La grande évasion

L'histoire

Le célèbre braqueur de banques, Roy Earle (Humphrey Bogart) sort de prison après 8 années d'incarcération. Bien décidé de se ranger des voitures, celui-ci a tout de même l'intention de s'accorder une retraite confortable en réalisant un dernier coup. Tandis qu'il prépare son opération, Earle fait la connaissance de Velma (Joan Leslie), une jeune handicapée dont il se prend d'amitié, et de Marie (Ida Lupino) une jeune fille désabusée.

 

Critique subjective

Il est peut-être utile de préciser aux distraits que "La grande évasion" de Raoul Walsh, tournée en 1941 avec Humphrey Bogart, n'a à voir avec celle de John Sturges, tournée en 1963, avec Steve McQueen, qu'une fâcheuse homonymie.

A l'origine, "La grande évasion", ou "High Sierra" en anglais dans le texte, est un roman de W.R. Burnett, dont la Warner se procura les droits. Le rôle principal, celui de Roy Earle fut d'abord proposé à l'acteur Paul Muni, très en vogue à l'époque. L'écriture du  scénario fut quant à elle confiée au célèbre John Houston. Muni refusa le rôle. La Warner se tourna alors vers George Raft qui refusa à son tour. C'est dont à Humphrey Bogart que fut confié ce rôle, par défaut. L'acteur, qui avait été remarqué dans le rôle de Duke Mantee, dans la "forêt pétrifiée", était devenu comme ses collègues, spécialiste des personnages de gangsters, mais se voyait relégué fréquemment dans des rôles quelconques au sein de films de séries B. "High Sierra" était donc une occasion inespérée pour Bogart, de trouver un rôle plus substantiel, et de donner un coup de pouce à sa carrière. "High Sierra" fut l'occasion pour Bogart de retrouver l'actrice britannique Ida Lupino, avec laquelle il avait déjà tourné "Une femme dangereuse" (They drive by night).

Bogart se retrouve donc pour la première fois en tête d'affiche dans le rôle de Roy Earle, un personnage complexe de voyou au cœur tendre, qui finalement permet à l'acteur de sortir de ses rôles habituels de brutes basiques. On découvre ici, un personnage complexe, à la fois tendre et brutal, dont Bogart se sort avec brio, montrant ainsi toute l'étendue de son talent. Aux personnages intéressants, il faut ajouter un scénario remarquablement écrit, ainsi qu'une caméra tenue par un cinéaste de grand talent. Voilà un film qui marque la rencontre de Bogart et de John Houston, qui augure d'une nouvelle ère du cinéma américain, et qui contribue à l'ascension d'une des plus grandes légendes d'Hollywood. "High Sierra", qui n'est certes pas un élément majeur de la carrière de Bogart", comparativement au "Faucon Maltais" qui allait être son prochain film, mérite donc toutes les attentions.

Au format 4/3 et en noir et blanc, l'image qui nous est proposée sur cette édition a fait l'objet d'un soin particulier. Le résultat est sans faute, les outrages du temps ont presque tous disparu, la compression est sans problème. On note un bon niveau de détails et un léger fourmillement dans les arrières plans. Les contrastes sont bien appuyés. Une image de qualité honorable pour un film de plus de 60 ans d'âge.

Ici, deux pistes sont disponibles, toutes deux en mono (Dolby Digital 1.0). Il s'agit de la vo, avec l'inimitable accent de Bogart, et une version italienne. Pas de piste française. Une bande son sans problème, qui restitue fidèlement les dialogues, de manière claire, sans distortion.

Pour cette édition, la Warner nous propose, outre la bande annonce originale, de visionner un documentaire intitulé "L'histoire de la grande évasion" (Curtains For Roy Earle : The Story Of High Sierra), qui nous présente durant une quinzaine de minutes, l'histoire de ce film. Très bien réalisé, ce documentaire se révèle passionnant, appuyé par quelques interviews et témoignages.