Les soeurs fâchées

Synopsys.

Louise, esthéticienne au Mans et provinciale un peu gauche, vient passer trois jours chez sa soeur, la trés sophistiquée Martine qui vit à Paris.Martine a apparemment tout ! Tout sauf l'essentiel. Et l'essentiel, justement, Louise l'a ! En l'espace de trois jours, Louise et son bonheur évident exaspèrent Martine au plus haut point et font voler sa vie en éclats.

Critique subjective.

Quand la provinciale monte à Paris.

Les Soeurs Fachées, c'est d'abord Louise (C. Frot) une provinciale du Mans qui monte à la Capitale pour rencontrer un éditeur de livre. Car Louise a écrit un livre au grand damn de sa soeur Martine (I. Huppert) bourgeoise parisienne qui a tiré un trait sur son enfance au Mans et qui le cache le plus possible à ses amies. Cette confrontation de style : la provinciale versus la bourgeoise est une des clés de voute du film. Il assez savoureux de suivre l'éléphant qu'est Catherine Frot dans un Paris de porcelaine guindé (chez sa soeur, à l'opéra, chez le coiffeur, etc...). La caricature du provincial est tout juste un peu prononcée mais bien rendue, même remarque pour celle de Martine la parisienne qui navigue dans un milieu bourgeois superficiel et qui a aussi honte de sa soeur que de son passé. Une sorte d'emmerdeur version féminine.  Et pourtant on s'y attache beaucoup à notre provinciale , un vrai boulet ! Mais elle est tellement gentille qu'on lui pardonne tout.

L'habit ne fait pas le moine.

Au delà de l'aspect comique de ce 1er film, au demeurant fort agréable d' Alexandra Leclère se dessine aussi une trame dramatique avec le personnage de Martine. Martine a pourtant la belle vie, un superbe appartement ("trop grand"), un enfant, un mari amoureux, des amis et un trés bon niveau de vie. Et pourtant elle cache un mal-être qui va éclater avec la présence non-stop de sa soeur. Soeur qu'elle ne peut pas supporter, où plutôt dont elle ne peut pas supporter le bonheur, elle la plouquette du Mans. Un sorte de principe de  vases communiquant va alors se mettre en place tout le long du film avec d'un côté la réussite d'une idiote à Paris et d'un autre l'effondrement du petit monde de Martine...dévorée par la jalousie...

Côté actrices et réalisation.

Rien à redire C. Frot joue à merveille son rôle de provinciale qui débarque, on repense alors à son rôle un peu neuneu du film "Un air de famille". On restera un peu plus réservé peut être avec Isabelle Huppert qui surjoue peut être un petit peu mais qui campe à merveille son personnage. Niveau réalisation, pour une première c'est pas mal du tout ! On reprochera quelques longueurs au film et des gros plans sur visage qui s'attardent un peu, sinon le tout se regarde avec plaisir quand même.

Conclusion.

Une comédie un peu dramatique qui sans être la comédie de l'année se laisse regarder pour peu que l'on soit sensible à ce sujet universel qu'est la jalousie. Le côté provinciale de Louise ajoute un piment de comique et de légèreté bien agréable et l'on a droit à une jolie confrontration de 2 actrices de renom.

Trés bien maîtrisée.

On n'y mettra pas la note maximale car il y a moins d'exploit que lors de l'encodage d'un film d'action mais il faut admettre que le résultat est trés joli. L'image est fine, avec un beau piqué, colorée et de bons contrastes. Mention particulière aux scènes d'intérieur dans l'appartement de Martine (I. Huppert) dont l'ambiance chaleureuse est trés bien rendue grâces aux lumières.

Une jolie bande son

Il est agréable tout au long de ce film de se sentir bien enveloppé par la bande originale du film. Purement orchestrale, elle bénéficie d'une bonne dynamique sur les surrounds. Pour le reste, l'essentiel se situe sur les avants bien sûr vu le type de film. Un regret toutefois, la scène (et le chant) de l'opéra n'est rendue que sur les avants alors que, que diable, la scène se situe en plein théatre !

Quand à la différence entre la piste 2.0 et 5.1, les chiffres parlent d'eux même, on a du son en plus sur les arrières, voila. Les dialogues sont bien audibles.

Menus : Animés avec l'amusante musique du film, mais un peu trop chargé au niveau de la fonte choisie et d'une navigation moyenne au final.

Bonus : 3 making of et les bandes annonces du film. Pas de quoi lever les foules.

Mercredi : Louise (8m45) : Une approche originale du making of basé sur le film et les 3 jours de visite de Louise à sa soeur Martine. Donc ici dans premier jour imaginaire, on suit Catherine Frot sur le tournage du film avec ses commentaires personnels sur le film. Un peu longuet tout cela et pas terriblement passionnant, ca manque de pêche.

Jeudi : Martine (7m53) : Voir ci dessus, remplacer C. Frot par Isabelle Huppert, pour le même résultat.

Vendredi : Alexandra (8m33) :  Idem, voir ci dessus, ici c'est la réalisatrice qui nous fait part de ses commentaires post-film.

Bandes annonces du film (3:31) : La bande annonce et 2 teasers.

Conclusion : Une comédie un peu dramatique qui sans être la comédie de l'année se laisse regarder pour peu que l'on soit sensible à ce sujet universel qu'est la jalousie. Le côté provinciale de Louise ajoute un piment de comique et de légèreté bien agréable et l'on a droit à une jolie confrontration de 2 actrices de renom. Côté technique : image et piste sonore sont trés bonnes, les bonus bien qu'assez complets sont plutôt fades.