Tueurs nés (Collector)

Titre Original
Natural born killers
Genre
Pays
USA (1994)
Date de sortie
mercredi 12 mai 2004
Durée
122 Min
Réalisateur
Producteurs
Jane Hamsher, Don Murphy, Clayton Townsend
Scénaristes
David Veloz, Richard Rutowski, Oliver Stone, Quantin Tarantino
Compositeur
Trent Reznor, Brent Lewis
Format
Dvd 9
Site Internet
Informations
Complémentaires
Malgré sa réputation sulfureuse, Tueurs nés a été récompensé à maintes reprises, notamment lors du festival de Venise en 94 (prix spécial du jury et de la meilleure actrice pour Juliette Lewis), ainsi qu'au Golden Globe en 95 (Meilleur réalisateur pour Oliver Stone).
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Anglais
Non
Non
Non
Français
Oui
Oui
Oui
Le Film
Critique de Frédéric Hebert
Editeur
Edition
Director's cut
Label
Zone
2
Durée Film
122 min
Nb Dvd
2


Synopsis :

Quelle aubaine pour les médias que le couple formé par Mickey et Mallory Knox ! Ils sont beaux, jeunes et amoureux. Mais ce sont surtout de dangereux assassins qui tiennent la police en échec. Monopolisant la télé, la radio, les journaux, ils vont devenir, l'espace de quelques semaines, des héros pour le peuple américain ...

Critique :

Né de l'imagination de Quentin Tarantino, celui-ci, en raison des multiples réécritures dont a fait l'objet son script original, renie le film. Mais on retrouve tout de même, à travers certains détails, la "touche" du réalisateur de Pulp Fiction, notamment avec les noms de certains personnages très proches de ceux utilisés dans Reservoir dogs. Tarantino, tout de même très rancunier, aurait notamment conseillé Michael Madsen de refuser le rôle de Mickey, alors qu'il fut envisagé pendant un temps. Au final, même si le réalisateur est crédité au générique, il est incontestable que Tueurs nés le film, c'est au vu du résultat, surtout un projet pensé par Oliver Stone.

Tueurs nés c'est avant tout une formidable mise en scèneOliver stone n'a pas hésité à utiliser tous les formats de film possibles et inimaginables pour aboutir à cette oeuvre. Dix-huit formats au total ont été utilisés (du 35 mm à la vidéo en passant par le 16 mm et le 8 mm). L'image passe de la couleur au noir et blanc et va jusqu'à même insérer des morceaux animés. Ce patchwork de procédés techniques donne au film ce côté psychédélique qui est vécu par le spectateur comme un mauvais trip, et qui fait de tueurs nés une oeuvre certes, irrévérencieuse, mais tout à fait unique dans son genre. Difficile d'ailleurs de classer Tueurs nés. Le film passe, en effet, allègrement du drame à l'horreur, et nous offre même une parodie de sitcom. Le tout aurait pu donner un résultat brouillon, mais c'était sans compter sur la mise en scène  exercée d'Oliver Stone, qui fut récompensé au Gloden Globe en 1995, en recevant le prix mérité du meilleur réalisateur.

Tueurs nés c'est ensuite des acteurs, dont l'interprétation sans failles est, sans nul doute, l'une des grandes qualités du film. Dans ce monde de taré, saluons surtout la performance de Robert Downey Jr, à la fois drôle et pathétique, interprétant Wayne Gale, journaliste puant d'arrivisme, adultère et opportuniste, toujours à l'affût du moindre scoop, et qui n'hésite pas à prendre les armes, dans un final tonitruant. Tommy Lee Jones, en directeur de prison, dans un rôle anticonformiste pour l'acteur, joue un péquenaud mémorable. Woody Harrelson (impressionnant le crâne rasé) et Juliette Lewis, habitués aux rôles de dégénéré, sont égaux à eux-mêmes. Quant à Tom Sizemore, un peu en retrait, n'en est pas moins flippant dans un rôle de policier sadique et particulièrement lubrique. Bref ... Un casting de rêve.

Et puis tueurs nés c'est aussi une B.O. Oliver Stone s'est appliqué à soigner l'ambiance musicale de son film à travers des morceaux différents issue d'époques différentes. On passe donc par Léonard Cohen (formidable "Waiting for the miracle" - 1992), Bob Dylan ("You belong to me" - 1952), Dr. Dre ("The day the niggaz took over" - 1992) et L7 (le puissant "Shitlist" - 1994), et j'en passe et des meilleurs bien sûr. Ce crossover d'artistes des plus improbables, loin de donner un résultat chaotique, insuffle au film ce côté intemporel, où on y retrouve parfois l'ambiance des films des années 50, et la modernité de certains métrages filmés façon MTV. Ce malstrom d'ambiances et d'images, fait de Tueurs nés ce que certains ont tendance à nommer : "un ovni filmique", une sorte de paradoxe cinématographique en quelquesorte.

Inspirés d'un véritable couple de tueurs qui sévirent aux Etats-Unis en 1958, Tueurs nés c'est donc Mickey et Mallory Knox, deux amants improbables, parcourant les états, et dont la route est jonchée de cadavres. Le discours d'Oliver Stone assez simpliste, parle d'une jeunesse asphyxiée par des programmes télévisés de plus en plus violents. Si pour nos deux antihéros, leurs pulsions découlent surtout d'une enfance particulièrement torturée, c'est surtout l'influence des médias qui va intéresser le réalisateur. Qui est le véritable responsable ? Oliver Stone, très impliqué, et toujours enclin à la provocation, préfère donc se lâcher sur les médias, et ne fait donc qu'un aparté de l'enfance, et ce, de manière parodique (l'adolescence de Mallory filmé à la manière d'un soap opéra). Cette ambiguïté au vu de l'orientation prise par le cinéaste, peut s'avérer gênante pour le spectateur, car au fond, qui est le véritable méchant du film ? Le réalisateur fait donc son choix, mais ceci, au détriment de ses protagonistes et de ses spectateurs qui se retrouvent alors un peu largués.

Oliver stone accuse donc les médias d'idéaliser la violence. Il cite Bobbit Menendez, Tonya, Butafuoco où encore  OJ Simpson, icônes surmédiatisées, presque idolâtré par une société américaine malade. Oliver Stone tente, à travers tueurs nés, de dénoncer la violence dont les médias seraient, à priori, les principaux responsables. Sa vision va donc être sujette à polémique en 1994, où l'on reproche au réalisateur de critiquer une violence qu'il a lui-même utilisé à maintes reprises dans ses films. Pourtant le débat est faussé (il est d'ailleurs bien dommage que le réalisateur n'en fasse pas mention dans son commentaire), car le cinéaste, en insérant dans Tueurs nés, de cours extraits gratinés de Midnight express (1), s'en excuse et affirme avoir lui-même participé inconsciemment à cette violence. A partir de là, Tueurs nés, plus qu'une autocritique, est une constatation; le constat d'un cinéaste, qui avoue avoir contribué à l'épanouissement d'une violence dont le fruit est le couple Mickey et Mallory Knox.

Conclusion :

Film quasi expérimental, Tueurs nés impressionne surtout pour le défi technique qu'il représente. Cinématographiquement c'est le panard, et son "style" reste encore inégalé aujourd'hui. En ce qui concerne le propos, là c'est une toute autre histoire. Film ultime de tueurs en série, critique acerbe des médias et de leurs méfaits, film de tarés à prendre uniquement au second degré, le spectateur ne s'est pas sur quel pied danser ... Cette confusion est de plus altéré par un final tellement peu consensuel, qu'il laisse totalement perplexe. Mais finalement on s'est pris une grosse claque dans la gueule, et n'est-ce pas là le principal ?

(1) Midnight express a reçu en 1978 l'oscar du meilleur scénario dont l'auteur n'était qu'autres Oliver stone ...
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.77:1
Sur tous les formats de film employés c'est impeccable. En 35 mm les couleurs sont véritablement resplendissantes et on apprécie les nuances offertes par le noir et blanc. L'image est bien sûr dépendante des techniques différentes utilisées tout au long du métrage, le grain est donc plus où moins appuyé selon les passages, et il en va de même pour les couleurs et les textures. Un léger manque de contraste, sur certaines séquences tournées en plein jour ? Peut-être, mais au vu du résultat à l'écran, c'est vraiment chipoter.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Anglais
5.1
Anglais
5.1


Seules les versions originales nous sont proposées sur le dvd. Le director's cut n'ayant pas eu encore les honneurs d'un doublage en français. Il est tout de même regrettable que l'éditeur n'ai pas pensé nous offrir (à l'instar du dernier coffret Alien) la version cinéma en français, via le procédé du Seamless branching. Une édition définitive est donc, peut-être à prévoir (on peut toujours rêver ...). En ce qui concerne ce dvd, le format DTS enfonce sans surprise le 5.1. Bien que la seconde bande sonore soit de qualité tout à fait honorable, le DTS sans être bourrin, ajoute du cachet aux nombreux morceaux musicaux qui parsèment le film. Idem pour tous les effets sonores (vitres brisées, coups de feu ...), qui sont mieux exploité dans ce format. Le subwoofer n'est pas en reste, et est très sollicité, pour un résultat parfois surprenant. Du beau travail.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
185 min
Boitier
Digipack


DVD 1:


Le film
:

Comme son titre l’indique, cette édition nous propose donc un montage du film, plus en accord avec la vision du réalisateur. Une version plus longue de 3 minutes par rapport à la précédente, qui ajoute entre autres quelques effets sanglants (un doigt coupé, une tête empalée sur une lance etc…) et des prisonniers de Batonga un peu plus déchaînés. Le disque techniquement supérieur à L’édition zone 1 (qui ne proposait qu’un transfert en 4/3), propose enfin un sous-titrage français sur le commentaire d’Oliver Stone (ce qui n’était pas le cas, avec la précédente édition zone 2), mais perd au passage l’interview de Charlie Rose, et quelques biographies, bref … Rien de fâcheux. Il faut tout de même signaler pour les anglophobes, que le film ne comporte pas de version française, le director’s cut n’ayant pas encore eu les honneurs d’un doublage dans notre langue. En attendant peut-être une édition ultime ? Les éditeurs en sont bien capables ...

Le commentaire audio d'Oliver Stone :

Très intéressant, Oliver stone, à travers un ton, à la fois léger et professionnel, explique ses choix de mise en scène, les couleurs employées, les morceaux musicaux utilisés. Le réalisateur nous confie, au passage, quelques anecdotes sur les acteurs, les lieux de tournages. Ce qui est le plus surprenant dans son commentaire c'est l'omniprésence, presque abusive, de la MPAA (Motion picture association of America - La CSA en France) et son influence énorme sur le film, qui a contraint le cinéaste à couper et à retravailler près de 150 plans de Tueurs nés. Enfin Oliver Stone finit son commentaire, en faisant une sorte de mise en garde envers les médias, qui, au vu des dérives récentes, prend un sens tout particulier ... Tueurs nés un film visionnaire ?
Les liens internet : www.metrofilms.com
DVD 2:


Le Making Of "La montée du chaos" avec les interviews de l'équipe du film (27 min en vost) :

Tourné en 1996, soit deux ans après le film, "la montée du chaos" est l'occasion pour le réalisateur et ses principaux acteurs de revenir, avec assez de recul, sur le tournage et la polémique qui a accompagné le film lors de sa sortie. Il s'agit ici, surtout d'une suite d'interviews avec extraits de film et de tournage. Passionnantes en raisons du discours sans langues de bois des différents intervenants, notamment d'un Woody Harrelson qui déclare avoir été la personne la plus équilibrée et "normale" du staff employé sur le film.
Six scènes coupées présentées par Oliver Stone (25 min en vost) :

Le désert : Oliver Stone avoue, amèrement, regretté cette scène, qui donnait au contexte un côté encore plus psychédélique. En fait, elle est plutôt drôle, avec ce mouton qui s'en prend aux fesses de Woody Harrelson, mais elle reste, foncièrement, pas essentielle.

Le tribunal : Cette séquence très intense dans le roman de John August et Jane Hamsher, fut malheureusement absente du montage final. Tel qu'on la découvre aujourd'hui, elle manque particulièrement de puissance par rapport au livre, et n'est pas très bien monté, donc aucun regrets. On remarquera la présence de Ashley Judd (Heat - 1995) dans l'uns de ses premiers rôles de victime au cinéma.

Le drive-in : Séquence se déroulant juste avant l'arrestation de Mickey et Mallory, qui, comme le souligne Oliver Stone, manque totalement de rationnalité.

Steven Wright : Il s'agit de l'intégralité de l'interview du psychologue; sans grand intérêt ...

Les jumeaux Hun : Wayne Gale (Robert Downey Jr) Interroge les deux "Barbarians" dont les membres inférieurs ont été tronçonnés par Mickey et Mallory, lors d'une séquence particulièrement cruelle. Oliver Stone trouvant que les acteurs en faisaient trop, a décidé de couper cette scène. Dommage.

Denis Leary : Séquence qui devait normalement conclure le film. L'acteur Denis Leary que l'on a pu voir entre autres dans Bad Boys et Demolition man, nous fait un numéro de rap plus où moins réussit, heureusement oublié au montage final.
La fin alternative présentée par Oliver Stone (5 min en vost) :

Peu intéressante, elle propose une fin politiquement correcte. Un final qui privilégie en quelquesorte la morale, mais qui ne s'accorde pas du tout avec le langage du film.


Le Teaser américain (en vost) :

Il s'agit de la pré-bande annonce promouvant la sortie du director's cut de Natural Born Killers (NBK). Concise et efficace.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Teaser