqu’au bout des qualités des deux acteurs principaux dont la diction est exemplaire pour ce film dont l’intrigue n’est de toute façon pas difficile à comprendre.

Pour cette édition, l’éditeur FPE ne nous propose aucun supplément et les menus sont minimaliste : pas d’animation ni même de son.