Breaking the waves (Collector 2 DVD)

Pays
danois, néerlandais, français (1996)
Date de sortie
mardi 9 novembre 2004
Durée
168 Min
Réalisateur
Producteurs
Peter Aalbæk Jensen, Vibeke Windelov
Scénaristes
Lars von Trier
Compositeur
Joachim Holbek
Format
Dvd 9
Informations
Complémentaires

DVD 1 (DVD9):
Sous-Titres Film : Français, Allemand, Tchèque, Italien, Grec, Roumain, Hébreu, Portugais, Finlandais, Norvégien, Suédois, Danois, Danois pour sourds et malentendants

DVD 2 (DVD5) :
Sous-Titres Bonus : Français, Italien, Portugais, Hébreu, anglais

Interdit aux moins de 12 ans
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Italien
Oui
Oui
Oui
Français
Oui
Oui
Oui
Anglais
Oui
Oui
Oui
Allemand
Oui
Non
Oui
Portugais
Non
Oui
Non
Le Film
Critique de Laurent Berry
Editeur
Edition
Collector
Label
Zone
2
Durée Film
168 min
Nb Dvd
2


L'histoire :

Au début des années soixante-dix sur la côte nord-ouest de l'Ecosse, la communauté d'une petite ville célèbre à contrecoeur le mariage de Bess, jeune fille naïve et pieuse, et de Jan, homme d'âge mûr qui travaille sur une plate-forme pétrolière. Leur bonheur va être brisé par un accident qui va paralyser Jan.

Critique subjective :

Un film de Lars Von Trier annonce souvent la promesse d’une expérience cinématographique inédite ou qui pousse le spectateur dans ses derniers retranchements. Le réalisateur, acteur, Directeur de la photographie et scénariste danois poursuit les idoles de sa jeunesse. Il vénère les films de Carl Theodor Dreyer et d'Andrei Tarkovski depuis sa jeunesse.

Sa filmographie est ponctuée de projets marqués par un certain sens conceptuel qui le pousse à s’engager dans des projets comme le dogme, à réaliser des trilogies ou poursuivre des tournages sur plusieurs années (selon un protocole et un ensemble de règles clairement définis. Il fait ses premiers pas vers le cinéma en réalisant des courts-métrages comme The Orchid Gardener et Mantes la bienheureuse qui lui ont permis d’être accepté en 1978 en tant qu’étudiant au Danish Film Institute. Il y réalise trois autres courts métrages, Nocturn, The Last detail et Images d'une libération. Il réalise ensuite des clips rock et des spots publicitaires puis commence la trilogie Européenne dite en « E » avec son premier long-métrage Element of Crime (1984), Epidemic (1987) et Europa (1990).

Cette trilogie sera suivie d’une nouvelle trilogie, "Coeur d'or", en référence à un conte qu'il aimait beaucoup dans son enfance et qui consacre la générosité dont sont capables certaines femmes en dépit des sacrifices qu’il faut consentir. Cette trilogie se compose de Breaking the waves (1996, Prix Spécial du Jury à Cannes) propulsant Emily Watson au premier plan, Les idiots (Idioterne) en 1998 qui est sa contribution au mouvement Dogma, et de Dancer in the dark (2000, Palme d'Or à Cannes) avec la chanteuse islandaise Bjork. Les Idiots est tourné selon les préceptes du "dogme" après le saisissant 1er film du Dogme, Festen du réalisateur Thomas Vinterberg. Pour sa dernière réalisation il met en scène Nicole Kidman dans Dogville, un film étrange par sa mise en scène qui tient autant du théâtre que de l’installation.Il poursuit également le projet Dimension qui devra aboutir à un film qui ne sortira qu'en 2024 et pour lequel il tourne chaque année trois minutes de film consacré aux mêmes personnes sur plusieurs années. On a par ailleurs pu le voir dans le film Five Obstructions qu’il a co-réalisé avec Jørgen Leth. On y perçoit le côté sardonique de sa personnalité alors qu’il impose à Jørgen Leth des épreuves cinématographiques qui dépassent le cadre de la fiction.

Breaking the waves, Les Idiots et Dancer in the dark sont clairement des histoires mettant en scène des personnages féminins accablés par une forme d’handicap mais qui montrent également une surprenante capacité au sacrifice. Dans Breaking the Wave, Bess est une fille naïve et pieuse qu’on pourrait qualifiée de simple d’esprit, Karen l’héroïne de Les Idiots ne semble pas très équilibrer et Selma dans Dancer in the dark est atteinte d’une forme de cécité. De plus, les trois femmes font preuve d’une naïveté relative qui nous les font percevoir dans un premier temps comme des personnes candides, innocentes et fragiles mais l’on se rend assez vite compte qu’elles sont capables d’aller bien plus loin dans le sacrifice que la plupart des autres personnages. Dans les trois histoires, les héroïnes de la trilogie "Coeur d'or" parviennent comme dans le conte de l’enfance de Lars Von Trier à dépasser ce qu’elle sont et ce qu’elle peuvent pour atteindre une sorte d’épiphanie dont les cloches qui sonnent dans les nuages vers la fin de Breaking the waves constituent la révélation. De même Karen ira jusqu’au bout pour atteindre son clown ce qui dans la logique des Idiots implique d’atteindre un état qui laissera sa propre mère penser que sa fille est perdue pour le sens commun donné à cette expression mais trouvé ou retrouvé pour Karen. Selma quant à elle, à l’instar de Bess qui meurt pour sauver son amour, fera le sacrifice ultime de sa vie pour sauver celle de l’être qu’elle aime par-dessus tout, son fils.

La figure de l’idiot est une figure archétypale et récurrente dans la littérature et dans l’histoire. Idiot, dans le lexique gréco-latin, signifie extraordinaire, unique et, par extension, sans double. Le terme désigne une figure imaginaire stigmatisant l’exclusion, la différence, l’originalité et la singularité à l’image de l’idiot médical mais aussi de celui qui fait l’Idiot en montrant son obsession à développer des projets artistiques ou qui dépassent l’entendement. C’est la différence entre l’être idiot et le faire l’Idiot. Les héroïnes de Lars Von Trier peuvent être associées aux deux facettes de la figure de l’Idiot. Dans Breaking the waves et Dancer in the dark on est particulièrement intrigué voire énervé par la bêtise ou la naïveté des deux femmes tandis que Karen rayonne presque d’atteindre cet état épiphanique car prophétique dans lequel se situe l’Idiot. Ces femmes sont dotées par le réalisateur d’une aura qui séduit jusqu’au Médecin dans Breaking the waves, concentre toute l’attention de la troupe des idiots sur Karen, celle qui a atteint son Idiot et est élevée au rang de prophète tandis que Selma transforme le monde en mélodie du bonheur alors même que sa trajectoire la conduit inexorablement à la mort.

La particularité de Breaking the waves est d’avoir été tourné caméra à l’épaule. On note aussi dans l’extrait du documentaire « Transformer - A film about Lars Von Trier » que les décors avaient été conçus pour être étroits et induire une manière de filmer mettant en évidence l’étroitesse d’esprit de la communauté d’appartenance de Bess qui à une personnalité surdimensionnée pour son cadre. Ce premier volet de la trilogie se caractérise également par une structure en chapitre ou acte selon que l’on ramène le film à une forme livresque ou théâtrale. Les trois films sont très forts et laisse un souvenir d’autant plus présent que les castings réunis sur ces films sont particulièrement pertinents et réussis. Deux des films de la Trilogie ont été primés au festival de Cannes.

Verdict :

En dépit de la réputation discutée de Lars Von Trier et de ses partis pris conceptuels très affirmés son cinéma semble confirmer une démarche artistique amenée à compter. Le réalisateur qui semble particulièrement friand de nouvelles règles de création nous promet certainement de futures réalisations tonitruantes. Cette édition qui présente un film tout a fait intéressant présente quelques points négatifs qu’il faudra prendre en compte pour orienter un achat.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1


Le Master est plutôt propre mais on note quelques tâches blanches dès la 3ème minute ou sur d’autres passages comme sur le dernier interlude du chapitre final. Le transfert sur DVD est réussi. Les premières images du film peuvent laisser penser le contraire mais c’est à l’esthétique voulue par le réalisateur que l’on doit ce grain si particulier que l’on retrouvera d’une certaine manière sur Dancer in the Dark. Pour un film tourné à l’épaule on a une image très correcte. Le contraste est correct mais de temps en temps on a une image un peu palote ce que les couleurs blafarde et sans saveur du paysage et de certains intérieurs n’arrangent pas. Cette lumière un peu sévère et sèche cadre bien avec l’ambiance de la communauté dans laquelle se déroule le film.
Par ailleurs les interludes qui marquent les différents actes de l’histoire sont très beaux. La compression reste conforme au film et la définition aussi.

Le DVD Bonus présente une image pas trop mal dans l’ensemble. On a des documents de nature et de qualité d’images différentes. C’est correct.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Anglais
5.1
Français
2.0
Italien
2.0


La piste audio Dolby Digital 2.0 Française est très correcte et satisfaisante. Les voix sont nettes et on a une piste équilibrée.
La piste audio Dolby Digital 5.1 VO reste un mystère et on se demande si on se fiche du client ?! Les surround ne sont pas utilisés. Rien ne passe sur les enceintes arrière et on se demande quel est l’intérêt d’avoir une piste codée en 5.1 si on n’exploite que les enceintes avant. La VO est plus intéressante à écouter que la VF mais on est un peu frustré avec une piste audio 2.0 déguisée en 5.1. On a donc une piste audio 5.1 qui exploite les enceintes arrière uniquement lors du générique de fin et durant quelques secondes du film (à partir de 1h 27 minute environ) lorsqu’ils sortent écouter les cloches. Nous ignorons si c’est un choix artistique délibéré de la part de la production voulant donner du volume à l’événement des cloches célestes durant un bref instant ce qui pourrait être admis ou si il s’agit tout simplement d’une contrainte de production qui a conduit à proposer une piste audio 5.1 aussi peu solliciter. Sur cette scène épiphanique, on passe du son de cloche exploitant les enceintes arrières sur le plan montrant les hommes sur la plateforme à un autre plan permettant de montrer les cloches en gros plan mais cette fois avec un son qui ne s’exprime plus que sur les enceintes avant. Etrangement c’est comme si un plan qui suggère que le son des cloches est loin des hommes doit être illustré par un son plus fort et qu’au contraire un plan rapproché des cloches doit être accompagné d’un son moins étoffé.
En comparant le même passage sur la piste audio Dolby Digital 2.0 VF on se rend compte qu’il n’y a pas d’effet de ce type même au niveau sonore et que paradoxalement le son des cloches est plus fort lors du plan rapproché sur les cloches dans les nuages.

Pour le DVD bonus on a une piste audio Dolby Digital 2.0 surround VO Anglaise en surround pour le générique et simple pour el reste des documents. Une piste correcte et pêchue.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
32 min
Boitier
Amaray


Sur cette édition double DVD on est un peu réservé. Je m’explique. Sur le DVD du film, les bonus sont minimes car les commentaires ne plaisent pas à tout le monde et sur le DVD Bonus on a la place pour avoir un vrai making-off ou alors le documentaire Transformer en entier. Au lieu de cela on a des éléments qui constituent d’habitude sur un DVD bonus, les suppléments secondaires et le la durée totale des bonus sans les commentaires et les bandes annonces tient en 32 minutes environ. On est bien en deçà de ce que d’autres éditions Collector double DVD nous propose. En somme on ressent le manque d’un vrai bonus qui pourrait être par exemple un making of ou une autre réalisation de Lars Von Trier. Il ne faudrait pas que les éditions double DVD soit un prétexte pour vendre plus cher une édition simple avec des bonus de seconde zone qui ne sont proposés que pour justifier le prix de ce genre d’édition.

Les bonus sont ce qu'il y a à la périphérie de l'oeuvre, le film et doivent servir comme un cadre en peinture à servir l'oeuvre en la rendant à la fois plus compréhensible pour renforcer son aura et plus attrayante.

Ce qu'il manque (suggestions) : une présentation de la trilogie "Coeur d'or" avec des extraits des trois films montrant des liens entre eux, un interview de Lars Von Tier sur le comte de son enfance que ses parents ne trouvent pas génial, un documents sur la photo et les esthétiques choisies par le réalisateur pour ses films (la lumière bénéficie souvent d'un traitement spécial) et un point sur le choix de la vidéo contre / avec la pellicule. Faire une filmographie qui fait ressortir les grands projets par groupe de films. L'explication du Dogme en détail serait aussi bienvenue dans ce DVD puisque Les Idiots fait partie de la trilogie.

DVD 1 :
Le film :
Breaking the waves
Commentaire audio de Lars von Trier et de son monteur Anders Refn

DVD 2 :
- Scènes coupées commentées :
scène 117 (3 mn 32)
scène 118 (3 mn 16)
scène 202 (2 mn 52)
scène 205 (1 mn 30)

- Clip promotionnel réalisé pour le festival de Cannes 1996 (14 sec)
- Hommage à Katrin Cartlidge (qui est décédée)
- Casting commenté d'Emily Watson (2 mn 03)
- Interview d'Adrian Rawlins, acteur du film (2 mn 08)
- Extraits du documentaire : "Transformer - A film about Lars Von Trier" (17 mn 26)
- Bandes-annonce de Lars Von Trier :
Breaking the waves
The idiots (les idiots)
Dancer in the dark
Dogville
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Casting commenté d'Emily Watson et hommage à Katrin Cartlidge